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3.3.4 Modification des propriétés d’un contexte
Les contextes gèrent les différentes valeurs des nombreuses
propriétés qui leur sont attachées. Beaucoup d’entre elles
sont susceptibles d’être modifiées afin d’influer sur l’interprétation
de l’input et ainsi changer l’apparence du résultat. On les modifie
grâce à la commande \set
, qui s’utilise ainsi :
\set ContexteNommé.propriétéNommée = #valeur
où ContexteNommé est habituellement Score
,
Staff
ou Voice
. S’il n’est pas mentionné, il sera
considéré comme étant Voice
.
Les noms des propriétés de contexte sont composés de mots accolés sans trait d’union ni caractère souligné, et dont seul le premier n’aura pas d’initiale en majuscule. Voici quelques exemples de celles les plus communément utilisées.
propriétéNommée | Type | Fonction | Exemple de valeur |
---|---|---|---|
extraNatural | Booléen | Si vrai, ajoute un bécarre avant une altération accidentelle | |
currentBarNumber | Entier | Détermine le numéro de la mesure en cours | |
doubleSlurs | Booléen | Si vrai, imprime les liaisons au-dessous et au-dessus des notes | |
instrumentName | Texte | Détermine le nom à afficher en début de portée | |
fontSize | Réel | Augmente ou diminue la taille de la fonte | |
stanza | Texte | Détermine le texte à imprimer avant le début d’un couplet | |
où un boléen correspond soit à vrai (#t
pour True en
anglais) ou faux (#f
pour False en anglais), un entier est
un nombre entier positif, un réel est en nombre décimal positif ou
négatif, et texte correspond à une suite de caractères encadrée par des
apostrophes doubles. Attention à la présence des signes dièse
(#
) dans deux cas particuliers : ils sont partie intégrante des
valeurs boléennes et précèdent les t
ou f
, mais doivent
aussi précéder valeur dans le libellé de la commande \set
.
Il faudra donc, dans le cas d’une valeur boléenne, ne pas oublier de
saisir deux signes dièse – par exemple ##t
.
Avant de déterminer l’une de ces propriétés, nous devons savoir dans
quel contexte elle intervient. Si cela est bien souvent évident, il
peut arriver que cela tourne au cauchemar. Lorsque vous ne spécifiez
pas le bon contexte, aucun message d’erreur ne s’affiche et l’effet
attendu n’est pas au rendez-vous. Par exemple, le instrumentName
est de manière incontestable membre du contexte Staff
, puisque
c’est bien la portée que l’on va nommer.
Dans l’exemple suivant, la première portée affiche effectivement un nom,
alors que ce n’est pas le cas pour la deuxième dans la mesure où le
contexte n’a pas été spécifié.
<< \new Staff \relative c'' { \set Staff.instrumentName = #"Soprano" c4 c } \new Staff \relative c' { \set instrumentName = #"Alto" % Wrong! d4 d } >>
Dans la mesure où le nom de contexte par défaut est Voice
, la
deuxième commande \set
a défini « Alto » comme propriété
instrumentName
du contexte de voix. Puisque LilyPond n’ira pas
chercher une telle propriété dans la contexte Voice
, celle-ci ne
sera pas interprétée. Il ne s’agit pas d’une erreur, aucun message
d’erreur ne sera ni émis ni enregistré.
De la même manière, une faute d’orthographe dans le nom de la propriété
ne génèrera aucun message d’erreur et l’action escomptée ne se produira
pas. Vous pourriez déterminer par la commande \set
n’importe
quelle ‘propriété’, même fictive, à partir de n’importe quel nom et
dans n’importe lequel des contextes disponibles. Mais tant que ce nom
est inconnu de LilyPond, rien ne se passera. Certains éditeurs de texte
disposent d’une prise en charge spécifique aux fichiers source LilyPond,
à l’instar de LilyPondTool couplé à JEdit et qui documente les noms des
propriétés dans une infobulle lorsque vous les survolez à la souris, ou
les souligne différemment s’ils sont inconnus, comme ConTEXT. Dans le
cas où votre éditeur ne dispose pas de ces fonctionnalités, nous vous
recommandons de vérifier le nom des propriétés que vous manipulez dans
le Manuel de références internes – voir
Tunable context properties, ou
Contexts.
La propriété instrumentName
ne sera prise en compte que si elle
est définie dans un contexte Staff
; d’autres propriétés peuvent
par contre être définies dans plusieurs contextes différents. C’est le
cas de la propriété extraNatural
qui est définie par défaut à ##t
(vrai) pour toutes les portées. Si vous lui attribuez la valeur ##f
(faux) dans un contexte Staff
particulier, elle ne s’appliquera
qu’aux altérations de la portée en question ; si vous lui attribuez la
valeur ‘faux’ au niveau du contexte Score
, cela s’appliquera
alors à toutes les portées.
