- Mais il faut nous dépêcher, il fait jour, ils ne devraient pas tarder à rentrer.
- On en sait rien, si ça se trouve les grillés ne viennent pas par ici.
- Même, ils doivent bien rentrer se reposer.
- Pourquoi rentreraient-ils avant la nuit ? Après tout qui te dit qu'ils ne viennent pas au contraire d'arriver aux champs, après tout le jour se lève.
- Ouais, bref on en sait rien. Le plus simple est d'attendre qu'un chariot rentre, tenter d'y monter, ou alors se mettre dans un autre en espérant qu'ils rentrent en même temps.
- C'est risqué, si le chariot roule, on aura moins de chance qu'ils vérifient le contenu. Si on se met dans un chariot à l'arrêt, ils vont peut-être y charger des choses avant de partir.
En somme, nous ne savons pas vraiment que faire, nous décidons toutefois de nous éloigner discrètement du coin où nous nous trouvons, au cas où les personnes à qui nous avons piquer le déjeuner ne décident d'explorer les alentours pour trouver une explication. Mais pour contourner le village sans nous faire voir, nous sommes obligés de faire un grand tour en revenant sur nos pas pendant près d'une heure, il y a vraiment des hommes-oiseaux de partout.
Notre bonne chère nous a redonner du courage, qui redouble quand la pluie cesse enfin.
Finalement, une fois la pluie terminée, nous ne résistons pas longtemps au sommeil, et nous nous éloignons considérablement du canal pour finalement trouver assez loin du village, mais encore tout près de champs cultivés, un vieux chariots dont un des essieu est brisé, sans doute abandonné là il y a longtemps. Il nous servira d'abri pour un bon petit somme de presque six heures. C'est encore le froid qui nous réveille, et, devenus sans doute trop gourmands, nous ne résistons pas à l'envie de manger encore, notre diète de plusieurs jours n'ayant été que temporairement oublié avec notre finalement frugal repas.
Nous parvenons sans trop de mal à trouver un nous sac de
provisions, et nous avançons encore un peu plus autour du village pour nous retrouver quasiment aux trois quarts de l'autre côté. Une petite forêt sur une colline non exploitée nous permettant de nous déplacer sans crainte d'être vus.
Les hommes-oiseaux ne semblant pas pressés de rentrer, nous nous endormons pour un nouveau somme dans notre petit bois.
Jour 427
Le coin que nous avions déniché dans la forêt était vraiment bien, et nous dormons beaucoup trop, presque neuf heures. C'est une sirène ou un bruit de corps qui nous réveille en sursaut. Le ciel s'est découvert, il fait grand beau, présageant le pire. Nous retournons rapidement pour voir ce qu'il se passe. Les hommes-oiseaux sont presque tous partis ! Les retardataires courent vers le village parfois même en abandonnant leur chargement.
- Merde ! Qu'est ce qu'il se passe !
Des grillés, évidemment ! Et pas des moindres, un dragon électrique et sa troupe de chiens-lézards suivie par les gros-lézards, la totale !
Ils arrivent de la perpendiculaire au canal, ils ont dû soit contourner le fleuve, soit arriver de plus au Nord, de la zone où nous avons atterri. Pris de panique, nous courrons vers le village, ne sachant trop que faire, nous tentons néanmoins de ne pas trop nous faire remarquer, mais le temps nous manque, dans moins d'un quart d'heure ils seront sur nous. Plusieurs chariots se dirigent vers le village, mais la plupart sont vides, nous n'aurons aucune chance de nous y cacher. Nous repérons finalement un chariot considérablement chargé qui avance à vive allure vers le village tiré par six chiens-lézards de traîneau, et qui va passer à notre hauteur sous peu. Nous nous cachons en attendant son passage, puis nous courrons à sa poursuite, en espérant que personne ne nous verra, et nous montons les uns après les autres derrière, n'hésitant pas à jeter carrément de quoi nous faire de la place, de toute façon les conducteurs seraient bien téméraires de s'arrêter pour récupérer ce que nous avons fait tomber, les chiens-grillés ne sont pas à plus de trois cents mètres de nous.