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les événements de ces derniers jours, mais gardez tout de même à l'esprit que nous reposons sur le principe que les gens ne peuvent pas mentir ou cacher des choses contre les avis. Bien sûr le cas d'Énavila ou même de Sarah semblent remettre en cause ce principe. Mais avant de le rejeter complètement, nous devons tout de même nous y rattacher.

Gwénoléa complète :

- Je suis de l'avis de Yamwreq, un principe qui est valable depuis des milliers d'années et a garanti la justesse, l'équité et la stabilité de la Congrégation ne peut pas être oublié du jour au lendemain.

- Peut-être que les techniques ont évolué, peut-être qu'Énavila possède de quoi contourner les avis...

Yamwreq acquiesce :

- Oui, et c'est ce que les pisteurs électromagnétiques qui lui ont été adjoints tenteront de déterminer pour votre nouvelle comparution dans deux jours.

- Je n'y crois pas. Peut-être que Sarah aussi peut contourner les bracelets. Peut-être après tout Metthios a-t-il raison, Énavila, Sarah et Goriodon sont de mèche et ne veulent que renverser la Congrégation...

Gwenoléa me coupe :

- Ne vous laissez pas embarquer dans ses hypothèses fumeuses, Metthios est un voyou !

- Oh, je ne me laisse embarquer nulle part, je constate juste que la situation est tellement inexplicable qu'aucune hypothèse ne peut être franchement repoussée... Peut-être qu'il nous manque bien quelques éléments, des indices que je n'ai pas su interpréter...

Je reste pensif, Yamwreq me redemande :

- Consentirez-vous à accepter d'aller sur place, sur Terre, si le Conseil vous le demandez ?

- Bien sûr, je ne demande moi-même qu'à être convaincu du bien

fondé de cette hypothèse de virtuel. Et je ne crois pas que je pourrai l'accepter sans la vérifier moi-même.

- Parfait. Nous proposerons cette idée au Conseil, dans deux jours.

Gwénoléa poursuit :

- D'ici là n'hésitez pas si vous avez la moindre idée, ou si vous vous remémorez des détails pouvant aller dans un sens ou dans l'autre.

- Ne vous inquiétez pas, je suis coincé ici pour deux jours, je vais en profiter pour réfléchir au problème, il devrait bien en ressortir quelque chose...

Ils se relèvent, je n'en prends pas la peine, me remercient, me saluent puis s'éloignent. Tout ne semble néanmoins pas gagné pour Yamwreq car Gwénoléa semble l'avoir congédié gentiment, ils prennent au bout de quelques pas chacun une direction différente.

Ah, pauvre ! Toutes ces histoires me font presque rire... Tout est si délirant. Je suis assis à une table d'un bar où je me fais servir par des petites abeilles sur une planète peuplée de plus de vingt milliards d'habitants, je ne sais trop où dans la Voie Lactée, dans un corps qui n'est pas le mien, entouré par des stations orbitales immenses, suivi par un précepteur qui lit dans mes pensées, larguée par une nana de 1400 ans qui me fait bander comme au premier jour... Je persiste à penser que les héros des films de science-fiction n'y croient pas jusqu'au bout, ils espèrent juste que tout va disparaître et redevenir comme avant... Ils ne font que réagir du mieux qu'ils peuvent face à des situations auxquelles ils ne croient pas mais qui pourtant sont devant leur yeux... Peut-être par réflexe, peut-être comme si on mettait notre sens critique de côté, notre conscience... C'est comme dans les rêve, aussi absurde soit la situation, nous y croyons quand même, nous l'acceptons sans vraiment nous poser de question, en attendant de se réveiller. Peut-être que je devrais tenter de comprendre vraiment ce monde au lieu de vouloir le survoler puis l'oublier...

Je suis paumé, je ne sais même pas si je ne suis pas dans un virtuel, peut-être celui commencé avec Pénoplée sur Stycchia, peut-être dans un téléporteur en Australie, peut-être dans un rêve