Voici comment supprimer les bécarres supplémentaires pour une portée :
<< \new Staff \relative c'' { ais4 aes } \new Staff \relative c'' { \set Staff.extraNatural = ##f ais4 aes } >>
et pour toutes les portées :
<< \new Staff \relative c'' { ais4 aes } \new Staff \relative c'' { \set Score.extraNatural = ##f ais4 aes } >>
Autre exemple, si la propriété clefOctavation
est déterminée au
niveau du contexte Score
, elle modifiera la valeur de l’octave en
cours pour toutes les portées actives ; cette valeur sera considérée
comme étant la nouvelle valeur par défaut pour toutes les portées à
venir.
La commande opposée, \unset
, efface la propriété du contexte ; la
plupart des propriétés reviennent de ce fait à leur valeur par défaut.
En règle générale, la commande \unset
n’est pas nécessaire dès
lors que vous faites appel à une nouvelle commande \set
pour
modifier le réglage.
Les commandes \set
et \unset
peuvent intervenir n’importe
où dans votre fichier source. Elles seront effectives dès leur
apparition et jusqu’à la fin de la partition, à moins d’être affectées
par un \unset
ou un nouveau \set
. À titre d’exemple, nous
allons jouer avec la taille des fontes, ce qui affecte entre
autres la grosseur des têtes de note. Les modifications s’appliquent
toujours par rapport à la valeur par défaut, non par rapport à la
dernière valeur.
c4 % make note heads smaller \set fontSize = #-4 d e % make note heads larger \set fontSize = #2.5 f g % return to default size \unset fontSize a b
Nous venons de voir comment déterminer la valeur de différents types de
propriété. N’oubliez pas que les nombres, entiers ou réels, doivent
être précédés d’un signe dièse (#
) et les valeurs vrai ou faux de
deux signes dièse – respectivement ##t et ##f –. Une valeur textuelle
doit être encadrée de guillemets anglais, ``… ''
, bien que,
comme nous le constaterons plus tard, la commande \markup
permet
aussi de spécifier du texte.
Définition des propriétés de contexte avec \with
Les propriétés d’un contexte peuvent aussi être réglées lors de la
création de ce contexte. Ceci constitue parfois une façon plus claire
de spécifier les valeurs d’une propriété pour la durée de vie du
contexte. Lorsque vous créez un contexte à l’aide de la commande
\new
, vous pouvez la faire suivre immédiatement d’un bloc
\with { .. }
qui contiendra les réglages des différentes
propriétés. Ainsi, si nous voulions par exemple annuler l’impression des
bécarres supplémentaires sur la durée d’une portée, nous écririons :
\new Staff \with { extraNatural = ##f }
ce qui donnerait :
<< \new Staff \relative c'' { gis ges aes ais } \new Staff \with { extraNatural = ##f } \relative c'' { gis ges aes ais } >>
Les propriétés réglées de cette manière peuvent néanmoins être modifiées
de façon dynamique grâce à \set
; un \unset
les ramènera à
leur valeur par défaut.
La propriété fontSize
constitue une exception : lorsqu’elle est
déterminée au sein d’un bloc \with
, cela redéfinit la valeur par
défaut de la taille de fonte. Une modification est possible par la
commande \set
, mais la commande \unset fontSize
fera
revenir à la nouvelle valeur par défaut.
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Définition des propriétés de contexte avec \context
Vous pouvez régler les valeurs des propriétés de contexte en une seule
fois pour tous les contextes d’un même type, par exemple tous les
contextes Staff
. Le type du contexte doit être donné
explicitement d’après son nom, par exemple Staff
, précédé d’une
oblique inverse, donc nous saisirons \Staff
. La manière de
régler la valeur des propriétés est la même que ce que nous avons vu
avec la commande \with
, puisqu’on se place dans un bloc
\context
inclus dans un bloc \layout
. Chaque bloc
\context
affectera tous les contextes concernés par le bloc
\score
ou \book
au sein duquel apparaît ce bloc
\layout
. Voici comment le mettre en place :
\score { \new Staff { \relative c'' { cis4 e d ces } } \layout { \context { \Staff extraNatural = ##t } } }
Les propriétés de contexte ainsi définies peuvent être adaptées pour
chacun des contextes en particulier grâce à un bloc \with
ou bien
une commande \set
au fil des notes.
Voir aussi
Manuel de notation : Modification des réglages par défaut d’un contexte,
Références internes : Contexts, Tunable context properties.
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