Linux-Mandrake: |
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et Manuel de référence |
MandrakeSoft
Janvier 2000 http://www.linux-mandrake.com
Le nom « Unix » dira quelque chose à certains d'entre vous. Peut-être même utilisez-vous un système Unix dans le cadre de votre travail, auquel cas la lecture de ce chapitre ne vous apprendra pas grand-chose.
Pour ceux d'entre vous qui ne l'ont jamais utilisé, une lecture de ce chapitre est absolument nécessaire. La connaissance des concepts que nous allons présenter ici répond à un nombre surprenant de questions que se posent les débutants dans le monde Linux. De même, il est fort probable que ces seuls concepts vous donnent des pistes de recherche sur les causes d'un problème que vous pourriez rencontrer.
Cette notion est sans doute la plus importante, car elle a une influence directe sur tous les autres concepts que nous allons introduire dans ce chapitre.
Linux est un véritable système multi-utilisateurs, et pour pouvoir se connecter à un système Linux, il faut avoir un compte sur ce système. Quand vous avez créé des utilisateurs lors de l'installation, vous avez en fait ajouté des comptes utilisateurs. Vous vous souvenez sans doute que la création d'un compte a requis que vous entriez, entre autres, les éléments suivants:
:)
).Les deux paramètres importants ici sont le nom de connexion (très souvent appelé nom de login) et le mot de passe. Ce sont en effet eux que vous devrez utiliser pour vous connecter au système.
Une autre action qui a été effectuée à l'ajout d'un utilisateur est la création d'un groupe. Par défaut, la procédure d'installation aura créé un groupe pour chaque utilisateur. Comme nous le verrons plus loin, les groupes sont utiles dans le cadre de partage de fichiers entre différentes personnes. Un groupe peut ainsi regrouper autant d'utilisateurs que vous le voulez, et dans les grands systèmes il n'est pas rare de voir une telle séparation. Dans une université, par exemple, il peut très bien exister un groupe par type d'études (maths, physique, etc.), un autre pour les professeurs et ainsi de suite. L'inverse est vrai également: un utilisateur peut faire partie d'un ou plusieurs groupes. Ainsi un professeur de mathématiques fera-t-il à la fois partie du groupe des professeurs et de celui de ses chers étudiants en mathématiques.
Cela ne vous dit toujours pas comment vous connecter. On y arrive.
Si vous avez choisi d'avoir l'interface graphique au démarrage, votre fenêtre de connexion sera identique à la figure 8.1.
Pour vous connecter, vous devez entrer le nom de connexion dans la zone de texte intitulée Utilisateur:, puis votre mot de passe dans la zone de texte du même nom. Notez que vous devrez taper ce mot de passe à l'aveugle: il n'y aura aucun écho dans la zone de texte.
Si vous êtes en mode console, vous aurez l'image montrée figure 4.2.
Vous devez alors taper votre nom de connexion à l'invite Login:, suivi d'une pression sur la touche entrée, à la suite de quoi le programme de connexion (appelé, comme par hasard, login) vous présentera une invite Password:, et vous vous exécuterez en entrant le mot de passe de ce compte --- toujours à l'aveugle!
Notez que vous pouvez vous connecter plusieurs fois sous le même nom
d'utilisateur, par exemple sur une console et sous X. Chaque
session que vous ouvrirez sera indépendante, et il est même possible
d'avoir plusieurs sessions X. Par défaut, Linux-Mandrake
dispose de six consoles virtuelles en plus de celle réservée à
l'interface graphique, et vous pouvez basculer sur l'une d'entre elles
en pressant la séquence de touches Ctrl-Alt-F<n>
, où <n>
représente le numéro de la console sur laquelle vous voulez vous rendre.
En général, l'interface graphique est sur la console numéro 7.
Outre la création de comptes utilisateurs, vous aurez aussi remarqué
lors de l'installation que DrakX (ou le programme que vous avez
utilisé) vous a demandé d'entrer un mot de passe pour un utilisateur
bien particulier: root
. Cet utilisateur est particulier pour
une raison bien simple: c'est l'administrateur du système. Donc c'est
vous. Pour votre sécurité, observez toujours un principe: ne
vous connectez jamais, au grand jamais en tant que
root
, sauf si vous devez effectuer des tâches d'administration
système! Il est très important également que le compte root
soit toujours protégé par un mot de passe.
