- Mais alors ? Pourquoi t'accuse-t-il ?
- Il me fait porter le chapeau, il a réussi à me capturer et à me prendre mon arme, après ce fut un jeu d'enfant d'utiliser mon arme et de m'allonger endormi sur les lieux du crime, l'arme à la main. avec une belle bosse pour confirmer le témoignage du majordome.
- Mais Stéphane ! Comment ? Tu prétends qu'il s'est tué lui-même et qu'il t'a fait porter le chapeau ?
- Oui, je sais c'est dément, mais je n'ai pas tué ce type.
Thomas resta silencieux. Stéphane continua :
- Tu sais qu'elle est la dernière chose que m'a dit Mathieu Tournalet ?
- Non.
- Qu'elle était déjà morte quand il est passé.
- Déjà morte ?
- Oui déjà morte. Je ne sais pas si j'ai raison ou pas de le croire, mais je pense qu'il était sincère. C'était ce matin, enfin hier matin, un peu après qu'il m'ait attrapé...
- Tu le suivais ?
- Oui. À vrai dire quand le commissaire m'a donné deux semaines de vacances forcées, j'étais tellement énervé que peut-être alors si j'avais Mathieu Tournalet en face de moi effectivement je l'aurais tué ; mais même, je me révoltais contre la faiblesse de la justice, contre sa corruption, pas contre le pouvoir et l'influence de Mathieu Tournalet. Pour prendre un peu de recul je suis parti trois jours dans la maison de repos de mes parents, dans le Cantal. J'ai passé trois jours à tourner en rond. J'avais envie de tout plaquer, de démissionner et de partir je ne sais où, je ne voulais plus entendre parler ni de justice, ni de loi, ni d'égalité ou toutes ces choses que Mathieu Tournalet avait bafoué simplement parce qu'il était puissant. Finalement je me suis dit que quitte à démissionner, autant le faire avec un bonne raison, et je me suis résolu à prouver que
Mathieu Tournalet était le coupable, quitte à y perdre.
Stéphane fit une pose et se tourna vers Thomas :
- Tu vois, j'étais déjà un peu préparé à ça, même si je ne l'imaginais pas vraiment sous cette forme. Bref, je suis rentré le mardi matin bien décidé de faire la lumière sur cette histoire. Je suis resté tout le mardi à attendre, planqué dans le bois en face de l'entrée. J'avais pris de quoi bouffer pour deux jours. Le soir la Ferrari est sortie, je me suis magné de courir vers ma voiture pour la suivre. Je suis resté assez discret, une Ferrari rouge c'est pas la mer à boire à suivre. J'ai eu un peu plus de mal dans Paris, où il se rendait. Je l'ai perdu une fois mais j'ai eu la chance de le retrouver. Il était 18 heures passées, et ça bloquait pas mal. Finalement je me suis garé pour le suivre au pas de course, cela n'a pas été facile mais j'ai eu de la chance qu'il n'aille pas très loin. Je me suis garé dans le septième et il se rendait jusque dans le cinquième. Il a rejoint un homme au [[113 rue Mouffetard]], en face de l'entrée d'une petite maison de ville. À vrai dire il m'a semblait que l'homme était un serrurier, car ils sont restés tout deux un moment devant la porte, et l'homme avait tout une caisse à outil et s'afférait sur la serrure. Il a finalement réussit à ouvrir la porte, et Mathieu Tournalet lui a donné un billet, ce devait être une grosse coupure, l'homme est parti sans faire d'histoire et Mathieu Tournalet est entré dans la maisonnette. Il y est resté longtemps, des heures.
Stéphane se reprit un instant puis poursuivit :
- Vers 23 heures un nouvel homme est arrivé et est entré dans la maisonnette, cinq minutes plus tard il fichait Mathieu Tournalet à la porte. J'ai pu entendre qu'il le menaçait, il lui a dit que s'il le revoyait, il le tuerait. J'ai hésité entre attendre que l'homme reparte pour jeter un oeil dans cette maison, la serrure était cassée j'aurais pu en profiter, mais j'ai préféré suivre Mathieu Tournalet, remettant à plus tard l'inspection de la maison.
Stéphane fit un pause pour avaler sa salive avant de continuer :
- Tu devrais y aller jeter un oeil, c'est au [[113, rue