Émoi dans la salle, Goriodon se relève pour calmer les membres du Conseil :
- Aucun contact n'a été réalisé avec les hommes de l'Au-delà depuis leur départ, tout nous porte à croire qu'ils ont soit disparu, soit perdu la maîtrise de la technologie leur permettant de communiquer à grande distance. Mais puisque vous semblez si sûre de vous, pouvez-vous donc nous dire où vous avez rencontré ces hommes de l'Au-delà ? Si ce n'est pas dans vos rêves, bien sûr.
Énavila reste silencieuse un instant, sans doute a-t-elle bluffé ou ne veut-elle pas donner ses sources. Elle répond tout de même après quelques secondes :
- Vous en avez deux devant vous, Erik et Ylraw, ils ne sont rien d'autres que des hommes de l'Au-delà.
C'est Symestonon qui répond :
- Tu as raison de mettre en doute l'existence de leur passé dans la Congrégation, car il a bien été mis en place par les artificiels. Toutefois ils ne sont pas des hommes de l'Au-delà, et nous discuterons de leur cas demain. En tout état de cause ce ne sont pas eux qui t'ont prétendument dévoilé que Goriodon était, selon tes dires, un traître. Je suis néanmoins curieux de savoir qui l'a fait, peux-tu répondre ?
Énavila peste de rage, mais répond sur le champ :
- Je ne répondrai pas ! Car j'ai confiance en eux et plus en vous, mais ils sont bien là, et puissent-ils vous détruire, je m'en moque désormais !
Elle se tait alors et se rassoit, triste ou déçue. Symestonon reprend alors la parole :
- Bien, quoi qu'il en soit je vous en apprendrai un peu plus à tous sur ce point demain, avec l'aide de Goriodon. J'aimerais que toutes les précautions soient prises pour qu'Énavila et Ylraw soient présents demain à notre session. Les endormir me parait une sécurité, ils se sont montrés beaucoup trop rebelles pour que nous leur fassions confiance.
Oh non ! Il ne vont pas encore m'empêcher de voir Pénoplée, c'est peut-être ma seule occasion. Je demande la parole :
- Je sais que je n'ai pas montré le plus bel exemple en tentant de prendre la fuite avec Énavila, et que je ne suis pas encore un membre de la Congrégation, mais contrairement à elle, je ne sais pas comment contourner les bracelets ou les artificiels, et sans son influence je pense que je peux rester bien sage dans les bâtiments du Congrès.
Au début beaucoup d'avis se rangent de mon côté, sans doute compte tenu de mon indicateur de sincérité qui est presque au maximum, puis les paroles de Symestonon doivent revenir à l'esprit des gens et les votes en ma faveur se tassent, puis me deviennent défavorables ; je soupire. Énavila m'injurie grassement de l'avoir ainsi laisser tomber, je n'hésite pas à la remettre en place :
- C'est sûr que toi tu ne m'as pas du tout coulé en m'accusant d'être dans le même sac que Goriodon et les autres.
- Tu es un traître, qu'est-ce que j'y peux ?
- Qu'est-ce qui te rend si sûre de ça ?
- Ta gueule de macaque.
- Toujours aussi pertinente, alors un moment je dois t'aider à t'enfuir, et maintenant je suis le dernier des salopards ?
- Tu as toujours été le dernier des salopards, juste que j'ai vaguement cru à un moment que tu pourrais m'être utile. Je me suis lamentablement plantée, bien sûr.
Erik me file un coup de coude pour m'indiquer que tout le monde est en train de nous écouter. Je m'excuse doucement et me tais. Symestonon continue d'indiquer les diverses nécessités pour le voyage du lendemain vers la station protégée des artificiels. Il est encore tôt pour la pause de midi quand il conclut :
- D'autre part, il y a une grande agitation à l'extérieur, je vous prie de faire le possible pour rassurer les gens ; je vous le