Nous nous enfouissons du mieux possible entre les caisses de sortes de patates, les outils et une bonne cargaison d'épis d'un pseudo blé qui constitue une bonne cachette. Nous ramenons sur nous une partie d'une bâche qui protégeait sans doute les épis de la pluie.
Nous entendons les hommes-oiseaux crier et fermer les portes presque juste après notre passage. Nous passons les premières fortification puis les secondes. Notre chariot continue à avancer pendant cinq minutes ou dix minutes, puis s'arrête.
J'ai le coeur qui bat la chamade, il y a tellement d'agitation autour de nous, les hommes-oiseaux crient, des bruits de fracas terribles se font entendre.
"Bon sang mais qu'est-ce qu'il se passe !"
"J'ai l'impression que le dragon fait un carnage."
Nous ne pouvons nous empêcher de pointer le bout de notre nez pour jeter un oeil. Mais nous devons rapidement retourner au plus profond de la carriole, il y a des hommes-oiseaux de partout qui tente de repousser le dragon en le criblant de flèche. Même sous la bâche, nous voyons les flash des arcs électriques. C'est extraordinaire, le vacarme est assourdissant, des éclairs semblent même partir du sol !
"Il faudrait qu'on bouge de là."
"Impossible, on est en plein milieu d'une place, on se fera remarquer tout de suite, il faut mieux attendre tranquillement ici, ils semblent avoir oublier cette charrette."
Des heures, la bataille dure des heures, jusqu'à ce que finalement une énorme explosion semble mettre fin au combat.
"Qu'est-ce qu'il s'est passer ?"
"Aucune idée, mais ça s'agite beaucoup moins autour de nous."
"Merde ! s'écrie Énavila ! On est repéré !"
"Comment le sais-tu ?"
"Je le sens, merde !"
Je le sens aussi, quelque chose s'approche est sonde nos esprits, quelque chose qui ressemble au géant bleu, en moins puissant, mais qui tente de nous percer. Nous le voyons sur les radars de nos bracelets, quelqu'un s'approche, mais ça a tout l'air de n'être qu'un homme oiseau.
"Préparez-vous ! préviens Énavila."
Soudain quelqu'un retire la bâche d'un coup sec, nous sommes fichus, Énavila bondit comme une furie, avec deux barres en forme d'épée. Mais elle est projetée dans les air comme par enchantement et s'écrase lamentablement à deux mètres du chariot.
Je me rue à mon tour sur l'homme-oiseau qui nous à découvert, il évite mon coup d'épée et m'envoie au tapis d'un revert du bras. Sarah en profite pour sauter de la carriole et lui faire face, Énavila se redresse, je me lève est me joint à elles. Nous sommes trois à lui faire face. C'est un homme-oiseau, ses plumes sont noircis ; il est recouvert d'une sorte de toge. Il n'est pas plus grand que les autres hommes-oiseaux, beaucoup plus petit que nous. Pourtant les autres le laisse seul face à nous, suggérant que ce n'est pas une mauviette.
"À trois !"
"Un... Deux... TROIS !"
Nous nous jetons sur lui, mais il lève simplement un bras et des éclairs en jaillissent, nous sommes électrocutés et projetés au sol. Énavila enrage et se relève aussitôt, elle pare un nouvel éclair avec une barre transformée en bouclier et le manque de peu avec un coup d'épée. Sarah et moi sommes sonnés, nous avons du mal à nous relever, Énavila crie et se jette sur lui, je fais de même, Sarah suit. Il nous attrape distance et nous fait virevolter jusqu'à nous envoyer à plusieurs dizaines de mètres, je m'écrase lamentablement contre le charriot, Sarah contre un mur, seule Énavila parvient à se rétablir, à rouler et à se relever aussitôt.
Je suis hors course, je me suis salement blessé au dos, Sarah