Si vous vous connectez régulièrement en tant que root
, il est
fort probable qu'un jour ou l'autre, même sans le faire exprès, vous
rendiez votre système inutilisable. Une seule mauvaise manipulation
peut suffire. En particulier, si vous n'avez pas mis de mot de passe à
ce compte, le premier venu aura tout pouvoir sur votre système. Cela
veut dire qu'il pourra effacer tous les autres systèmes d'exploitation
que vous pouvez avoir sur votre machine, en plus de Linux, et
réduire le rôle de votre ordinateur à celui d'un presse-papier. Ce n'est
pas une blague!
Enfin, il est bon de mentionner qu'en interne, le système ne vous identifie pas par votre nom de connexion, mais par un numéro unique associé à votre nom de connexion: un UID (User ID, soit, en français, identifiant utilisateur). De même, chaque groupe est identifié par son « identifiant de groupe » ou GID (Group ID).
Les fichiers sont un autre domaine où Linux diffère totalement de Windows. Nous ne verrons ici que les différences immédiatement visibles. Si vous le souhaitez, vous pouvez lire le chapitre 13.0 dans le Manuel de référence, qui va beaucoup plus en profondeur sur ce sujet.
La première différence, et sans doute la plus importante, est justement liée à la présence d'utilisateurs. Nous aurions pu dire en transition que chaque utilisateur possède son propre répertoire (appelé répertoire personnel, ou home en anglais), mais cela n'explicite qu'une partie de ce qui se passe vraiment, à savoir que tout fichier, sur un système Unix, est la propriété exclusive d'un utilisateur et d'un groupe. Ainsi, chaque utilisateur a bien son répertoire personnel, mais il est de plus le propriétaire de ses fichiers au sens propre du terme.
De plus, des droits sont associés à chaque fichier, que seul l'utilisateur propriétaire peut modifier. Ces droits distinguent trois catégories d'utilisateurs: le propriétaire même du fichier, tous les utilisateurs membres du groupe auquel ce fichier est associé (on dit aussi le groupe propriétaire) mais qui n'est pas l'utilisateur propriétaire, et enfin les autres, c'est-à-dire tout utilisateur qui n'est ni le propriétaire du fichier ni membre du groupe propriétaire. Ces droits sont au nombre de trois:
r
pour Read,
« lire »): Pour un fichier, cela autorise à en lire le
contenu. Pour un répertoire, cela autorise à lister les fichiers
contenus dans ce répertoire, si et seulement si le droit d'exécution sur
ce répertoire est positionné également;
w
pour Write,
« écrire »): Pour un fichier, cela autorise à en modifier
le contenu. Pour un répertoire, cela autorise à créer des fichiers et à
en effacer, même si l'on n'est pas le propriétaire de ces fichiers;
x
pour eXecute,
« exécuter »): Pour un fichier, cela en autorise
l'exécution (par conséquent, seuls les fichiers exécutables ont
normalement ce droit positionné). Pour un répertoire, cela autorise
l'utilisateur à le traverser (c'est-à-dire de s'y rendre ou de
se rendre dans l'un de ses répertoires fils).Toutes les combinaisons de ces droits sont possibles: vous pouvez par
exemple autoriser la lecture du fichier à vous seul et l'interdire à
tous les autres, et interdire toute autre utilisation du fichier. Vous
pouvez même faire l'inverse, même si ce n'est pas très logique à
première vue :)
En tant que propriétaire du fichier, vous pouvez
même changer le groupe propriétaire (si et seulement si vous êtes aussi
membre du nouveau groupe), voire vous en déposséder (changer
l'utilisateur propriétaire). Bien sûr, si vous vous en dépossédez, vous
perdrez tous vos droits dessus...
