page 238 le patriarche 239

- Mais si vous vous êtes retrouvés sur la Lune, c'est grâce à ces tubes ? Vous n'avez pas pris d'avion, de vaisseau ?

- Je ne sais pas mais je pense que c'est grâce aux tubes, oui, je pense qu'ils permettent d'aller à différents endroits.

- Peut-être qu'ils ont d'autres tubes en France, et qu'ils m'ont fait revenir ici. Ou peut-être que je n'étais pas vraiment mort, peut-être que j'ai continué à courir en France, et qu'ils m'ont finalement rattrapé, et que cette fois-ci ils m'ont effacé la mémoire pour que je ne puisse plus les embêter.

- C'était plus simple de te tuer directement, mais peut-être qu'ils n'y arrivent pas, oui, peut-être que tu es immortel ou je ne sais pas quoi. Erik ne semble pas être revenu, c'est peut-être toi qui est spécial. De toute façon c'est après toi qu'ils en veulent depuis le début.

Cette histoire est incroyable. C'est tellement frustrant de ne se rappeler de rien ! Toutes ces aventures folles !

- Et qu'est-ce que je peux bien faire maintenant ?

- Qu'est-ce que tu peux bien faire ? Rester tranquille ici avec moi ?

Elle sourit et me fait lever pour se blottir dans mes bras.

- Tu sais je t'ai tellement pleuré, j'ai un peu le droit de te garder pour moi maintenant.

- Nous... Nous étions ensemble auparavant, je veux dire... Est-ce qu'on sortait ensemble ?

Elle me regarde dans les yeux, et m'embrasse dans le coup.

- Plus ou moins, on a pas vraiment eu le temps, mais oui, en un sens on était ensemble.

Elle continue à m'embrasser, je la laisse faire... Je ne sais pas si j'ai envie d'elle. Je ne sais même pas de quoi j'ai vraiment envie. Nous nous embrassons franchement, elle me caresse. Elle me dit

qu'elle m'aime, qu'elle m'aime tant... Que je lui ai manqué, tellement manqué. Elle m'attire doucement avec elle, vers sa chambre. Je reste docile, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire... Je l'embrasse, puis je me recule et je m'assois sur le lit. Je la regarde.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne veux pas de moi ?

- Je ne sais pas ce que je veux, Naoma, je ne sais pas qui je suis. Tes baisers ne m'ont rien rappeler... Pour moi c'est comme embrasser une inconnue. Je n'ai pas de sentiments, je n'ai pas de sensation. Je peux te faire l'amour, oui, quoique je crois que je ne sais même plus comment on fait...

Elle sourit, et s'assoit à côté de moi.

- Ce n'est pas très compliqué, tu sais. Mais je comprends que tu sois perdu, et ce n'est pas très gentil de ma part de t'embêter comme ça. Mais tu m'a tellement manqué.

Elle me pousse pour que je m'allonge, et elle se colle tout contre moi.

- Mon Franck ! Si tu savais le nombre de nuits où j'ai rêvé que tu revenais...

Je suis épuisé, et rapidement, allongé, Naoma contre moi, mes yeux se ferme et je commence à somnoler. Je m'endors, Naoma aussi. Un peu plus tard elle me réveille pour que nous nous mettions dans le lit. Je garde mon caleçon et mon tee-shirt et je me glisse sous la couette. Naoma enfile une chemise de nuit, je ne peux m'empêcher de jeter un oeil à son corps quand elle se déshabille, elle est très belle. Elle vient se blottir contre moi. Je m'endors aussitôt. Pendant la nuit Naoma me réveillera en me caressant, en se frottant à moi pour transmettre son excitation, elle me susurrera qu'elle a envie de moi, mais je ferai mine de ne rien entendre, et je me rendormirai bien vite. Je rêverai de mes aventures, et de cette pierre, de ce bracelet.

Je me réveille tard, avec encore l'image de la pierre dans la tête.

- Alors, on fait la grasse mat !