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2.6 Partitions


Pour installer Red Hat Linux, vous devez disposer d'un espace disque disponible sur votre machine. Cet espace disque doit être séparé du reste du disque qui est utilisé par un autre système d'exploitation (MS-DOS, OS/2, autre version de Linux, ...).

Un disque peut être divisé en plusieurs partitions. Vous pouvez accéder à chaque partition comme s'il s'agissait d'un disque séparé. De plus, chaque partition possède un type, utilisé pour définir le stockage des données. Il existe plusieurs types de partitions utilisés par DOS, OS/2, et Linux.

Remarque : Vous devez installer Red Hat Linux sur une ou plusieurs partitions de type " Linux native ". Linux a également besoin d'une partition de swap, dont le type est " Linux swap ". Cela signifie que l'installation de Red Hat Linux nécessite au moins deux partitions :

* Une ou plusieurs de partitions de type " Linux native "

* Une partition de type " Linux swap "

Nous verrons le partitionnement plus en détails par la suite. Pour l'instant, rappelez vous que Red Hat Linux requiert au moins deux partitions dédiées, et que vous ne pouvez en aucun cas installer Red Hat Linux sur une partition DOS/Windows !

Même si vous installez Red Hat Linux sur son propre disque dur ou sur une machine qui ne possède pas de système d'exploitation, il est nécessaire de créer des partitions pour Red Hat Linux. Dans ce cas, les choses sont simples car il n'y a pas d'autres partitions sur le disque dont vous devez vous soucier.

Vous pouvez aussi installer Red Hat Linux sur un disque dur contenant déjà des données ou un système d'exploitation. Dans ce cas, les choses sont un peu plus compliquées, car vous risquez de perdre les données qui se trouvent sur le disque.

Lors de l'installation, vous avez la possibilité de créer des partitions pour Red Hat Linux. Vous devez vous assurez que vous disposez d'assez d'espace disque disponible. Voyons les différentes méthodes utilisées pour libérer de l'espace disque pour les partitions Red Hat Linux.

2.6.1 Nomenclature des partitions

Linux se réfère aux partitions du disque en utilisant une combinaison de lettres et de chiffres qui peut vous paraître déroutante, surtout si vous avez l'habitude d'accéder aux lecteurs et partitions de façon classique. Linux utilise une nomenclature plus souple, apportant plus d'informations que celle des autres systèmes. Voici un résumé :

Les deux premières lettres - Les deux premières lettres de la partition désignent le type de périphérique sur lequel la partition se trouve. Vous aurez normalement hd (pour les disques IDE) ou sd (pour les disques SCSI).

La lettre suivante - Cette lettre désigne le périphérique sur lequel se trouve la partition. Par exemple /dev/hda (désigne le premier disque IDE) ou /dev/sdb (désigne le second disque SCSI).

Le numéro - il désigne la partition. Les quatre premières partitions (primaires ou étendues) sont numérotées de 1 à 4. Les partitions logiques commencent à 5. Exemple : /dev/hda3 est la troisième partition primaire ou étendue du premier disque dur IDE, /dev/sdb6 est la deuxième partition logique du second disque dur SCSI.

Gardez bien ces informations en tête, elles rendront les choses bien plus simples lorsque vous créerez les partitions requises par Linux.

2.6.2 Méthodes de repartitionnement

Pour repartitionner votre disque dur, vous avez le choix entre trois méthodes :

* Utilisation d'espace libre non partitionné

* Utilisation d'une partition non utilisée

* Utilisation d'espace libre à partir d'une partition active

Utilisation d'espace libre non partitionné

Dans cette situation, les partitions définies ne recouvrent pas la totalité du disque. Il reste donc un espace non alloué, qui n'appartient à aucune partition définie. En y réfléchissant quelque peu, un disque dur non utilisé rentre aussi dans cette catégorie, la seule différence est que c'est la totalité de l'espace qui n'appartient à aucune partition définie.

Dans ce cas, il vous suffit de créer les partitions nécessaires à partir de l'espace libre.

Utilisation d'une partition non utilisée

Sur votre système Windows, vous avez remplacé l'année dernière votre petit disque dur de 105Mo par un monstre de 1.2Go. Vous l'avez partitionné en deux parties égales, la première (lecteur C:) pour Windows, la seconde (lecteur D:) pour stocker les programmes que vous téléchargez depuis Internet. Mais finalement vous n'utilisez que le lecteur C:, le lecteur D: ne vous servant plus à rien.

Vous pouvez dans ce cas, utiliser l'espace alloué à la partition non utilisée. Vous devez supprimer la partition, puis la remplacer par une partition Linux appropriée.

Utilisation d'espace libre à partir d'une partition active

C'est la situation la plus courante. C'est aussi la plus compliquée. Le principal problème est que vous avez assez d'espace disque libre, mais il est actuellement alloué à une partition active. Si vous avez acheté une machine avec un système pré-installé, il y a de fortes chances qu'il ne contienne qu'une seule partition utilisée pour les système d'exploitation et les données.