Prenons l'exemple d'un fichier et d'un répertoire. L'affichage
ci-dessous correspond à la frappe de la commande ls -l
depuis
une ligne de commande:
$ ls -l
total 1
-rw-r----- 1 francis users 0 jui 8 14:11 un_fichier
drwxr-xr-- 2 gael users 1024 jui 8 14:11 un_répertoire/
$
Les différents champs de sortie de la commande ls -l
sont les
suivants (de gauche à droite):
-
) s'il s'agit d'un
fichier régulier, d
si le fichier est un répertoire. Il existe
d'autres types de fichiers, qui seront abordés dans le
Manuel de référence. Les neuf traits qui suivent représentent les
droits associés au fichier. Vous pouvez voir ici la séparation qui est
faite entre les différents types d'utilisateurs pour un même fichier:
les trois premiers représentent les droits associés à l'utilisateur
propriétaire, les trois suivants s'appliquent à tout utilisateur du
groupe qui n'est pas le propriétaire, et les trois derniers s'appliquent
aux autres; un trait (-
) signifie que le droit n'est pas
positionné;
Observons maintenant en détail les droits associés à chacun de ces
fichiers: il faut tout d'abord enlever le premier caractère, qui désigne
le type, et ainsi pour le fichier un_fichier
nous nous retrouvons
avec les droits: rw-r-----
. L'interprétation de ces
droits est la suivante:
rw-
) sont les droits de
l'utilisateur propriétaire de ce fichier, en l'occurrence
francis
. L'utilisateur francis
a donc le droit de lire
le fichier (r
), de le modifier (w
) mais pas de
l'exécuter (-
);
r--
) s'appliquent à tout utilisateur
qui n'est pas francis
mais qui appartient au groupe
users
: il pourra lire le fichier (r
), mais ne pourra
ni écrire dedans ni l'exécuter (--
);
---
) s'appliquent à tout utilisateur
qui n'est pas francis
et qui n'appartient pas au groupe
users
: un tel utilisateur n'a tout simplement aucun droit sur ce
fichier.Pour le répertoire un_répertoire
, les droits sont
rwxr-xr--
, et donc:
gael
, en tant que propriétaire du répertoire, peut en
lister le contenu (r
), peut ajouter des fichiers dans ce
répertoire ou en ôter (w
), et il peut traverser ce
répertoire (x
);
gael
mais appartient au
groupe users
pourra lister le contenu de ce répertoire
(r
) mais ne pourra pas y rajouter des fichiers (-
),
et il aura le droit de le traverser (x
);
r--
).Attention! Il existe une exception à la règle, et de taille:
root
, encore lui, peut changer les attributs (droits,
utilisateur et groupe propriétaires) de tous les fichiers, même s'il
n'en est pas le propriétaire. Ce qui veut dire qu'il peut aussi s'en
donner la propriété. Il peut lire des fichiers sur lesquels il n'a pas le
droit de lecture, traverser des répertoires qui ne lui sont normalement
pas accessibles, et ainsi de suite. Et si un droit lui manque vraiment,
il lui suffit de se l'offrir...
Pour finir, il est bon de mentionner une autre différence, qui n'est pas négligeable: elle se situe au niveau des noms des fichiers. En effet, ils sont beaucoup moins limités que sous Windows:
'/'
) , même des caractères non imprimables.
Une conséquence est qu'il faut faire attention à la
capitalisation (ou casse) des noms de fichiers: dans un
même répertoire, readme
et Readme
sont deux fichiers
différents, car r
et R
sont deux caractères
différents;
On désigne par le terme de processus une instance de programme en cours d'exécution et son environnement. De même que pour les fichiers, nous ne mentionnerons ici que les différences les plus importantes, et vous vous reporterez au Manuel de référence pour une discussion plus complète sur ce sujet. Les points discutés dans cette section ont surtout pour objectif de mettre en lumière les paramètres de l'environnement qui ont une influence directe sur l'utilisation de votre distribution Linux-Mandrake au quotidien.
La différence la plus importante est, encore une fois, liée au concept
d'utilisateurs : en effet, chaque processus s'exécute avec les droits de
l'utilisateur qui l'a lancé. Ainsi, si nous reprenons l'exemple du
fichier un_fichier
mentionné ci-dessus, un processus lancé par
l'utilisateur gael
pourra ouvrir ce fichier en lecture
seule, mais pas en lecture/écriture, puisque les droits
associés au fichier ne le lui permettent pas. Encore une fois,
l'exception qui confirme la règle est root
...
Vous aurez deviné, grâce au paragraphe ci-dessus, que l'un des paramètres de l'environnement d'un processus est l'UID et le GID de l'utilisateur qui l'a lancé. Cela autorise le système à savoir si ce que lui demande le processus est « légal » (autorisé) ou non.
Une conséquence est que Linux est en grande partie immunisé
aux virus: pour pouvoir opérer, les virus ont besoin d'infecter des
fichiers exécutables, et en tant qu'utilisateur, c'est impossible de
modifier les fichiers du système. Ajoutez à ceci que les virus sont
très rares dans le monde Unix en général: jusque là, il n'existe
que trois virus connus pour Linux, et ils sont complètement
inoffensifs quand ils sont lancés par un utilisateur normal. Seul un
utilisateur peut endommager le système en activant ces virus, et encore
une fois, c'est... root
!
