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passer du temps avec lui ?

- Comment ça ?

- Et bien, ça dépendra des info que tu pourras avoir sur Ylraw. En attendant je ne peux pas faire grand-chose.

- Ah oui.

- Est-ce que tu aurais un accès internet ? Il faudrait que je consulte mes messages. À moins que tu connaisses un cybercafé.

- Non, non ! Tu peux utiliser l'ordinateur, tu peux même rester là aujourd'hui, enfin je crois. On a internet en France !

- Oui, je m'en doute, c'est surtout pour ne pas déranger. Mais je vais peut-être pas te déranger plus... Je pense que je vais...

Deborah se retint, elle voulait lui demander s'il avait une voiture, mais c'était peut-être encore un peu tôt, et elle n'en aurait pas besoin tout de suite. Elle serait bien arrangée qu'il puisse la conduire jusque chez les parents d'Ylraw, toutefois elle savait qu'il vallait mieux demander un service quand on était déjà dans l'urgence, la personne avait ainsi moins de temps pour réfléchir, et souvent accepter, alors qu'en demandant à l'avance elle avait tout loisir de se trouver une excuse valable.

Ils se levèrent. Tocman indiqua la salle de bain à Deborah. Il lui demanda ce qu'elle prenait au petit déjeuner, elle ne fit pas la difficile et accepta la même chose que lui, à savoir un simple café. Il lui indiqua l'ordinateur. Elle était un peu perdu, tout était écrit en français, et ce n'était pas le même système qu'elle avait l'habitude d'utiliser, sans doute ce linux dont lui avait parlé Ylraw. Elle s'y retrouva tout de même, après un petit tour ce n'était pas si différent. Pas de message, elle s'en doutait un peu. Elle se demanda si elle devait écrire pour indiquer qu'elle était en France, mais comme elle n'était pas très sure, elle préféra attendre un peu avant de donner des nouvelles, après tout envoyer le moins de messages possible était un gage de sécurité.

Elle ne sut trop que faire, rester ici ou accompagner Tocman. Sa

cheville l'embêtait vraiment, elle avait encore plus mal que la veille ; elle avait dû trop forcer dessus, il lui faudrait faire plus attention. Finalement elle décida d'accompagner Tocman, elle était gênait de rester chez ses parents, et ils convinrent de se retrouver pour déjeuner ensemble. Tocman l'avait laissée à la bouche de métro la plus proche de Mandrakesoft, et elle avait marché, boité plutôt, pendant une bonne demi-heure avant de trouver un banc où s'asseoir. Sa cheville lui faisait vraiment mal et elle maudissait cette malchance. Elle ne pourrait pas faire grand chose en attendant midi. Elle enleva sa chaussure et se massa la cheville. Était-ce un rêve ? Elle était en France, si loin... Mais loin de quoi, après tout... Elle était déjà perdue au Texas, elle ne le serait pas plus ici... Mais comment aider Ylraw ? Trouver d'anciens papiers ? Mais serait-ce suffisant ? N'allait-il pas resté bloqué à la frontière ? D'un autre côté la douane français n'était pas très stricte pour les avions arrivant des États-Unis, s'il en était de même pour ceux arrivant d'Australie, il avait une chance. Comment récupérer ses anciens papiers, et en avait-il ? Les anciens papiers n'étaient-ils pas récupérés par l'administration, comme au Texas ? Quand Ylraw était perdu en Australie avec Naoma, il voulait avoir des faux papiers pour rentrer en France, mais était-ce parce qu'il n'avait plus de papier ou parce qu'il avait peur de se faire repérer ? Deborah ragea de ne pas se rappeler avec suffisamment de précision ce que lui avait raconté Naoma.

Contacter directement les parents d'Ylraw ne serait sans doute pas une bonne idée, d'une part ils ne parlaient pas anglais, et en plus ils risqueraient de ne pas tenir leur langue. Mais elle ne pourrait jamais mettre la main sur d'anciens papier toute seule. Son frère ! Oui ! Son frère pourrait l'aider. Elle avait un peu parlé avec lui, il parlait anglais, et il serait sans doute plus discret. Mais où était-il ? Elle pourrait demander à Tocman d'appeler les parents d'Ylraw en ce faisant passer pour un amie de son frère, les parents lui donneraient sans doute un moyen de le contacter. Il était plus jeune qu'Ylraw, Deborah ne savait pas trop de combien. Trois ans, peut-être quatre...

Elle aurait peut-être pu le contacter directement, d'ailleurs, sans passer par Tocman et même sans venir en France, peut-être que tout serait déjà arrangé. Quelle idiote, si elle pensait un peu avant de se précipiter ! Enfin, trop tard désormais. Après tout elle n'avait