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lézard orange pourront nous atteindre une fois qu'ils auront fini entre eux, montons encore.

Vingt minutes plus tard, nous contemplons la suite de la bataille en surplombant la scène de cinq ou six mètres. Une vingtaine de bestioles sont sortie de l'eau, il devait y en avoir presque une centaines au début, dans le bois. Sept ou huit sont déjà mortes, écrasées par le lézard orange ; mais il a du mal avec les dernières, il en a quatre sur son dos, qui tente de lui déchirer son épaisse peau. Difficile de savoir l'issue du combat. Sarah me revient à l'esprit, elle est allongée. Je vérifie son état, elle à l'air juste assommé, son rythme cardiaque et sa respiration sont normaux.

- Peut-être qu'on devrait partir, le gros n'arrivera sûrement pas à monter ici, mais si les petits gagnent, ils viendront sur nous ensuite.

Énavila est toujours debout à observer le combat.

- Je ne pense pas qu'il gagne, le gros en a encore tué quatre, il n'en reste plus que neuf et aucun ne sont sortie de l'eau depuis un moment ; c'est tout ce qu'il reste. Et même, trois ou quatre, j'en fais mon affaire.

- Mouais, ces saloperies sont hargneuses, et nous sommes épuisés.

Elle m'impressionne, je ne sais pas si elle fait ça pour se donner du courage où si elle est pragmatique.

- Comment va Sarah ?

- Elle a l'air juste assommée.

- Réveille-la, elle t'en dira plus.

Énavila s'est assise sur le rebord pour contempler l'issu du combat. Je suis exténué. Je remue doucement Sarah.

- Il faudrait peut-être de l'eau.

- T'inquiète encore deux petits et le gros aura décortiquer ce qu'il reste des bestioles, et nous pourront peut-être descendre

chercher de l'eau.

Je jette un oeil au combat, il ne reste plus que trois bestioles qui s'acharnent encore sur le gros. Il est gravement atteint tout de même il commence à avoir du mal à bouger et saigne abondamment, mais je ne pense pas que les deux bêtes parviendront à en venir à bout.

- Si ça se trouve on pourra même bouffer du gros calibre dans pas longtemps.

- Tu crois qu'il vont réussir à le tuer.

- Eux, non, mais il est salement touché, et on pourra peut-être l'achever. On devrait préparer des pierres.

Enavila se lève et commence à faire un petit tas de pierre.

- T'es folle, tout ce qu'on réussira à faire c'est l'énerver, et si ça se trouve il est plus agile qu'on ne le pense et il peut monter ici.

- Il est presque mort, et si nous le laissons il va aller crever dans un coin. Autant faire en sorte qu'il meure ici. Je ne veux pas vraiment le tuer en lui lançant des pierres, je veux juste qu'il s'épuise en tentant de nous attraper.

- Il est pas débile, il va se casser.

- Pas sûr.

Je continue à tenter de réveiller Sarah, elle ouvre enfin les yeux, elle va bien. Je lui raconte ce qu'il s'est passé depuis la chute dans l'eau, elle se lève et regarde aussi la fin du combat. Le gros lézard n'a plus qu'un adversaire, toujours aussi kamikaze. Dix minutes plus tard il finira écraser par une grosse patte du lézard. Énavila commence alors immédiatement à lui lancer des pierres. Sarah ne comprend pas, je lui explique les desseins d'Énavila. Elle ne semble comme moi pas convaincu que ce soit une très bonne idée.

Rien ne se produit vraiment comme prévu. Plus exactement c'est Énavila qui avait raison. Après la mort de la dernière bête, le gros lézard s'est traîner doucement vers la rivière pour boire, et quand