amochés, ils n'arrivent pas à grimper, on devrait être tranquille.
- Nous ne sommes plus tranquille maintenant, il faut qu'on parte d'ici, nous avons assez dormis, il nous faut rejoindre Sarah, les grillés doivent se regroupés, nous avons déjà perdu du temps.
- Oui, tu as raison.
- Il faut que tu m'aides à descendre et que tu vires les trois qui restent, je ne suis pas sûre de pouvoir t'aider.
Je vais soutenir Énavila pour la faire arriver jusqu'au noeud principal de l'arbre, ensuite je prends sa barre, déjà sous forme d'épée, et je descend doucement vers le sol. À portée de coup des grillés, j'en fracasse deux, et je saute au sol pour éliminer le troisième, c'est plutôt un jeu d'enfant à un contre un, ils ne sont pas très gros. Je remonte ensuite un peu pour aider Énavila à rejoindre le sol.
Ce sont son bras droit et sa jambe droite qui sont cassés, elle peut ainsi s'appuyer sur une barre transformé en béquille du côté gauche pour avancer, et la combinaison rigidifiée l'aide aussi pas mal.
- Les eaux ont pas mal baissée pendant notre sommeil, il nous faudra plus marcher, ça ira pour toi ?
- Ne te fais pas de soucis, je ferais des pauses si nécessaire, mais ça ira. Je ne pourrai pas courir, par contre, alors, si jamais un grand nombre de grillés nous attaquent et que nous ne pouvons pas faire fasse, cette fois-ci il faudra que tu me laisses, je ne pense pas que tu puisses me porter.
- Tu l'as bien fait, toi, quand nous avons perdu conscience près du vaisseau la première fois.
- Oui mais le vaisseau n'était pas loin, et j'étais en plein forme.
- Bah je ne suis pas en si mauvais état que ça.
Elle ne répond pas. Je tente de lui ouvrir la voie en choisissant le chemin le plus simple, je repousse ou coupe les troncs
ou les branches éparpillées. La progression me paraît plus simple que quand je l'avais envisagé juste après le passage des eaux. Elle devient toutefois de plus en plus difficile au fur et à mesure que nous nous approchons de la rive. Après quatre heures de marche, nous faisons une première pause. Pas de signe de grillés, c'est une bonne chose.
Jour 391
Il nous faudra presque douze heures de plus pour parvenir au bord de la rivière. Nous ne croiserons que quelques grillés, pour la plupart seuls et à moitié estropiés. Énavila a insisté pour que nous avancions le plus que nous pouvions, mais nous convenons de faire un feu et un repas avant de chercher de quoi fabriquer une embarcation.
Nous sommes hors de portée de Sarah, j'espère que tout va bien pour elle.
Les eaux ont beaucoup baisser, et dans quelques heures le fleuve retrouvera sans doute son cours initial. Il charrie beaucoup moins de débris et ses eaux sont plus claires, même si encore très marrons. Nous en buvons toutefois, toujours en les filtrant plus ou moins avec une barre-seau-filtre.
Nous n'avons toutefois pas trop de mal à trouver un arbre suffisamment sec pour flotter correctement. J'ai un peu de peine à le tirer au bords de l'eau cependant, Énavila pouvant difficilement m'aider, mais j'utilise la barre, en forme de barre pour une fois, pour faire levier. Notre tronc n'a rien d'un radeau, mais nous préférons partir rapidement pour rejoindre Sarah et revoir plus tard la construction d'une véritable embarcation. J'ai quand même eu la chance de choisir un tronc qui fait une fourche, ce qui l'empêche de se retourner facilement. Cette fourche est d'autant plus intéressante que nous pouvons y poser des rondins parallèles pour faire une petite plate-forme. L'un de nous doit tout de même se trouver à califourchon à l'avant du tronc pour que celui-ci ne bascule pas, mais nous convenons de nous relayer à se poste pour pouvoir nous reposer par tour. Les deux barres servent à maintenir les rondins, et nous rajoutons deux grandes perches pour pouvoir diriger un peu le navire.
Nous ne tardons pas à partir, et je prends la première garde,