Le Patriarche

Brèves

Florent (Warly) Villard

Sarah - Maurice - Erik et Naoma - Bakorel


Version: 0.0.1, 2 décembre 2003
Copyright 2003 Florent Villard




Remerciements

Table des matières Sarah
Maurice
Erik et Naoma



Sarah Fra 11333 - Terre 2003

Enfant

Nous étions le douzième du troisième du premier sixième de l'année 11333 du calendrier d'Adama. Melinawahaza marchait doucement dans le blizzard glacial de Fra, enveloppée sous son épaisse combinaison pour regagner sa maison. Elle avait ses deux mains qui tenaient son ventre rond comme il elle avait peur de perdre son bébé, sa fille, qui allait naître aujourd'hui. Elle espérait que Teegoosh serait arrivé avant qu'elle ne naquît, elle voulait tellement partager avec lui ce moment formidable. La naissance de leur fille, la naissance de Sarah.

Enioch

Terre

Ylraw



Maurice Sydney 17 novembre - Tottemhamo 19 novembre 2003

Chance

Le téléphone sonna. Maurice sauta dessus comme une bête affamée. Voilà des jours qu'il attendait ce coup de fil, depuis qu'il avait rencontré cet homme qui lui avait promis une affaire juteuse, il ne dormait presque plus, rêvant qu'il pourrait se refaire et enfin oublier toutes ces dettes qui pourrissaient la vie. Il pourrait enfin dire la vérité à Rebekah et il n'aurait plus cette crainte chaque jour qu'on vînt les expulser de leur appartement.

"Bonjour Maurice", dit une voix grave et calme. "Vous avez toujours le véhicule avec lequel je vous ai croisé d'autre jour ?".

Bien sûr que Maurice l'avait toujours, son bijou, il préférait encore quitter Rebekah plutôt que de le laisser. C'était sa seule source de revenu, faire quelques courses incognito avec un camion blindé qu'il avait réussit à voler cette nuit du 24 décembre 1993. Il le soignait mieux qu'il n'aurait soigné son propre fils.

"Oui bien sûr", dit-il presque fièrement.

"Bien, dans ce cas allez demain à la même heure et au même endroit auxquels nous nous sommes rencontrés l'autre jour, une personne vous guidera."

Le téléphone raccrocha avant même que Maurice n'eut le temps, comme il le voulait, de renégocier les tarifs. Il pensait qu'il méritait plus que cinq mille dollars australien pour ce job, surtout qu'il ne savait même pas jusqu'où il lui faudrait conduire, pas plus que la nature de la cargaison.

Malchance



Erik et Naoma Stycchia - jour 181

- Salut, qu'est-ce que tu fais là ?

- Rien... Rien, rien, j'allais rentrer.

- Mais ? Tu pleures !

- Oh tu sais rien de grave je pleure pour un rien...

- Oui je sais.

- Ah, mais comment sais-tu ?

- Je peux m'asseoir ?

- Oui, oui, je me pousse.

- Je le sais parce que tu nous l'as déjà raconté.

- Ah oui c'est vrai sur la Lune. Je suis encore un peu perdue.

- Quelque chose ne va pas ?

- Non, non... Je...

- Tu te sens seule.

- Oui, un peu.

- Ylraw t'a fait des misères ?

- Non pas du tout, mais...

- Tu n'oses pas le déranger.

- Oui, mais ? Comment tu sais ?

- Nous avons déjà eu une discussion similaire.

- Vraiment ? Quand ça ?

- Quelques heures avant que tu ne meures.

- Oh ? Mais ? Franck ne m'a rien dit à ce sujet ?

- C'est normal, il n'était pas là.

- Nous n'étions que tous les deux ?

- Oui. Il était parti chercher à manger tout seul. Ce qui lui avait valu à lui aussi de se faire attaquer par une bête. Je m'en veux toujours de l'avoir laissé partir tout seul.

- Tu ne pouvais pas savoir.

- Peut-être, mais j'avais hésité à partir avec lui, et puis j'avais profité de l'occasion.

- Quelle occasion ?

- De rester avec toi. De rester seul avec toi.

- De rester seul avec moi ? Mais ? Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'on a fait ?

