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- C'est faisable, mais ça consomme beaucoup d'énergie. Les communications, le champ de protection ou de faire griller quelques lézards ça va, utiliser un tube c'est très gourmand.

Je me mêle de la discussion.

- Mais le vaisseau n'a pas des super réserves d'énergie ?

- Bon je regarde.

Sarah reste silencieuse un instant.

- Il a de quoi nous maintenir en attente pendant quinze ans (environ 10 ans d'Adama). Toutefois ce sont les cycles d'endormissement-éveil qui coûtent beaucoup d'énergie. Il pourrait faire environ cinq cents cycles en tout.

- Si on ne mange qu'un jour sur deux ou sur trois, ça pourrait nous permettre de tenir un an tous les trois.

Énavila s'excite de nouveau :

- On s'en fout de toute façon je n'ai pas l'intention de rester là et on peut pas trimballer ce foutu caisson avec nous, alors autant qu'on se bouge tout de suite. Si on trouve rien d'ici quelques jours on reviendra ici pour se recharger, mais on va pas rester ici un an à bouffer des lézards et attendre que ça se passe !

- Je suis plutôt de l'avis d'Énavila.

- J'en ai rien à foutre que tu sois de mon avis, moi je me casse.

Énavila récupère une des branches cassées par le crash et l'utilise pour enfiler les lézards dessus. Je me trouve moi aussi une branche et fais pareil ; ce serait quand même plus pratique si nous avions un sac. Il faudrait qu'on utilise ces lianes qu'on a vu dans la forêt pour faire des cordes.

Sarah n'est pas complètement d'accord avec nous :

- Je suis d'accord qu'il nous faut bouger, mais ça ne sert à rien de se précipiter.

Énavila se redresse vers elle :

- Et qu'est-ce que tu veux faire ? On peut rien faire en attendant !

Je parle de mes cordes :

- On pourrait tenter de faire des cordes ou des sacs avec les lianes dans la forêt.

Sarah continue :

- On pourrait aussi attendre la nuit, on ne sait même pas la durée du jour, et en plus la plupart des bêtes sauvages doivent sortir de nuit.

- Qu'est-ce que t'en sait ! Et si le jour il dure six jours, on va attendre ? Merde mais bordel en plus je ne vous demande rien, pourquoi est-ce que j'essaie de vous convaincre, je m'en tape. Moi je me casse, vous faites votre vie, je m'en cogne.

Énavila s'éloigne alors du vaisseau, avec sa brochette de lézards. Je finis de faire la mienne et je la suis, en appelant Sarah au passage.

- Viens, Sarah, on va faire un petit tour, on reviendra au vaisseau s'il commence à faire nuit ou si quelque chose ne va pas.

Sarah me suit à contre coeur.

"Tu sais qu'elle est barge, me dit Sarah, c'est quand même sa faute si on s'est crashé sur cette fichu lune."

"Ce n'est peut-être pas de sa faute, dis-je, peut-être que le vaisseau à eu un problème, a été percuté par un astéroïde..."

"Non, non, non, me reprend Sarah, c'est elle qui a complètement foiré."

Énavila se retourne vers nous.

- Si vous voulez venir avec moi vous la jouez franc-jeu, OK ? Alors arrêtez vos sym de merde.