Paradoxalement, il existe bien des logiciels antivirus sous Linux, mais pour les fichiers DOS/Windows... En effet, on voit de plus en plus des serveurs de fichiers Linux servir des machines Windows, avec l'aide du paquetage logiciel Samba (voir le chapitre 28.0 dans le Manuel de référence).
En interne, le système identifie les processus de façon unique par, encore une fois, un numéro. Ce numéro est appelé le PID, pour Process ID, soit en français « identifiant de processus ». De plus, tous les processus peuvent aussi recevoir des signaux, ce qui vous autorise à les contrôler (enfin, uniquement les processus que vous avez lancés, pas ceux d'un autre utilisateur, l'exception à la règle étant, devinez qui...): vous pouvez stopper un processus, le tuer s'il pose trop de problèmes et ainsi de suite. Dans un prochain chapitre, vous apprendrez comment traquer ce fameux PID et, muni de la connaissance de ce PID, à lui envoyer des signaux, le poussant à se terminer, à suspendre son exécution ou autre.
La ligne de commande est le moyen le plus direct de parler à la machine. Si vous commencez à l'utiliser, vous remarquerez rapidement qu'elle a une capacité d'expression bien plus puissante que les invites que vous avez peut-être utilisées sous d'autres systèmes d'exploitation, plus, même, que toute interface graphique existante. En effet vous avez un accès direct, non seulement à toutes les applications X, mais aussi à des milliers d'utilitaires en mode console (à opposer au mode graphique) qui n'ont pas leur équivalent graphique, ou dont les nombreuses options et combinaisons potentielles ne pourront jamais être représentées par des boutons et des menus.
Mais, il faut bien l'admettre, elle requiert un peu d'aide pour débuter. C'est le but de ce chapitre. La première chose à faire, si vous utilisez KDE, est de lancer un émulateur de terminal. Vous avez une icône qui l'identifie clairement dans le panneau (figure 4.3).
Le shell est le nom du programme avec lequel pour interagissez. Vous vous trouvez en face de l'invite (« prompt » en anglais):
[jean@localhost] ~ $
Ceci suppose que votre nom d'utilisateur est jean
et que votre
nom de machine est localhost (ce qui est le cas si votre
machine ne fait pas partie d'un réseau existant). Tout ce qui apparaît
après l'invite est ce que vous aurez à taper. Notez que quand vous êtes
root
, le $
de l'invite devient un #
. (Tout
ce qui précède n'est juste que dans la configuration par défaut, chacun
de ces éléments pouvant être personnalisé). La commande pour
« devenir » root
quand vous avez lancé un shell
en tant qu'utilisateur est su
:
# Entrez le mot de passe root; il n'apparaîtra pas à l'écran
[jean@localhost] ~ $ su
Password:
# exit vous fera revenir à votre compte utilisateur normal
[root@localhost] jean # exit
[jean@localhost] ~ $
Partout ailleurs dans cette documentation, l'invite sera représentée
symboliquement par un $
, que vous soyiez un utilisateur normal
ou root
. Il vous sera indiqué quand vous devez être
root
, alors n'oubliez pas su :)
Un #
en début de ligne de code représentera un commentaire.
Quand vous lancez le shell la première fois, vous vous trouvez
normalement dans votre répertoire personnel. Pour savoir dans quel
répertoire vous vous trouvez à un moment donné, la commande est
pwd
(pour Print Working Directory,
« afficher le répertoire de travail »):
$ pwd
/home/jean
Il y a certaines commandes de base que nous allons voir, qui vous seront indispensables.
cd
: Change Directory « changer de répertoire »La commande cd
est exactement la même que celle de
DOS, avec quelques fonctionnalités en plus. Elle fait juste ce
que dicte son acronyme, elle change le répertoire de travail. Vous
pouvez utiliser .
et ..
