- Bon, on va s'y mettre, non ?
Thomas marmonna un oui pas tellement enjoué. Carole se leva et s'interposa entre lui et le soleil. Il ouvrit enfin les yeux.
- Allez, debout, on s'habille et on va déjeuner ? En même temps on peut demander des nouvelles de Fabrice, on était pas censés avoir des documents ou je ne sais pas quoi ?
- Si. Fabrice m'avait dit qu'il avait des documents de son cousin à me montrer.
Carole reprit la direction de sa chambre pour s'habiller, mais quand elle en sortit Thomas n'avait pas bougé d'un pouce, ce qui l'énerva passablement. Elle donna un coup dans sa chaise et lui dit presque sèchement.
- Allez bouge-toi un peu, bon je descends commencer de déjeuner, tu me rejoindras.
Thomas se redressa en grommelant.
- Mais tu ne veux pas plutôt qu'on commande un petit-déj et qu'on le prenne sur la terrasse, on est bien là, non ?
- On est beaucoup trop bien, si on commence comme ça on va passer notre journée à ne rien faire.
- Ben on est un peu là pour ça...
Elle était maintenant vraiment énervée.
- Moi pas, je suis là pour tenter de voir plus clair dans ton histoire ; OK c'est cool de rester au soleil et de prendre des bains de mousse, mais j'ai du taf, j'ai un bouquin à finir, si tu veux rien faire OK, mais dans ce cas moi je me mets à mon bouquin. Il faut que je gagne ma vie un peu, aussi.
- OK, OK, on va bouger, je prenais juste le Soleil cinq minutes.
- Je descends.
- Attends-moi, j'enfile juste un jean.
Carole attendit, mais ne le regretta pas car Thomas ne prit vraiment que cinq minutes. Elle le rectifia.
- On dit une paire de jeans.
Thomas se moqua d'elle :
- Une paire de jeans ? D'où tu sors toi ? On n'est plus au dix-neuvième !
Carole soupira :
- Nous ne sommes même plus au vingtième non plus, j'ai peut-être passé mon temps, après tout, tu as raison...
Thomas lui passa le bras autour des épaules pour la réconforter, elle fut impressionnée par sa stature, et presque encline à se serrer dans ses bras, mais elle résista, il y avait pourtant quelques temps que personne ne l'avait serré dans ses bras. Ils descendirent ensemble au restaurant de l'hôtel, où ils furent amplement salués. De nouveau ils furent installés sur la terrasse, profitant de la belle journée, avec en plus la mer tentatrice à proximité, sans doute encore assez chaude pour une baignade, surtout ces jours-ci, chauffée par un tel soleil. Ils refusèrent le buffet chaud au profit d'un bon café noir agrémenté de quelques croissants et d'un jus d'orange, l'un comme l'autre n'étant pas fan de déjeuners copieux, en tout cas pas au point d'une omelette ou d'oeufs au bacon.
Après une demi-heure à discuter de choses et d'autres sans réelle importance, un serveur apporta un téléphone pour Thomas, de la part de Fabrice. Ce coup de fil rappela aussi qu'il devrait donner signe de vie à sa mère. Fabrice lui expliqua qu'ils recevraient dans la journée un classeur avec l'ensemble des éléments suspects concernant son cousin Mathieu Tournalet. Il lui conseilla aussi d'aller à Nice, où il lui donna plusieurs adresses de personnes susceptibles d'avoir connu Seth. Thomas s'étonna qu'il lui demandât de chercher des informations sur elle, mais Fabrice lui confirma qu'il suspectait une relation assez ancienne entre elle et Mathieu, et cherchait à en dévoiler la nature exacte. Il demanda à un serveur de quoi noter. Fabrice termina en lui indiquant qu'ils pouvaient utiliser à loisir les différents