- Oui, celle qu'on lui avait enlevé chez Martin.
- Oui. Ensuite on a pris un camion, j'étais comme folle, je me débattais ! Tu ne parlais plus, tu avais perdu conscience, je voulais t'aider ! Je criais, je hurlais, mais je bougeais tellement qu'ils ont fini par m'endormir avec un produit. J'aurais dû être plus maligne, je sais pas, trouver un moyen, je n'avais aucune chance en me débattant contre eux. Après je ne me rappelle pas. Comme j'étais endormi. Erik nous a dit qu'ils nous avaient mené dans des couloirs et des couloirs jusqu'à arriver dans des tubes, j'imagine que c'étaient les même que là où tu t'es réveillé, mais en fait je n'en suis pas sûr. Erik était un peu dans les vapes, et puis nous n'avons pas tellement eu le temps d'en parler...
- Et donc après tu t'es réveillé une semaine plus tard dans ces tubes ?
- Non ! Non ! Non ! Pas du tout. Je me suis réveillé, oui, je pensais que j'étais au même endroit. Il y avait des gens de partout. Des hommes, j'étais toute nue, c'était une véritable cohue. Je me suis faite escorter jusque dans une cellule. Il faisait très froid. J'avais très peut, j'étais toute seule. Finalement Erik est arrivé, lui aussi était tout nu, et puis toi. Nous étions enfermé derrière une énorme grille dans une cellule sans fenêtre, juste avec une petite lumière. Ils nous ont donné des combinaisons, des trucs en un seul tenant, assez fin mais pourtant plutôt lourd. Et il y avait une couche culotte intégré, l'intérieur était couvert de petites bulles, c'était très bizarre, je n'avais jamais mis un truc pareil.
- Mais c'était où ?
- Attends, tu vas voir. Donc on était tous les trois. Et puis d'un coup il y eu un grand raffut et une foule est arrivée. Il n'y avait toujours que des hommes. Ils ont ouvert la grille et ils se sont rangés pour le laisser passer. Un géant bleu, au moins deux mètre cinquante (huit pieds), peut être trois mètres (dix pieds). Je ne sais pas s'il était humain ou pas, si c'était un robot. J'ai eu tellement peur, j'ai eu peur d'être morte, d'être au paradis, ou d'être devant Dieu. C'était incroyable, il avait une sorte de lumière tout autour de lui. Il n'a rien dit, mais j'étais à genou, j'avais tellement peur qu'il me punisse, qu'il me juge, je sais pas trop, j'étais hypnotisé,
tout le monde était hypnotisé devant lui.
- Mais... Il avait une forme, il avait une tête ?
- Non. Il était tout lisse. Il n'avait pas de visage, pas d'oreille. Juste, presque, une tête toute ronde, enfin ovale plutôt. Un peu comme sur les mannequins avec une tête simplifiée. Il avait quand même un peu un soupçon de visage, mais très léger. Et en fait je ne sais pas trop, j'étais tellement hypnotisée, paralysée, que je ne rappelle pas très bien... Et puis... Et puis tu as crié. Tu as crié en te tenant la tête entre tes mains, tu t'es roulé au sol. Je ne pouvais pas bougé, j'étais vraiment paralysée. Ensuite le géant bleu est parti, et Erik a tenté d'en profiter pour s'évader. Mais il a échoué, il n'a pu aller qu'au bout du couloir, ensuite c'était sans issu.
Naoma se lève et revient derrière moi. Elle pleure de nouveau.
- Après ça a été dur. Tu ne parlais plus, tu ne bougeais plus. Tu refusais de manger. Ils nous donnaient des galettes, c'était plutôt bon. Je tentais de t'en faire manger, mais tu restais inerte. Le géant bleu avait dû te griller le cerveau, ou un truc pareil. Erik s'en moquait, il faisait ses pompes. Il m'a même frappé ! Il disait que j'étais folle, alors que je voulais juste t'aider ! Après ils sont venu te chercher. Tu étais mort je crois, tu n'avais rien mangé et rien bu depuis deux ou trois jours. C'était terrible. Je pensais qu'ils allaient pouvoir venir te chercher et te mettre dans les tubes, pour te soigner de nouveau. Après tout tu étais déjà mort avant, avec le coup d'épée. Mais ils sont venus te mettre dans cette caisse, c'était affreux, j'étais folle ! Encore une fois Erik en a profité, nous nous sommes échappés, je l'ai suivi, je ne sais pas trop pourquoi, j'aurais pas voulu te quitter, mais dans l'action, j'ai couru avec lui. Nous nous sommes enfermés dans une petite salle, puis nous avons réussi à trouver une issu. En fait nous étions dans une sorte de mine, et il y avait eu un effondrement après la petite salle. Nous avons réussi a ouvrir une porte qui était condamnée, puis ensuite nous sommes descendu le long de l'éboulement. Il faisait tellement froid ! Même avec la combinaison il faisait si froid ! J'ai perdu conscience dans la descente. Il manquait d'air aussi, j'avais beaucoup de mal à respirer.