À ma grande déception il s'avère qu'il ne roule pas très vite, c'est bien la peine d'avoir une super voiture !... Enfin, mieux vaut rester discret, c'est plus prudent, et surtout ne pas avoir la mauvaise idée d'avoir un accident... Il m'explique que David m'a donné rendez-vous dans un parc, le "William B. Umstead State Park". C'est un grand parc au nord-ouest de Raleigh où tous deux ont l'habitude de se rencontrer quand ils veulent discuter un peu entre amis, au calme et loin du monde. Ils se donnent toujours rendez-vous près du "Big Lake", au nord du parc. Il nous faut une bonne demi-heure pour nous retrouver là-bas. entre-temps, je lui demande s'il sait ce qu'il se passe, mais il me répond qu'il a juste reçu un coup de fil de David lui demandant de venir me chercher avant que je n'arrive au temple, et de me conduire à lui. Je retrouve David sur un banc près du lac. L'ambiance est très film américain et normalement c'est à ce moment qu'il me déballe tout les tenants et les aboutissants de l'histoire.
- Désolé de tous ces mystères, Ylraw, mais je ne savais pas comment vous joindre autrement.
- Que se passe-t-il ?
- Eh bien hier soir j'ai emporté six des onze cahiers pour les étudier chez moi, et...
- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Laissez-moi vous expliquer. Ce matin en revenant au temple mon bureau avait été fouillé et les cinq cahiers restants avaient disparu. La personne savait donc quoi chercher. Étiez-vous à votre hôtel ce matin ?
- J'en suis parti tôt et n'y suis pas retourné depuis.
- Eh bien si j'étais vous je n'y retournerais pas, aviez-vous des choses importantes là-bas ?
- Non, des habits uniquement, j'ai le reste sur moi.
- De toute évidence ils vous ont retrouvé, et ils ne veulent pas que le contenu de ces cahiers soit révélé. Je crois que vous devriez de toute urgence quitter la ville.
- Si je suis en danger vous devez l'être aussi, je suis désolé de vous avoir mis dans de tels tracas.
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais partir avec mon ami Samuel quelque temps hors de la ville, histoire que tout se calme. Et dans le pire des cas, je trouverai bien un autre temple où me réfugier. Nous sommes une grande et solidaire communauté, nous peuple d'Israël.
- Bien, mais ça veut donc dire que je ne saurai pas ce que voulait aller faire ce John à Los Angeles, et il faudra sans doute que je le découvre par moi-même. Avez-vous trouvé d'autres choses intéressantes dans les cahiers ? Mais au fait sommes-nous en sécurité ici ?
Je jette un coup d'oeil circulaire, nous sommes à quelques dizaines de mètres de la petite route qui amène à un parking où nous nous sommes garés avec Samuel. Le coin a l'air calme, quelques personnes se promènent sur les différents petits chemins qui se trouvent autour de nous. Devant nous s'étend le grand lac, duquel nous devons être à l'extrémité Sud-Est. À notre droite, de grosses pierres et de petites collines dessinent le contour de l'étendue d'eau, sûrement artificielle. Rien ne paraît suspect ou étrange dans cette tranquillité.
- Je ne pense pas qu'ils nous trouvent ici, mais il vaut mieux ne pas s'y attarder de toute façon. Dans les premiers cahiers, je n'ai pu qu'affiner la trajectoire de notre homme. Il est bien apparu à Londres, puis a vécu à Paris, Rome. Il s'est ensuite exilé à Sydney, en Australie, un peu après 12200.
- 12200... Si d'après le dernier cahier nous sommes en 13100 et quelques, cela fait 900 ans en arrière. Étrange, les Européens étaient déjà en Australie au douzième siècle ?
- Je ne sais pas.
Je reste pensif un instant.
- Ça ne colle pas... Enfin, je vous laisse continuer.
Ensuite il semble qu'il ait été contraint de ne plus écrire,