page 210 le patriarche 211

- Je ne l'explique pas vraiment, je pense juste que l'explication est logique, pas forcément banale, mais pas extraordinaire, quoi.

Carole devenait aussi un peu plus lente, laissant son esprit voguer au gré des effluves :

- Mouais, peut-être... Toujours est-il que c'est quand même une histoire compliquée et que je suis bien curieuse d'en savoir l'explication, extraordinaire ou pas.

Thomas se dit qu'il aurait pu tenter de l'embrasser, ou bien l'a-t-il rêvé. Carole se dit qu'elle pourrait retirer discrètement son maillot, pour vraiment être à l'aise, mais de peur que Thomas ne l'interprète mal, elle se retint. Finalement ils s'endormirent tous les deux, et c'est l'eau refroidissant qui les réveilla, une bonne heure et demi plus tard. Ils éclatèrent de rire en se rendant compte du ridicule de la situation, puis Carole sortit prendre une grande serviette et en tendit une à Thomas. C'est alors que Thomas se rappela de sa brûlure. Elle avait été cachée avec toute la mousse du bain, mais si Carole la voyait. Carole détourna le regard en lui tendant la serviette, il en profita pour s'enrouler immédiatement dedans et se tourner, elle ne put rien voir. Carole était encore un peu endormie et elle lui fit simplement une bise sur la joue avant de prendre la direction de son lit, où elle s'endormit deux minutes à peine après avoir enlevée son maillot, une serviette encore nouée autour de ses cheveux. Thomas ne fit guère mieux, et même s'il alluma la télé une fois au lit, en se massant doucement sa brûlure, l'implorant presque de le laisser dormir tranquillement, il s'endormit aussitôt et éteint la télé trois heures plus tard quand elle le réveilla. Son bain l'avait détendu, et il dormit bien, sa brûlure ne le gêna pas.

Il eut la faiblesse de croire au matin levant qu'elle n'était qu'un souvenir, mais un de ses rêves de la nuit, de ses cauchemars, lui revint à l'esprit, et il eut un soupir de résignation ; le mal reviendrait, si ce n'était le jour même, alors le lendemain, ou dans une semaine, mais il reviendrait.

Il était finalement tôt quand il se leva, ne pouvant plus trouver le sommeil, et impatient de retrouver Carole, où le Soleil levant, à défaut. Il avait rêvé d'elle, ou fantasmé, il ne savait pas

trop. Ce mercredi 17 septembre allait être ensoleillé et il en retira une joie profonde, et presqu'un soulagement en s'allongeant sur une chaise longue déjà sous les rayons du soleil levant en ces 8 heures passées. Leur terrasse était presque orientée plein sud et ils pourraient, s'ils le désiraient, rester allonger au soleil la journée toute entière. Il se sentit réconforté par les rayons du soleil et voulut rester ici toute la matinée.

Carole, rarement debout habituellement avant 11 heures, fit un gros effort pour se tirer du lit à son premier réveil, vers les 9 heures 20. Elle enfila une robe de chambre et après un détour par la salle de bain, trouva Thomas somnolant sur une chaise longue au Soleil. Elle lui fit une bise et s'installa à côté de lui. Elle s'allongea et ferma elle aussi les yeux sous les premiers rayons du soleil, même si le matin était encore un peu frais.

- Je vois que notre enquête commence sur les chapeaux de roues.

- À qui le dis-tu, je suis complètement mort.

- Des nouvelles de Fabrice ?

- J'attendais que tu te réveilles pour appeler le service.

- Tu es debout depuis quelle heure ?

- 8 heures et quelques.

- Désolé, mais j'ai plutôt des habitudes de lève-tard.

- Pas bien grave, il n'est que 9 heures passées, non ?

- Presque 9 heure et demi quand même...

Ils se turent un instant profitant du soleil matinal, déjà presque chaud. Mais Carole accepta difficilement que leur séjour ne s'installât dans une farniente certes agréable mais pas très productive ; elle avait son livre à terminer, et mieux à faire que de se dorer au soleil. Elle s'accorda cinq minutes puis se redressa.