- On a parler, et je t'ai embrassée.

- Oh ! Vraiment ? Mon Dieu, mais ? De quoi a-t-on parlé ?

- Je...

- Tu ?

- Bah... C'est du passé après tout, et même pas de ton passé.

- Non... Raconte... S'il te plait, j'ai le droit de savoir ce que j'ai déjà fait. Et puis c'est toi qui m'a rapportée au village, et sur la lune tu m'as aidée aussi.

- Oui...

- Je... Je sais que je n'ai pas toujours été très gentille envers toi. Je t'ai souvent considéré comme un bandit ou un voyou, mais quand j'y repense tu as toujours été gentil avec moi, surtout depuis que je suis revenue à la vie, ici...

- Je t'avais pourtant frappée sur la lune.

- Oui, mais... Je le méritais, j'étais devenue folle, j'aurais pu faire une bêtise si tu n'avais pas été là... Tu ne veux pas me dire ?

- La dernière fois déjà tu m'as pris par la main, et nous n'avions à l'époque que des peau de bêtes comme habit...

- Des peaux de bêtes comme habit ? Oh ? Hi hi ! Ça t'a fait avoir une réaction... Euh...

- Oui... Gênante. Elle résumait toutefois bien le message que je voulais faire passer.

- Tu veux dire que ?

- Que je t'ai dit que je t'aimais, et je te le redis aujourd'hui, même si tu auras peut-être du mal à le croire, avec Guerd et tout.

- C'est plutôt elle qui te court après, non ? J'ai l'impression.

- Oui, enfin je ne résiste pas beaucoup non plus.

- Mais... Tu... Depuis quand est-ce que tu es amoureux de moi.

- Depuis notre traversée en radeau. Depuis que nous avons passée des heures à discuter tous les deux.

- Vraiment, oh mon Dieu je regrette tant de ne pas me rappeler de tout ça !

- Je regrette aussi. Ça me fout les boules rien que d'y penser.

- Mais... Non... Maintenant, nous sommes de nouveau ensemble, on peut peut-être... Enfin, je sais pas, je sais pas trop.

- Moi non plus. Je crois que je suis un peu perdu.

- À qui le dis-tu ! Je crois qu'il n'y a que Franck qui se sente bien ici...

- Oh ce n'est pas que je ne me sens pas bien ici, tu sais franchement à comparer à ma vie à Melbourne. C'est le paradis ici, mais quand on a tout on veut toujours plus.

- Moi je regrette un peu le temps de la boulangerie, quand Franck venait faire son pain, c'était si bien... Depuis que je suis revenue j'ai l'impression que je suis de trop, de ne plus servir à rien... Ylraw est gentil avec moi, mais je crois que je l'embête, qu'il préfère être avec Pénoplée.

- Je crois que personne de nous trois n'a sa place ici. Moi je regrette quand nous étions tous les trois, perdus, la vie était plus dure, mais... Si tu t'appuies comme ça sur moi je vais t'embrasser dans pas longtemps.

- Il faut que je me dépèche de le faire pour être la première, alors...

...

- Naoma...

- Chut... Erik... Embrasse-moi.

...

- Attends, cette habit n'est pas très pratique à retirer.

...

- Oh, Erik, viens, reculons-nous un peu dans la forêt.

...

- Regarde, ce tapis de mousse, il a été fait pour nous.

- Oui...

...

- Oh Erik, ne t'arrête pas !

- Nous avons tout notre temps, non ?

- Tu es dur !

- Tu me flattes...

- T'es bète ! Et puis laisse moi faire un peu...

...

- Tu vas le dire à Guerd ?

- Bien sûr, qu'est ce que tu crois ? Tu penses que c'était juste pour tirer un coup ?

- Non... Non, je sais pas... Peut-être que ça va lui faire de la peine...

- Sans doute, oui, mais quoi ? Tu veux que reste avec elle ?

- Oh non ! Mais, peut-être juste attendre un peu, pas lui dire tout de suite que nous sommes ensemble, ça lui fera peut-être un peu moins mal si vous vous séparez quelques temps avant qu'elle ne l'apprenne.

- Oui, peut-être.