- Jusqu'à présent Pénoplée te servait d'interface, et moi à Erik, et en plus je ne crois pas que l'on puisse vous donner plus d'autonomie sans un certain nombre d'avis, vous ne faites pas partie de la Congrégation.
- Mouais, ça nous aurait au moins permis de pas nous ennuyer...
Erik me charrie :
- Eh oh ! Je ne m'ennuie pas moi, si t'avais pas fait le con avec Pénoplée, tu ne t'ennuierais pas non plus !
- T'as raison... J'ai plus qu'à tenter de m'évader pour la rejoindre.
Mon précepteur démarre au quart de tour.
- C'est bien la dernière chose que vous ayez à faire !
- Je sais, panique pas, de toute façon sans le pouvoir d'Énavila, je n'irai pas bien loin, déjà que...
Erik en profite pour revenir sur son évasion de la nuit précédente, il demande à Guerd :
- Mais c'est quoi d'ailleurs ces conneries, pourquoi elle peut péter les artificiels comme ça ?
Mais elle n'a pas beaucoup d'idées :
- Je ne sais pas Erik, les artificiels observant la scène sont indécis. Je pense que nous en reparlerons au Congrès, mais quand j'ai accédé aux infos, ils parlaient d'une variation anormale des champs ; mais ils indiquaient qu'il faudrait des appareils de mesure plus important pour vraiment comprendre. Je pense que le Congrès demandera une expérience plus poussée.
Moln et Ulri nous interrompent pour nous indiquer qu'ils s'absentent et vont retrouver une connaissance à eux, arrivée il y a peu sur Adama. J'incite Erik et Guerd à en faire autant, et ne pas se sentir obligés de rester avec moi, enfermés ici. Ils refusent tout d'abord mais je les assure que je vais m'occuper avec mon précepteur, et qu'ils feraient bien de profiter du reste de leur journée. Erik me
demande si je vois quelque chose qu'ils pourraient faire, mais à part retrouver Sarah, ce à quoi Guerd est fermement opposée, je n'ai pas d'idée.
Nous nous donnons rendez-vous huit trente-sixième plus tard pour dîner ensemble. Je m'éclipse à temps quand j'aperçois Metthios revenir de la séance du Congrès en cours. Après vérification auprès de mon précepteur, il s'avère que mon périmètre autorisé se compose principalement du grand bâtiment dans lequel je me trouve. Je décide alors d'en faire un tour, tout en posant des questions à mon oiseau de malheur, posé sur mon épaule. Les bâtiments du Congrès ont été construits dans leur forme actuelle en cinq mille sept cent quarante-neuf avant le Libre Choix, soit l'année 6000 après le MoyotoKomo, ce qui remonte à environ neuf mille deux cents ans en années terrestres.
Je suis éberlué qu'un bâtiment puisse tenir aussi longtemps sans tomber en ruine, mais le précepteur m'explique que le bâtiment est "vivant". C'est un véritable organisme ; il est constitué de milliards de micro-robots qui le maintiennent sans cesse en état, un peu comme une termitière géante. Ce principe est d'ailleurs commun à pratiquement tous les objets utilisés dans la Congrégation. Ceux-ci ne sont pas fixes, ils sont composés systématiquement de petites galeries, un peu comme des vaisseaux sanguins, qui permettent une regénération constante des structures. Et comme une plante qui trouve de quoi se construire dans la terre ou dans le dioxyde de carbone de l'air, ceux-ci utilise les matériaux à proximité pour se structurer. C'est ce qui vaut des constructions très atypiques, fonction de la composition des sols environnants ; toutefois des générateurs à fusion sont disséminés à maints endroits pour générer des composés plus difficiles à trouver. Ceux-ci sont à la fois source d'énergie ou de matériaux, suivant les besoins locaux.
Les bâtiments sont ainsi, en quelque sorte, une forme de vie et capable de se modifier très rapidement en fonction des besoins. Il est possible de voir l'"état de santé" d'un bâtiment, et qu'il est parfois malade, quand certains de ses micro-organismes deviennent fou, ou quand les matériaux employés subissent une dégradation rapide à cause, par exemple, de conditions climatiques exceptionnelles. Le bâtiment, la ville, la planète presque, forment un immense ensemble qui