, qui sont respectivement le
répertoire courant et son répertoire parent. Taper seulement
cd
vous ramènera à votre répertoire personnel. Taper
cd -
vous renverra dans le dernier répertoire visité. Et
enfin, vous pouvez spécifier le répertoire d'un utilisateur toto
en tapant toto
(' '
seul ou suivi de '/'
signifie
votre propre répertoire personnel). Notez qu'en tant qu'utilisateur
normal, vous ne pouvez normalement pas accéder au répertoire d'un autre
utilisateur (à moins qu'il ne l'ait explicitement autorisé ou que tel
soit le réglage de la configuration par défaut sur le système), sauf si
vous êtes... root
, donc soyons root
et entraînons-nous:
$ pwd
/root
$ cd /usr/doc/HOWTO
$ pwd
/usr/doc/HOWTO
$ cd ../FAQ
$ pwd
/usr/doc/FAQ
$ cd ../../lib
$ pwd
/usr/lib
$ cd ~jean
$ pwd
/home/jean
$ cd
$ pwd
/root
Maintenant, redevenez un utilisateur normal :)
echo
En fait, tous les processus ont leurs variables d'environnement,
et quelquefois ils agissent différemment en fonction des valeurs de
certaines d'entre elles. Toutefois, le shell vous autorise à les
consulter directement, avec la commande echo
. Quelques
variables intéressantes sont:
'HOME'
: Cette variable d'environnement contient une
chaîne de caractères désignant votre répertoire personnel.
'PATH'
: Cette variable contient la liste de tous les
répertoires dans lesquels le shell doit chercher des exécutables
quand vous tapez une commande. Notez que contrairement à DOS,
par défaut, le shell ne cherchera pas de commandes dans le
répertoire courant!
'USERNAME'
: Cette variable contient votre nom de
connexion.
'UID'
: Contient votre identifiant utilisateur.
'PS1'
: Contient la valeur de votre invite. C'est souvent
une combinaison de séquences spéciales, et vous pouvez lire la
page de manuel de bash(1)
pour mieux les
comprendre (voyez le chapitre 10.0).Pour que le shell affiche la valeur d'une variable, vous devez
mettre un $
devant son nom. Ici, echo
va vous être
utile:
$ echo Bonjour
Bonjour
$ echo $HOME
/home/jean
$ echo $USERNAME
jean
$ echo Bonjour $USERNAME
Bonjour jean
$ cd /usr
$ pwd
/usr
$ cd $HOME
$ pwd
/home/jean
Comme vous pouvez le voir, le shell substitue la valeur de la
variable avant d'exécuter la commande, autrement notre cd
$HOME
n'aurait pas fonctionné ici. En fait, le shell a en
premier lieu remplacé $HOME
par sa valeur,
/home/jean
, donc la ligne est devenue cd /home/jean
,
qui est ce que nous voulions. C'est la même chose pour echo
$USERNAME
et ainsi de suite.
cat
: afficher le contenu d'un ou plusieurs fichiers à l'écranPas grand'chose à dire, si ce n'est que cette commande fait simplement cela: afficher le contenu d'un ou plusieurs fichiers à l'écran!
$ cat /etc/fstab
/dev/hda5 / ext2 defaults 1 1
/dev/hda6 /home ext2 defaults 1 2
/dev/hda7 swap swap defaults 0 0
/dev/hda8 /usr ext2 defaults 1 2
/dev/fd0 /mnt/floppy auto sync,user,noauto,nosuid,nodev 0 0
none /proc proc defaults 0 0
none /dev/pts devpts mode=0620 0 0
/dev/cdrom /mnt/cdrom auto user,noauto,nosuid,exec,nodev,ro 0 0
$ cd /etc
$ cat conf.modules shells
alias parport_lowlevel parport_pc
pre-install plip modprobe parport_pc ; echo 7 > /proc/parport/0/irq
#pre-install pcmcia_core /etc/rc.d/init.d/pcmcia start
#alias car-major-14 sound
alias sound esssolo1
keep
/bin/zsh
/bin/bash
/bin/sh
/bin/tcsh
/bin/csh
/bin/ash
/bin/bsh
/usr/bin/zsh
less
: un pagerSon nom est un jeu de mots sur le premier pager existant sous
Unix, qui se nommait more
[1]. Un pager est un programme dont le but
est d'autoriser la visualisation de longs fichiers page par page (plus
précisément, écran par écran). Nous parlons de less
plutôt que
de more
car son utilisation est beaucoup plus intuitive.
Utilisez less
pour voir des gros fichiers, qui ne rentrent pas
sur un écran. Par exemple:
less /usr/doc/HOWTO/PCMCIA-HOWTO
Pour naviguer dans le fichier, utilisez simplement les touches fléchées
haut et bas. Utilisez 'q'
pour quitter. En fait, less
peut
faire bien plus: tapez simplement 'h'
pour de l'aide (en anglais),
et lisez. Mais de toutes façons, l'objectif de cette section est
de vous rendre capable de lire de longs fichiers, et cet objectif est
maintenant atteint :)
ls
: faire une liste de fichiers (LiSt, « liste »)Cette commande est équivalente au dir
de DOS, mais
elle peut faire beaucoup plus. En fait, c'est largement dû au fait que
les fichiers peuvent aussi faire nettement plus :)
La syntaxe de
la commande ls
est comme suit:
ls [options] [fichier|répertoire] [fichier|répertoire...]