A part rajouter un autre disque dur, vous avez le choix entre deux possibilités:

Repartitionnement destructif : Effectuez une (double, on ne sait jamais !) sauvegarde de vos données (essayez, avant de poursuivre, de relire cette sauvegarde), supprimez la partition existante et remplacez-la par plusieurs petites partitions. Si un système d'exploitation se trouvait sur cette partition, vous devrez donc le réinstaller.

Après avoir créé les partitions, réinstallez vos logiciels et recopiez vos données, afin de continuer l'installation de Red Hat Linux.

Repartitionnement non destructif : Vous pouvez diminuer la taille d'une partition sans perte de données, ce qui peut vous paraître impossible. La plupart des personnes qui ont essayé cette méthode n'ont pourtant rencontré aucun problème. Quel programme peut réaliser cela ? Il existe de nombreux logiciels de gestion de partitions sur le marché, vous devrez rechercher lequel est le plus adapté à votre situation.

* INTEL

Pour aider nos utilisateurs, nous fournissons l'utilitaire fips. C'est un programme librement distribuable permettant de réajuster la taille des partitions FAT (File Allocation Table). Il est présent dans le répertoire dosutils de votre CD-ROM Red Hat Linux/Intel.

Remarque : La plupart des utilisateurs de fips ne rencontrent pas de problèmes lors du repartitionnement de leurs disques durs. Cependant, étant donné la nature des opérations prises en charge par fips, et la grande variété d'environnements matériels et logiciels dans lesquels il est amené à être utilisé, Red hat Software ne peut garantir un fonctionnement 100% fiable sur votre système. De ce fait, aucune n'aide n'est offert pour l'utilisation de fips, vous l'utilisez donc à vos propres risques.

Ceci dit, si vous décidez de l'utiliser pour repartitionner votre disque avec fips, il est essentiel :

* D'effectuer une sauvegarde - Faites une double copie des données importantes de votre système. Ces copies seront d'autant plus sûres si vous les réalisez sur des supports amovibles (disquettes, bandes, disques Zip...), et si vous en effectuez une vérification avant de poursuivre.

* De lire la documentation - Lisez complètement la documentation présente dans le répertoire /dosutils/fipsdocs de votre CD-ROM Red Hat Linux/Intel.

2.6.3 Partitions et autres systèmes d'exploitation

La plupart du temps, la cohabitation de Red Hat Linux avec un autre système d'exploitation ne pose pas de problème. Vous devez quand même, dans certains cas, prendre des précautions. Vous trouverez de nombreuses informations dans les fichiers HOWTOs et Mini-HOWTOs qui se trouvent dans les répertoires doc/HOWTO et doc/HOWTO/mini qui se trouvent sur le CD-ROM. En particulier, les Mini-HOWTOs commençant par Linux+ peuvent vous être très utiles.

* INTEL

* Si Red Hat Linux cohabite avec OS/2, vous devez créer vos partitions avec le logiciel livré avec OS/2. Dans le cas contraire, OS/2 sera incapable de reconnaître les partitions du disque. Durant l'installation, ne créez pas de nouvelles partitions, utilisez par contre la version Linux de fdisk pour définir le type des partitions Linux.

2.6.4 Utilisation de LILO

* INTEL

* LILO est le meilleur moyen de démarrer le système Red Hat Linux sur plate-forme Intel. En tant que chargeur de systèmes d'exploitation, il agit en dehors de tout système, et utilise les adresses d'entrée/sortie de bases du système (le BIOS). Cette section décrit les interactions de LILO avec les Bios PC, et est spécifique aux plates-formes Intel.

* ALPHA

* Passez à la section 2.6.5

* SPARC

* Passez à la section 2.6.5

Limites imposées à LILO

Certaines limites sont imposées à LILO par la majorité des BIOS PC. Ils ne peuvent pas utiliser plus de deux disques durs et ne peuvent pas dépasser le cylindre 1023 (cylindre 1024). Notez que certains BIOS récents ne posent plus ce genre de problèmes.

Tout ce dont LILO a besoin au démarrage (dont le noyau) se trouve dans le répertoire /boot de votre partition root. Voici les règles à suivre, si vous installez LILO sur un disque dur:

Si vous avez 2 lecteurs IDE (ou EIDE), /boot doit se trouver sur un des deux. Ceci inclut aussi les lecteurs CD-ROM IDE sur le contrôleur primaire. Si vous avez un disque dur IDE et un lecteur CD-ROM sur le contrôleur primaire, /boot doit se trouver sur le disque dur IDE.

Si vous avez un lecteur IDE (ou EIDE) et des lecteurs SCSI, /boot doit se trouver sur le lecteur IDE ou sur le lecteur SCSI dont l'ID est 0. Les autres valeurs d'ID ne fonctionneront pas.

Si vous avez uniquement des lecteurs SCSI, /boot doit se trouver sur le lecteur dont l'ID est 0 ou 1. Les autres valeurs d'ID ne fonctionneront pas.

Dans tous les cas, /boot doit se trouver en dessous du cylindre 1023. Si votre partition dépasse le cylindre 1023, LILO fonctionnera sauf si vous chargez un nouveau noyau qui se trouve au-delà du cylindre 1023.

