page 356 le patriarche 357

la bave pour la nettoyer. Le noeud que j'ai réalisé à permis aux chairs de rester en contact, elles commencent à se rattacher. Entre deux attaques, je me confectionne un nouveau noeud, pour mieux maintenir la plaie fermée. Je m'endors un peu, à un moment, alors que j'ai bloqué devant moi avec mon bâton le corps de trois chiens-lézards morts.

Mon bracelet ne fonctionne pas bien, je n'arrive pas à contacter Énavila et Sarah, j'espère que c'est juste parce que je suis terrer dans cette cachette, empêchant sans doute les ondes de passer correctement.

Jour 385

Mon Dieu ! Pourvu qu'il fasse nuit bientôt ! Je ne sais plus combien dure le jour, un peu plus de quatre jour je crois. De mon trou je ne vois presque rien, impossible de me rendre compte si le soir tombe. Je suis coincé là depuis dix-huit heures. Énavila et Sarah doivent me croire morts, si elles ne le sont pas déjà elles-mêmes...

Je dors, enfin, plusieurs heures, protégé par un amoncellement de cadavres devant moi, j'en ai encore tué deux ou trois de plus.

Quelque chose derrière moi ! Il y a quelque chose derrière moi ! Je ne peux pas me retourner, je pousse frénétiquement le tas de chiens-lézards mort avec mes pieds, je panique, sortir ! Je commande à mon bracelet de me calmer un peu pour ne pas perdre les pédales. Il me faut une vingtaine de minutes pour enfin sortir de cette puanteur. Il fait sombre dehors, mais les quelques chiens-lézards qui restent bougent encore un peu, pas suffisamment pour m'inquiéter, toutefois.

J'en ai presque oublié la chose derrière moi dans le terrier. Un chien-lézard ! Il sort juste après moi, il se dirige vers moi. Il me faut mon bâton, vite !

Je me relève, mais je m'aperçois alors que ce chien-lézard est différent. Il a peur, il a peur de moi. Il n'est pas grillé, comme les autres, et d'ailleurs il bouge, signifiant sans doute qu'il n'a pas cette fichu maladie. Je me tourne vers lui, tend la main. Il vient vers moi, il se baisse. On dirait qu'il est apprivoisé ! Apprivoisé ! Cela voudrait dire qu'il y a une espèce intelligente sur cette planète

!

Je me méfie quand même, c'est peut-être une technique de ces animaux pour s'approcher de leur proie. Mais je n'ai guère le choix, je dois m'asseoir, je ne tiens plus debout. Le chien-lézard vient vers moi, il s'assit à côté de moi. Je pose doucement une main sur lui, il semble content.

- Ah, chien-lézard, dans quelle galère on est !?

J'ai parlé pour la première fois, il a tourné la tête vers moi et glapit, plus exactement émis une sorte de sifflement de satisfaction.

- Tu as déjà entendu des voix ? Chien-lézard ?

"Ylraw, c'est Énavila, ça va ?"

"Je suis content de t'avoir, c'est pas la super pêche mais je suis encore en vie, c'est déjà ça. Je vous avez perdues."

"Oui, nous nous sommes cachées dans une sorte de grotte, beaucoup plus bas, j'ai pu bloquer l'entrée et nous avons attendu la nuit.

"J'ai fait à peu près pareil. Vous allez bien ?"

"Moi ça va, Sarah pas trop, mais c'est surtout qu'on meurt de faim."

"Je suis blessé à la jambe, je ne sais pas si je pourrais redescendre jusqu'à vous."

"Je vais retourner au vaisseau, pendant qu'il fait nuit, je ne sais pas combien de temps il me faudra pour remonter jusque là-haut. Tu ne peux vraiment pas essayer de venir jusqu'ici, tu resterais avec Sarah, en m'attendant."

"Je vais tenter. Je vais d'abord aller à la rivière, pour boire, puis je la suivrai doucement en descendant. Mais il me faudra sans doute plusieurs heures avant de vous rejoindre, vous êtes à plus de vingt-cinq kilomètres (25 quadri-pierres).

"Oui nous avons cavalé pendant des heures et des heures avant de