Si aucun fichier ou répertoire n'est mentionné sur la ligne de commande,
ls
fera la liste des fichiers du répertoire courant. Ses
options sont très nombreuses, et nous n'en citerons que quelques-unes:
-a
: Faire une liste de tous les fichiers, y compris les
fichiers cachés (sous Unix, les fichiers cachés sont
ceux dont le nom commence par un .
); l'option -A
fait
une liste de « presque » tous les fichiers, ce qui signifie tous
les fichiers qu'afficherait l'option -a
sauf « . » et
« .. »;
-R
: Faire une liste récursivement, i.e. tous les
fichiers et sous-répertoires des répertoires mentionnés dans la ligne de
commande;
-s
: Affiche la taille de chaque fichiers en kilo-octets;
-l
: Affiche des informations supplémentaires sur les
fichiers;
-i
: Affiche le numéro d'i-noeud (le numéro
unique du fichier sur un système de fichiers, voyez le
chapitre 13.0) en face de chaque fichier;
-d
: Affiche les répertoires comme des fichiers normaux
au lieu d'afficher la liste de leurs contenus.Quelques exemples:
ls -R
: fait une liste récursive des fichiers du
répertoire en cours;
ls -is images/ ..
: fait une liste des fichiers du
répertoire images/
et du répertoire parent, avec pour chaque
fichier son numéro d'i-noeud et sa taille en kilo-octets;
ls -al images/*.gif
: fait une liste de tous les
fichiers (y compris les fichiers cachés) du répertoire images/
dont le nom se termine par .gif
. Notez que cela comprend aussi
le fichier .gif
si celui-ci existe.Beaucoup de séquences de touches sont disponibles et peuvent vous faire
gagner du temps, et cette section fera une liste des plus
nécessaires. Cette section suppose que vous utilisez le shell
par défaut de Linux-Mandrake, Bash, mais ces séquences de
touches devraient aussi fonctionner avec d'autres shells. Dans
cette section, C-<x>
signifie Ctrl
+<x>
(appuyez sur
la touche Ctrl
et maintenez-la enfoncée, appuyez sur <x>
,
relâchez les deux touches).
D'abord les touches fléchées: Bash maintient un historique des
commandes que vous tapez, dans lequel vous pouvez vous balader avec les
flèches haut et bas. Vous pouvez remonter jusqu'à un nombre de lignes
définies dans la variable d'environnement 'HISTSIZE'
. De plus,
l'historique est persistant d'une session à l'autre, donc vous ne
perdrez pas les commandes que vous avez tapées dans une session
précédente.
Les flèches gauche et droite déplacent le curseur sur la gauche et sur
la droite, donc vous pouvez éditer vos lignes de cette façon. Mais il y
a plus en matière d'édition: C-a
et C-e
, par exemple, vous
améneront respectivement au début et à la fin de la ligne courante. Les
touches Backspace
et Suppr
fonctionneront comme on s'y attend.
Un équivalent de Backspace
est C-h
et un équivalent de
Del
est C-d
. C-k
effacera toute la ligne depuis la
position du curseur jusqu'à la fin de la ligne, et C-w
effacera le
mot avant le curseur.
Taper C-d
sur une ligne vide vous fera fermer la session courante,
ce qui est nettement plus court que d'avoir à taper exit
.
C-c
interrompra la commande en cours de fonctionnement, sauf si vous
éditez une ligne, auquel cas cela interrompra l'édition en cours et vous
raménera à l'invite. C-l
nettoie l'écran.
Finalement, il y a C-s
et C-q
: ces séquences de touches
servent respectivement à suspendre et restaurer le flux de
caractères sur un terminal. Elles sont très peu utilisées, mais il
peut arriver que vous tapiez C-s
par inadvertance. Donc, si vous
appuyez sur des touches mais que vous ne voyez rien apparaître à
l'écran, essayez C-q
d'abord et faites attention: tous les
caractères que vous avez tapés entre le C-s
non désiré et le
C-q
apparaîtront tout d'un coup sur l'écran.