Samedi 14 décembre 2002
Je distingue la silhouette d'une fille qui entre dans la pièce... Un ange ?
J'ai une absence, puis je la vois proche de moi, elle me parle dans cette langue bizarre, d'une voix faible et hésitante. Je ne comprends absolument rien. Je suis appuyé contre l'une des parois en métal, j'ai sommeil, tellement sommeil. Face à la porte. Les huit personnes sont assommées au sol, parfois écrasées par une des tables qui ont aussi été projetées. Je suis presque nu, il ne me reste que quelques bouts de mes jeans et des lambeaux de mon tee-shirt. Je ne crois pas que je puisse bouger. Je suis épuisé. Je respire plus fortement qu'après un sprint. Je m'endormirais volontiers...
La fille s'approche un peu plus de moi, de plus près je m'aperçois qu'elle est jeune, et très jolie. Cheveux bruns. Mais il fait sombre et je ne distingue pas très bien ses traits. Elle se penche vers moi. Elle me parle encore. Je comprends qu'elle me fait signe de la suivre. Je n'ai pas vraiment le courage de le faire, d'autant plus que je ne sais pas du tout qui elle est ni ce qu'elle veut. Elle me saisit par le bras et tente de me soulever. Après tout, si elle me sortait d'ici, me dis-je. J'accepte alors son aide et tente avec elle de me mettre debout. J'y parviens difficilement, en me reposant sur son épaule. Je pense à ma pierre, je ne l'ai plus dans la main. Je m'écrie.
- Ma pierre, attendez, je dois récupérer ma pierre !
Elle me fait signe de me taire, et me tire par le bras pour me faire comprendre que je dois la suivre. Je la repousse et je me mets à quatre pattes à la recherche de ma pierre. Elle n'a pas l'air de bien comprendre ce que je fais, et elle me tire par le bras en me parlant
toujours à voix basse dans sa langue. Je résiste et m'écrie :
- Non, non, c'est impossible, je dois la retrouver !
J'ai crié encore plus fort que la première fois. Elle est très décontenancée. Finalement elle comprend que je cherche quelque chose et regarde aussi au sol pour tenter de trouver ce que je dois bien vouloir récupérer. Je ne vois pas trop, il fait sombre. Pourtant il reste peu d'objets qui encombrent le sol, hormis près des parois et les quelques lambeaux de tissus qui traînent. Sûrement les restes de mes habits. Je remarque aussi avec étonnement que les autres personnes n'ont pas leurs habits brûlés et déchiquetés comme les miens. Ils devaient être plus loin que moi de l'explosion. Je continue ma recherche en pensant que je n'ai dû lâcher ma pierre que lors de mon choc contre la paroi et que je ne devrais pas avoir trop de mal à mettre la main dessus.
Après quelques instants j'entends un cri. La fille vient de ramasser quelque chose et l'a lâché subitement l'instant suivant en se redressant. Je pense qu'elle a dû trouver le bracelet encore brûlant, mais en vérifiant il s'avère que c'est ma pierre. Je la récupère en lui jetant un regard empli de curiosité quant à sa réaction, elle est pas bien ou quoi de traiter ma pierre comme cela ? En effet, elle n'est pas du tout chaude et la prendre ne provoque rien de particulier. Elle ne semble pour autant pas très d'accord pour que je l'emporte. J'ai finalement la présence d'esprit de lui demander si elle parle anglais, je m'écriai en français jusqu'alors :
- Anglais ?
- Oui... Nous devons partir, vite ! Et il ne faut pas toucher cette pierre, laissez-là !
- Hors de question, je ne bougerai pas sans elle.
Elle insiste encore un peu mais comprend que je ne partirai vraiment pas sans elle. L'incident est clos et j'accepte de nouveau son aide pour me relever. Mais je hurle quand elle me saisit par l'épaule gauche. Je lui fais signe de me prendre de l'autre épaule. Nous sortons de la pièce et je constate que les murs sont vraiment très épais, un vrai coffre-fort, comme je l'avais