Comme nous l'avons mentionné précédemment, il est possible que LILO fonctionne avec certains BIOS récents dans une configuration que nous n'avons pas présentée. Mais nous ne pourrons vous aider dans ce cas, beaucoup trop de paramètres entrent en jeu.

Remarque : Disk Druid est prévu pour prendre en charge ces limitations du BIOS. Cependant, si vous désirez utiliser fdisk à la place, vous devez en tenir compte.

2.6.4 Combien de partitions ?

Si vous le voulez, vous pouvez installer Linux sur une seule partition. Nous vous recommandons tout de même de créer plusieurs partitions. Voici une liste de partitions qui propose un juste compromis entre la simplicité et la flexibilité :

Remarque : si vous souhaitez installer tous les packages, augmentez la taille des partitions.

La partition de swap : utilisée pour la mémoire virtuelle. Si votre machine possède 16Mo de RAM ou moins, vous devez créer cette partition. Si vous possédez plus de 16Mo de RAM, nous vous conseillons tout de même de la créer. Sa taille est égale à 16Mo ou égale à la quantité de mémoire RAM présente sur votre machine. La partition de swap est au maximum de 127 Mo, créer une partition de swap plus étendue serait un gaspillage d'espace disque. Vous pouvez cependant créer plusieurs partitions de swap, mais cela n'est nécessaire que pour les gros serveurs ou pour des utilisations bien particulières.

La partition root : utilisée pour héberger / (la partition racine (root)). Elle contient uniquement les fichiers nécessaires au démarrage ainsi que les fichiers de configuration. Sa taille varie entre 50 et 100Mo.

* INTEL

* N'oubliez pas les contraintes LILO mentionnées en section 2.6.4.

La partition /usr : contient la quasi totalité des programmes Red Hat Linux. Sa taille varie entre 300 et 700Mo suivant le nombre de packages installés. Autant que possible ,soyez généreux en espace disque pour cette partition. Tout package RPM que vous installerez ultérieurement prendra (en général) plus de place à partir de /usr que d'une autre partition.

La partition /home : contient les répertoires utilisateurs. Sa taille varie suivant le nombre d'utilisateurs et suivant ce qu'ils comptent stocker dans leurs répertoires.

* ALPHA

* La partition suivante est spécifique à l'installation Red Hat Linux/Alpha.

La partition MILO : les utilisateurs de plate-forme ALPHA doivent créer une partition DOS de 1.5Mo pour copier MILO après l'installation.

Vous pouvez aussi créer :

La partition /usr/local : contient les fichiers que vous voulez séparer du reste du système, tels que les programmes non disponibles sous la forme de packages RPM. La taille dépend du nombre de programmes que vous souhaitez installer.

La partition /usr/src : Il y a deux choses qui sont normalement stockées dans /usr/src sur les systèmes Linux Red Hat :

* Les sources du noyau : la totalité des sources du noyau est stockée ici, et les nouveaux noyaux y sont construits. Pour l'instant, les sources du noyau occupent à peu prés 30 Mo. Conservez de l'espace disque pour compiler un ou plusieurs nouveaux noyaux, que vous pouvez conserver.

* Les sources pour les packages basés sur RPM : Si un package source (SRPM) est installé, les fichiers seront installés ici.

* Remarque : A moins que le contraire soit spécifié, n'importe quel package construit le sera ici.

Encore une fois, la taille de cette partition dépend de la quantité de logiciels que vous allez construire.

La partition /tmp : contient les fichiers temporaires. Il est conseillé de créer une partition de ce type pour des systèmes multi-utilisateurs ou pour des serveurs réseaux. En effet, les utilisateurs peuvent rapidement saturer la partition root (/), où se trouve la partition /tmp. Il n'est pas nécessaire de dédier une partition /tmp pour des stations de travail mono-utilisateur.

La partition /var : Votre système Red Hat Linux placera les fichiers de connexion dans /var/log. Les files d'attentes pour l'impression seront placées dans /var/spool. Ce sont juste deux exemples de données stockées dans /var. Par défaut, /var est intégré à la partition root, et ne dispose donc que de peu d'espace disque. Si votre système est amené à gérer un grand nombre d'impressions, de connexions ou de courriers électroniques, vous devriez créer une partition /var. En général, seuls les systèmes multi-utilisateurs et les serveurs disposent d'une partition /var.

La partition /boot : Alors que beaucoup des partitions décrites ci-dessus ne sont requises que pour des gros systèmes ou des stations de travail utilisées de façon intensive, cette partition peut être utile sur un petit système ou l'espace disque disponible est réduit. Dans la section 2.6.4, nous avons présenté les limitations du BIOS des PC, et leur impact sur LILO. Tous les fichiers auxquels LILO a besoin d'accéder (au moment du démarrage) sont dans /boot. Comme ces fichiers prennent à peu prés un 1 Mo, si vous avez du mal pour trouver de l'espace pour une partition root (/) de 100Mo accessible à LILO, essayez de détacher 5 à 10 Mo (généreuse surestimation) pour une partition /boot. Une partition root est toujours requise, mais vous pouvez la placer n'importe où sur votre système, les restrictions du BIOS ne concernant que la partition contenant /boot.


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