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grillés qui masquaient l'entrée en rougeoient, et quelques seconde plus tard un tonnerre fracassant !

L'arbre au-dessous duquel nous nous trouvions est en partie déraciné, nous devons nous reculer dans un recoin étroit du trou.

Il faut une dizaine de minute avant que le souffle ne s'arrête et que tout redevienne calme. Les grillés encore là se relèvent progressivement et reprennent leur attaque forcenée contre nos grilles, désormais plus solides avec l'étroitesse de notre repli.

Mais un grondement persiste, et un bruit sourd ainsi qu'un tremblement s'intensifie.

- Qu'est-ce que ça peut être, s'inquiète Sarah, qui se trouve allongée à côté de moi, Énavila étant inconsciente sur mon ventre.

- Je ne sais pas, l'explosion a sans doute provoqué des avalanche de pierre dans les montagnes.

- Le barrage ! nous écrions-nous presque simultanément.

- Si le barrage a cédé nous sommes fichus ! dis-je.

- Qu'est-ce qu'on peut faire, combien de temps faudra-t-il à l'eau pour arriver ?

- Nous sommes passé là-bas il y a trois jours, il ne doit pas se trouver à plus de cinquante kilomètres à vol d'oiseau.

- C'est loin, ce n'est peut-être pas ça qui fait tout trembler.

- Tu es prête à parier ?

- Non... Si c'est ça, combien de temps avant que l'eau arrive ?

- Il y a quand même pas mal de lacet, notamment, la barre montagneuse qui nous empêchait de voir le barrage du eau de la colline, elle devrait bien arrêter les eaux, mais même, je ne pense pas que nous ayons plus d'une heure.

- On n'aura jamais le temps d'aller où que ce soit ! En plus il reste beaucoup de grillés vivants autour, on est foutu !

- En plus Énavila est inconsciente, j'espère qu'elle est encore en vie, elle doit avoir le bras et la jambe cassés. Le mieux est que nous restions ici.

- Ici ! Mais nous allons mourir noyés !

- Si on se fait emporter par les flots aussi ! Peut-être qu'on pourra conserver avec les barres des poches d'air.

- On ne tiendra pas plus que quelques minutes !

- Il faut qu'on tienne le temps que le gros de la vague déferle, ensuite si nous parvenons à maintenir les poches d'air, elles pourrons nous permettre de remonter à la surface.

- Mais comment faire des poches d'air ! Nous n'avons pas de place ici, et si nous enlevons les grilles, les grillés vont nous sauter dessus !

- Peut-être que l'arrivée des flots vont les faire partir ?

- Ils s'en moquent ! On peut les couper en deux qu'ils continuent à bouger !

- Je sais alors ! On peut tenter quand même de faire une poche d'air, de repousser les grilles, je sais pas ! T'as une meilleure idée ?

Sarah réfléchit un instant, mais elle n'a pas vraiment de brillante idée.

- On devrait peut-être sortir, reprend Sarah, les eaux vont sans doute apporter beaucoup de terre et de boue, nous allons être ensevelis !

- Si c'est le cas nous serons ensevelis quoi qu'il arrive. Si on sort maintenant on devra se battre contre les grillés.

- On n'y arrivera pas !

Je n'y crois pas beaucoup non plus.