Mandrake Linux 8.2: Manuel de référence | ||
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Le système de fichiers /proc est une spécificité de GNU/Linux . C'est un système de fichiers virtuel, et en tant que tel il ne prend aucun espace disque. C'est un moyen très pratique d'obtenir des informations sur le système, d'autant plus que la plupart des fichiers dans ce répertoire sont lisibles (enfin, avec un peu d'habitude). En fait, beaucoup de programmes collectent des informations depuis des fichiers de /proc, les formatent à leur façon puis les affichent. C'est le cas pour tous les programmes qui affichent des informations sur les processus, et nous en avons déjà vu quelques-uns (top, ps et autres). /proc est aussi une bonne source de renseignements sur votre matériel et, de même, bon nombre de programmes sont en fait des interfaces pour les informations contenues dans /proc.
Il existe également un sous-répertoire spécial, /proc/sys. Il permet de changer ou de consulter certains paramètres du noyau en temps réel.
Si vous listez le contenu du répertoire /proc, vous verrez beaucoup de répertoires dont le nom est un nombre. Ce sont les répertoires contenant les informations sur tous les processus fonctionnant à un instant donné sur le système :
$ ls -d /proc/[0-9]* /proc/1/ /proc/302/ /proc/451/ /proc/496/ /proc/556/ /proc/633/ /proc/127/ /proc/317/ /proc/452/ /proc/497/ /proc/557/ /proc/718/ /proc/2/ /proc/339/ /proc/453/ /proc/5/ /proc/558/ /proc/755/ /proc/250/ /proc/385/ /proc/454/ /proc/501/ /proc/559/ /proc/760/ /proc/260/ /proc/4/ /proc/455/ /proc/504/ /proc/565/ /proc/761/ /proc/275/ /proc/402/ /proc/463/ /proc/505/ /proc/569/ /proc/769/ /proc/290/ /proc/433/ /proc/487/ /proc/509/ /proc/594/ /proc/774/ /proc/3/ /proc/450/ /proc/491/ /proc/554/ /proc/595/ |
Notez qu'en tant qu'utilisateur, vous pouvez seulement afficher les informations relatives à vos vos propres processus (et ceci est tout à fait compréhensible). Donc, connectons-nous en tant que root et voyons quelle information devient disponible depuis le processus 127 :
$ su Password: $ cd /proc/127 $ ls -l total 0 -r--r--r-- 1 root root 0 Dec 14 19:53 cmdline lrwx------ 1 root root 0 Dec 14 19:53 cwd -> // -r-------- 1 root root 0 Dec 14 19:53 environ lrwx------ 1 root root 0 Dec 14 19:53 exe -> /usr/sbin/apmd* dr-x------ 2 root root 0 Dec 14 19:53 fd/ pr--r--r-- 1 root root 0 Dec 14 19:53 maps| -rw------- 1 root root 0 Dec 14 19:53 mem lrwx------ 1 root root 0 Dec 14 19:53 root -> // -r--r--r-- 1 root root 0 Dec 14 19:53 stat -r--r--r-- 1 root root 0 Dec 14 19:53 statm -r--r--r-- 1 root root 0 Dec 14 19:53 status $ |
Chaque répertoire contient les mêmes entrées. Voici une brève description de quelques-unes de ces entrées :
cmdline : ce (pseudo) fichier contient l'intégralité de la ligne de commande utilisée pour invoquer le processus. Elle n'est pas formatée : il n'y a aucun espace entre le programme et ses arguments, ni de saut de ligne à la fin du fichier. Pour le rendre lisible, vous pouvez utiliser : perl -ple 's,\00, ,g' cmdline.
cwd : ce lien symbolique pointe vers le répertoire de travail en cours (Current Working Directory) du processus.
environ : ce fichier contient toutes les variables d'environnement pour le processus, sous la forme VARIABLE=valeur. De même que pour cmdline, la sortie n'est pas du tout formatée : pas de saut de ligne pour séparer les différentes variables, ni de saut de ligne à la fin non plus. Une solution pour le consulter : perl -ple 's,\00,\n,g' environ.
exe : c'est un lien symbolique pointant sur le fichier exécutable correspondant au processus en cours d'exécution.
fd : ce sous-répertoire contient la liste de tous les descripteurs de fichiers actuellement ouverts par le processus. Voyez ci-dessous.
maps : lorsque vous affichez le contenu de ce tube nommé (avec cat par exemple), vous voyez toutes les parties de l'espace d'adressage du processus qui sont actuellement des projections en mémoire de fichiers. Les champs, de gauche à droite, sont : la plage d'adresses de la projection mémoire, les permissions associées à cette projection, le décalage depuis le début du fichier où commence la projection, les numéros majeur et mineur (en hexadécimal) du périphérique sur lequel le fichier projeté se trouve, le numéro d'inœud du fichier et enfin, le nom du fichier lui-même. Lorsque le périphérique est 0 et qu'il n'y a ni numéro d'inœud, ni nom de fichier, ce sont des projections anonymes. Voyez mmap(2).
root : c'est un lien symbolique qui pointe vers le répertoire racine utilisé par le processus. Habituellement, ce sera /, mais voyez chroot(2).
status : ce fichier contient diverses informations sur le processus : le nom de l'exécutable, son état actuel, son PID et son PPID, ses UID et GID réels et effectifs, son occupation mémoire, etc.
Si nous listons le contenu du répertoire fd pour le processus 127, nous obtenons ceci :
$ ls -l fd total 0 lrwx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 0 -> /dev/console l-wx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 1 -> pipe:[128] l-wx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 2 -> pipe:[129] l-wx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 21 -> pipe:[130] lrwx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 3 -> /dev/apm_bios lr-x------ 1 root root 64 déc 16 22:04 7 -> pipe:[130] lrwx------ 1 root root 64 déc 16 22:04 9 -> /dev/console $ |
Ceci représente en fait la liste des descripteurs de fichiers ouverts par le processus. Chaque descripteur ouvert est matérialisé par un lien symbolique (dont le nom est le numéro du descripteur) : ce lien pointe vers le fichier ouvert par le biais de ce descripteur[1]. Vous pouvez également remarquer les permissions des liens symboliques : c'est le seul endroit où elles ont un sens pour les liens symboliques, puisqu'elles sont ici le reflet des droits avec lesquels le fichier correspondant au descripteur a été ouvert.
[1] | Pour un rappel de ce que sont ces descripteurs 0, 1 et 2, voyez la section Redirections et tubes. |
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