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"Ma combi a déjà dû empêcher que la blessure s'infecte, elle devrait me protéger."

"Rien n'est moins sûr, en plus on ne sait pas si leur flèche n'était pas empoisonnée, il faut désinfecter rapidement, au plus on attend au plus on prend des risques. Bon tant pis je te prête ma combi, déshabille toi."

"De toute façon il me faut faire une pause avant de repartir, il me faut boire aussi."

"Tu n'as pas bu dans le fleuve ?"

"Un peu mais j'aurais préférer boire de l'eau pure, comme je suis blessé."

"Bon enlève ta combi, pendant ce temps je vais aller te chercher un bocal d'eau avec une barre, ensuite je te prêterai la mienne, et on tentera d'avancer un peu, j'ai peur qu'il y ait une équipe d'hommes-oiseaux qui n'approche."

"OK"

Je retire tant bien que mal ma combinaison, Énavila va discrètement vers le fleuve. Je bois presqu'un litre d'eau, puis elle m'aide à mettre sa combinaison, Énavila en profite au passage pour observer ma blessure, elle est moins pire que ce qu'elle pensait. Je n'ai toujours pas rétabli mon toucher, mais une fois la combinaison protectrice d'Énavila enfilée, je bois encore un peu, puis je réactive mes sensations, et Énavila me bloque au sol un moment, bon sang ! Ça fait super mal ! J'ai l'impression qu'on m'arrache la jambe ! Putain pourquoi je l'ai laisser faire ça ! J'aurais dû garder cette flêche ! Merde !

Mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, des signaux indiquant l'approche d'homme-oiseaux nous obligent à lever le camp. La combinaison inclut une quantité limité d'une sorte de liquide désinfectant qui permet aussi de faire ressortir toutes les impuretés, c'est comme un gel qui entre dans la plaie puis ressort en tirant avec lui tout ce qui reste collé ou dilué. C'est autant douloureux qu'efficace. Énavila m'aide à marcher pendant quelques minutes, puis je tente de me débrouiller tout seul avec une barre. Nous nous enfonçons dans la forêt, notre seule chance d'échapper aux hommes-oiseaux, nous prévenons Sarah, deux cents mètres plus loin, que

nous bougeons.

Sarah nous retrouve, je dissuade Énavila de lui faire encore des reproche et, nous restons cacher dans un fourré, au milieu de petits arbres-herbes. Nous utilisons ma combinaison et celle de Sarah en mode caméléon quand les hommes-oiseaux passent à proximité, en espérant que leur odorat ne nous perdra pas, mais il fait nuit noire dans les sous-bois, et le plus proche ne passe qu'à une dizaine de mètres de notre cachette. Cela me donne au moins la satisfaction de me serrer contre Énavila, pour la cacher, elle serait trop visible avec ma combinaison, même si elle n'est plus trop blanche désormais. Je m'endors d'ailleurs rapidement en la tenant dans mes bras, mais elle y reste, elle n'a peut-être pas très chaud non plus.

Je dors presque sept heures avant qu'Énavila ne me réveille, pour repartir. Nous ne pouvons pas rester trop longtemps dans le coin, ils finirait par nous trouver. Ma blessure est moins douloureuse, mais Énavila refuse que je lui rendre la combinaison, prétextant que sa jambe est en fait totalement guérie, au moins pour pouvoir marcher sans difficulté. Nous avançons dans la forêt pendant quelques heures, mais nous sommes trop faible pour continuer, nous décidons alors de manger un peu avant de reprendre la route. Sarah n'a pas dit un mot depuis l'épisode de la combinaison, mais elle se charge d'aller chasser. Elle nous ramène des petits oiseaux-lézards, comme nous en avons déjà manger beaucoup, et dont nous savons que la chair crue n'est pas si mauvaise.

Elle retournera en chasser quelques nouveaux après que les premiers nous ai mis en appétit, et nous n'avons presque rien manger depuis presque dix jours. Après un somme d'une heure ou deux, nous mangeons de nouveau un peu puis nous repartons, inquiets de rester dans les alentours du village. Le jour se lèvera dans trois ou quatre jours, mais nous n'en discutons presque pas, tant ce sujet est déjà polémique, et tant sommes-nous dénués d'idées quant à ce que nous pourrons faire une fois que le danger des grillés redeviendra réel.

Après deux heures de marche dans la forêt, et sans signe d'être poursuivi, nous sortons et marchons à la lisière, ce qui nous permet d'avancer beaucoup plus vite, même si je traîne la patte. Je suis obligé de faire des pauses régulièrement, ma jambe me fait vraiment