page 416 le patriarche 417

Si seulement nous pouvions distraire le dragon pour qu'il la lâche. Mais malheureusement notre entrée est complètement bouchée par les grillés qui s'amoncellent. Certains semblent creuser au-dessus de nous, je ne sais pas combien de temps notre cachette va tenir...

Le dragon va pour de nouveau la mordre, elle parvient à récupérer la barre qui s'était coincé entre ces dents, la morphe en épée, elle concentre toutes ses forces et lui donne un coup magistral sur le museau, si fort qu'il pénètre profondément dans sa chair. Il remue la tête violemment, elle en profite et glisse la barre entre elle et son énorme doigt. Elle la transforme ensuite de telle façon que des piques s'enfoncent pour le forcer à lâcher prise, il desserre son emprise, elle se contorsionne pour se glisser hors de sa griffe et elle saute sans hésiter dans le vide ! Elle est folle ! Le dragon était encore à plusieurs dizaines de mètres du sol !

Elle tombe sur les grillés, ils amortissent sa chute mais elle ressent une vive douleur à la jambe.

- Il faut lui libérer l'entrée ! crie-je.

- On n'y arrivera jamais ! conteste Sarah, ils sont trop nombreux !

- On ne peut pas la laisser, aide-moi !

Je récupère mes deux barres, Sarah maintient la pressions sur les grillés. Je suis recroquevillé derrière mes deux barres en forme de boucliers, je pousse de toutes mes forces pour me frayer un passage. Je m'appuie sur la grille que Sarah a reformé avec ses barres. J'entends de nouveau le dragon hurler. Énavila tente de s'en sortir mais elle se fait submerger par les grillés, un gros lézard s'approche d'elle, il va la piétiner.

Ma combinaison tient bon mais je me fait tout de même rudement malmené, je parviens à sortir, je les repousse comme je peux.

Je suis sorti ! Je cours vers elle, il a des grillés de partout, c'est l'enfer.

"Énavila vient, je suis là !"

"Retourne te cacher, c'est trop tard ! Je vais tout faire péter !"

"Non, je suis là, viens, viens avec moi !"

"Je ne peux plus bouger, ils me dévorent !"

Je saute sur les grillés qui entourent Énavila, je n'y arriverai jamais ! Je frappe de toutes mes forces, je parviens finalement la voir.

"Accroche-toi à moi, monte sur mon dos !"

C'est affreux ! J'ai tellement mal ! Énavila s'accroche à moi, elle m'attrape du bras gauche autour de mon coup. Quel joie de l'avoir près de moi !

Ça me redonne du courage, je cours de toutes mes forces vers la cachette.

"Je ne tiens plus, ils me font reculer, dépéchez-vous !"

"Sarah, Sarah ! On arrive !"

Une dernière barrière, la plus dure, se glisser dans le trou, Énavila passe la première. Une fois qu'elles sont toutes les deux dans le trou, je me laisse tirer par un pied que j'ai pu glisser. Énavila me rapatrie vers elle, et, une fois dans la tanière, je donne immédiatement mes barres à Sarah qui fortifie la grille de protection. Énavila se laisse tomber sur mon ventre.

"Merci."

J'aurais donner ma vie, pour ce merci...

- Où est le dragon ? demande Énavila.

- Je ne sais pas, quand je suis allé te chercher, je ne l'ai pas vu, pourquoi ?

- Pour ça !

C'est comme si le temps s'arrêter, c'est comme si subitement on devenait sourd et aveugle. Une lumière aveuglante, tellement que les