Linux-Mandrake: |
Guide d'installation |
MandrakeSoft
Janvier 2000 http://www.linux-mandrake.com
Si vous lisez ce chapitre, c'est que vous avez décidé de faire une
installation classique de Linux-Mandrake, qui implique un
repartitionnement. Ou alors, c'est que vous êtes curieux(se), et vous
avez raison :)
Pour la plupart, vous n'avez sans doute jamais utilisé le programme
fdisk
de DOS, et donc jamais partitionné un disque.
Pour ceux d'entre vous qui l'ont déjà utilisé, oubliez ce que vous
savez: ce programme n'offre qu'une vue très limitée de ce qu'est
vraiment le partitionnement.
Pour simplifier, un disque dur n'est rien d'autre qu'une suite de secteurs. Un secteur est la plus petite unité d'information sur un disque dur, et sa taille est de 512 octets. Les secteurs d'un disque dur de n secteurs sont numérotés de 0 à n-1 .
Le premier secteur (donc le secteur numéro 0) contient entre autres la table des partitions. Comme son nom l'indique, cette table contient les informations sur les différentes partitions du disque. Elle peut contenir un maximum de 4 entrées, divisant le disque en quatre partitions dites primaires. Chaque entrée de la table des partitions contient différentes informations, en particulier le numéro du secteur où commence la partition, le numéro du secteur où elle prend fin, et enfin son type. Une entrée peut ne rien contenir.
Normalement, le type d'une partition spécifie le système de fichiers que la partition est censée héberger. Chaque système d'exploitation en reconnaît certains, mais pas d'autres. Windows, par exemple, suppose que toute partition dont le type désigne la présence d'une FAT contient effectivement une FAT[1]. Pour Windows, une telle partition devient un lecteur. Mais il existe également un type très spécial, qui fait qu'une partition primaire devienne une partition dite étendue.
Il ne peut y avoir qu'une partition étendue par disque. Un tel type de
partition existe pour plusieurs raisons: principalement, celle de
pouvoir partitionner un gros disque en plus de 4 partitions. Ensuite, à
cause d'une limitation du fdisk
de
DOS/Windows, qui est incapable de créer plus d'une
partition primaire par disque[2].
Une partition étendue, mis à part son type qui la différencie, possède les mêmes attributs qu'une partition primaire, à savoir un numéro de secteur de début et un numéro de secteur de fin. L'espace ainsi alloué à la partition étendue est ensuite subdivisé en partitions logiques à l'aide d'une autre table qui possède cependant un format différent de la table des partitions primaires, puisque le nombre de partitions logiques n'est limité que par la place disque. Il faut également noter qu'il ne peut y avoir qu'une seule partition étendue par disque.
La première entrée d'une table des partitions logiques se trouve sur le premier secteur de la partition étendue. Chaque entrée possède de la même façon le numéro de secteur de début et de fin de la partition logique ainsi que son type, et le numéro de secteur où trouver l'entrée suivante de la table.
Les illustrations de cette section vont vous permettre de comprendre le partitionnement d'un disque. Pour cela, les cas les plus typiques ont été mis en image.
Ce que vous pourriez être amené à faire, par exemple, est de partitionner un disque dans l'état du premier schéma pour l'amener dans l'état du deuxième schéma (c'est ce que sait faire System Commander, par exemple). Pour finir, on peut noter que le partitionnement d'un disque n'est pas obligé de couvrir tout l'espace du disque. Ainsi pouvez-vous conserver une certaine place inutilisée sur votre disque pour l'utiliser plus tard.
Pour compliquer les choses encore un peu plus, la façon dont Windows nomme les partitions est totalement différente de celle dont Linux les nomme. La principale différence est liée au fait que Windows se repose sur le type des partitions pour attribuer des lettres aux « lecteurs », tandis que Linux se repose sur la position du disque dans la chaîne (IDE ou SCSI) et sur le partitionnement de chacun des disques, mais ne tient aucun compte des types des partitions.
Comme déjà indiqué, Windows attribue leurs lettres aux lecteurs en fonction des partitions qu'il trouve et qu'il reconnaît. Windows ne nomme donc jamais un disque, mais seulement des partitions.
Ainsi, il n'y a jamais de disque C:
, mais un
lecteur C:
. Ce « lecteur » C:
obéit à
certaines contraintes: ce doit être une partition primaire d'un
type reconnu par Windows, et ce sur le premier disque vu
par le BIOS. Et pour finir, cette partition doit être active...
Ainsi, en règle générale, c'est le premier disque IDE sur un PC
équipé uniquement de disques IDE ou le premier disque SCSI sur un
PC équipé tout SCSI.
Les règles d'attribution du reste des « lecteurs » sont pour ainsi dire folkloriques:
A:
et B:
. Cela
explique pourquoi la lettre désignant votre CD-ROM, par exemple, se
retrouve décalée quand vous ajoutez un disque contenant au moins une
partition Windows.Ces quelques schémas vont vous éclairer: ils représentent un ordinateur équipé de deux disques, l'un étant un IDE primaire maître et l'autre le primaire esclave, partitionnés chaque fois différemment:
C:
et D:
sont alors
attribués comme dans la figure 6.4.C:
à F:
(figure 6.5).Linux utilise une convention de nommage des partitions beaucoup plus logique. D'une part, il ne tient aucun compte du type des partitions que vous pourriez avoir, et ensuite il nomme les partitions en fonction du disque où elles se situent. Tout d'abord, voici comment les disques sont nommés:
/dev/hda
et /dev/hdb
;
/dev/hdc
et
/dev/hdd
pour le maître et l'esclave respectivement;
/dev/hde
, /dev/hdf
, etc.
/dev/sda
, /dev/sdb
,
etc. dans l'ordre de leur apparition sur la chaîne SCSI (en fonction
des ID croissants). Les lecteurs de CD-ROM SCSI sont appelés
/dev/scd0
, /dev/scd1
, toujours dans l'ordre d'apparition
sur la chaîne SCSI.Les partitions sont nommées d'après le disque sur lequel elles se trouvent, de la façon suivante (dans l'exemple on prend le cas de partitions sur un disque IDE primaire maître):
/dev/hda1
et /dev/hda4
si elles existent;
/dev/hda5
, /dev/hda6
, etc. dans leur ordre d'apparition
dans la table des partitions logiques.En reprenant les deux schémas 6.4 et 6.5, Linux nommera les partitions de la façon suivante:
Vous voici maintenant à même de nommer les différentes partitions et disques durs quand vous en aurez besoin. Vous remarquerez également que Linux nomme les partitions même s'il ne sait pas les gérer a priori.