une porte ou un sas. De toute façon je n'ai pas de temps, je fonce vers le mur pour voir si je peux trouver un loquet ou équivalent. En m'approchant je m'aperçois alors qu'il y a une sorte de porte délimitée, ou toutefois une fente dessinant le contour de ce que je pense être une porte. Mais rien d'autre, pas de poignée, de commande ou de badgeur. J'essaie de pousser de toutes mes forces mais la porte ne bouge pas d'un millimètre. Tout se passe très vite et je dois me préoccuper de mon poursuivant qui arrive. Je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir, je ne me retourne qu'alors qu'il arrive sur moi, pour le surprendre. Je m'élance vers lui, serre la pierre de toutes mes force dans mon poing gauche et je lui décoche un crochet du droit à rendre ridicule celui que j'ai administré tout à l'heure à son collègue. Il ne peut rien parer et voltige en arrière et va rouler dans les escaliers, de quoi le calmer quelques secondes. Je me remets alors face à la porte, prends ma respiration et pousse un grand coup. Elle bouge à peine. J'ai maigre espoir. D'autant plus qu'avec la faim qui me tiraille je ne crois pas la chose possible, j'ai peur de ne pas tarder à tomber dans les pommes. Je me reprends, je n'ai pas le choix. Je respire à fond et pousse du plus que je peux. Je sens une douleur monter en moi alors que mon corps entier commence à trembler devant cette porte. Elle bouge un peu ! J'en trouve le courage de forcer encore plus, mon corps est parcouru d'une immense douleur. J'ai de la chance que le sol irrégulier me permette de prendre appui fermement avec mes pieds. Je hurle et sentant la porte bouger sous ma pression je me concentre d'autant pour ne plus être qu'une masse de nerfs à vif, tous mes muscles bandés et tremblant. La porte bouge alors jusqu'à s'ouvrir de quelques dizaines de centimètres sous la pression de mon corps, qui tout entier n'est que brûlure. Je ne pensais pas possible d'avoir autant mal. Je souffle et réussis à me faufiler pour arriver dans un nouvel escalier, mais d'allure beaucoup plus moderne. Je ne dois pas traîner, mon poursuivant a l'air sonné mais il ronchonne encore et je pense qu'il ne lui faudra pas longtemps avant de reprendre ses esprits et me repartir après. Je poursuis la montée d'escaliers qui se termine en face d'une porte... Qui s'ouvre ! Soulagement... J'avance dans une sorte de couloir éclairé d'une lumière tamisée. Je continue à courir et à un tournant il me semble voir un ascenseur dix mètres plus loin. Je ne sais pas si j'aurai le temps de le prendre, mais de toutes les façons même en quête d'escaliers cette direction est la plus légitime. Aucun bouton pour l'ascenseur, j'ai la bonne idée de passer le badge devant une sorte de
petite boîte d'identification qui ressemble à celle que nous possédons dans l'ascenseur à mon lieu de travail. Surpris de voir l'ascenseur s'ouvrir, je m'engouffre à l'intérieur, j'ai de la chance qu'il se trouve là. Je cherche à appuyer sur le zéro, mais, surprise, il n'y en a pas. De plus tout est écrit en anglais, me faisant réaliser que je ne suis vraisemblablement plus en France. À défaut j'appuie sur "1", espérant arriver au rez-de-chaussée. Juste à temps, j'entends alors la porte par laquelle je suis passé en arrivant s'ouvrir.
- Oh purée !
Je laisse échapper une exclamation, le souffle coupé. J'ai la tête qui tourne. Je profite de cette accalmie pour ranger la pierre dans ma poche. Si l'homme monte par les escaliers et arrive avant moi je suis fichu... La montée est très longue. Je commence à avoir la nausée caractéristique d'un manque de sucre suite à un effort violent. Je me concentre, m'appuie contre la paroi, il ne faut pas que je perde connaissance maintenant... Je vois des étoiles, des points lumineux... Et puis, luttant contre, mais ne pouvant rien, je tombe dans les pommes...