page 90 le patriarche 91

moments pour le faire parler.

- Il est sans doute malin et il doit avoir pas mal de relations, je mettrais ma main à couper que ce restaurant de Chartres comme ses amis je ne sais plus où seraient prêts à dire n'importe quoi pour lui.

Thomas rajouta :

- Il a l'air d'avoir les moyens...

Jean-Luc en était malade :

- Tu parles, un peu ! Vous avez vu la baraque ! Et la Ferrari ! En plus je suis sûr qu'il en a plus d'une ! Le salaud.

Stéphane le calma :

- Aux dernières nouvelles on a le droit d'être riche dans ce pays.

- Ouais mais comme ça, là, en se moquant de nous, en se croyant au-dessus des lois...

Stéphane continua :

- On n'a pas besoin d'être riche pour se croire au-dessus des lois... Mais quoi qu'il en soit, qu'il ait menti ou pas, on saura en quelques jours s'il est vraiment coupable...

Jean-Luc parut interloqué, Thomas se demandait toujours s'il avait bien pu coucher avec Seth, il se demandait si elle était venue le voir dans cette demeure, certains jours où il la croyait tranquillement chez lui, ou en train de visiter je ne sais quel musée. Jean-Luc, assis à la place du passager, se retourna vers Stéphane :

- Qu'est-ce que tu veux dire, tu penses qu'il va avouer ?

- Non, mais avec ça on devrait pouvoir trouver la preuve qu'il est bien l'assassin.

Stéphane sortit de sous sa veste une écharpe. Jean-Luc écarquilla les yeux :

- Tu lui as chouré ! La vache, quand tu es allé aux toilettes !

C'est vrai qu'on a ses cheveux, j'y ai même pas pensé à lui taper sa casquette ! Bien joué !

- C'est pas sûr qu'on ait ses cheveux, mais j'espère que c'est ce que ceux qui traînent sur cette écharpe permettront de prouver, en ayant la chance quelle lui appartienne bien et qu'il en reste quelques uns dessus.

Thomas regarda dans le rétroviseur avant de commenter :

- C'est pas très très légal tout ça, il peut casser le procès s'il prouve qu'on lui a piqué.

Jean-Luc ne fut pas d'accord :

- Si c'est vraiment les mêmes cheveux, il est foutu, comment veux-tu qu'il s'en sorte ? OK on a piqué l'écharpe, mais déjà il doit en avoir tellement. Et puis si c'est bien lui on lui demandera de fournir deux trois cheveux, et c'est avec la demande officielle qu'on ira au tribunal.

Thomas ne répondit pas. Il n'arrivait pas à s'enlever de l'esprit l'idée que cet homme jeune, beau et riche avait séduit Seth, et qu'elle n'avait pu que céder. Peut-être qu'elle voulait le quitter pour lui, même ? Oui, sans doute, c'était trop évident, elle voulait le quitter pour lui... Il en était malade. Il avait envie de s'arrêter pour aller pleurer dans les bois qu'ils traversaient encore, ou même y attendre la mort.

Le reste de la journée ne fut guère productif, Thomas chercha en vain des informations sur ce Mathieu Tournalet, Jean-Luc alla travailler sur une autre affaire, et Stéphane trouva une excuse pour se rendre au laboratoire d'analyse et pouvoir demander discrètement l'analyse des cheveux récupérés sur l'écharpe.

Il pleuvait quand Thomas rentra, plus tôt que d'habitude, ce lundi premier septembre. Il était épuisé, toujours croulant de fatigue mais pourtant persuadé qu'il n'allait encore dormir que quelques courtes heures... Il regrettait de ne pas avoir demandé à ce Mathieu Tournalet s'il avait couché avec Seth. Il aurait certainement répondu que non, mais, peut-être ses yeux auraient laisser transparaître la vérité, ne serait-ce que pour lui lancer en plein