rivière couvre le bourdonnement du dragon, mais je distingue encore ses cris de temps en temps. Il est derrière, sans doute sur Énavila et Sarah. Que vais-je faire s'ils les tue ! Que vais-je faire tout seul ?
"Nous sommes dans l'eau derrière toi ! Je te vois ! me syme Énavila."
Quel idiot ! Dans l'affolement j'ai oublié le bracelet !
"Je me suis blessé au genou mais ça va, ils sont après vous ?"
"Oui, ils nous suivent par les bords et nous sautent dessus, ils vont nous submerger, nous avons pu récupérer les lances, elles nous servent, mais je ne suis pas sûr que nous allons nous en sortir."
"Qu'est-ce que je peux faire ?"
"Nager le plus rapidement possible sans te poser de question pour ne pas qu'il te rattrape, nous nous retrouverons avec le bracelet plus tard, ne te préoccupe pas de nous."
Quoi que puisse dire Énavila, j'aurais de toute façon bien du mal à me préoccuper d'autre chose que de moi dans une pareille galère.
Le dragon, que j'avais oublié, me survole à quelques mètres, je peux sentir son odeur immonde, son grésillement et l'électricité qui s'échange entre lui et l'eau. La rivière coule toujours au milieu des arbres, qui lui barrent quelque peu le passage, mais la pente s'accroît et ceux-ci se font plus rares, ne laissant rien présager de bon.
La rivière devient un torrent, je me cogne à plusieurs rochers, le dragon vole de plus en plus près, il m'a vu, j'en suis sûr. Sale bestiole ! Il envoie ses arcs électriques de colères, je sens des secousses dans l'eau.
Une chute d'eau ! Je suis entraîné, je me blesse de nouveau en tombant, elle faisait quelques mètres de eau. Une autre, encore une autre, je n'ai plus le temps de m'occuper du dragon, ne pas me noyer serait déjà pas mal.
Une autre rivière rejoint notre cours d'eau, les flots
augmentent, les rochers sont moins proéminents. Le courant reste fort et je lutte toujours plus pour ne pas m'écraser contre les pierres que pour éviter les passages du dragon. Je plongeais sous l'eau au début quand il me survolait, je n'en ai maintenant plus la force.
Énavila et Sarah sont toujours derrière, j'ai leur signal sur mon bracelet, elles sont à une centaines de mètres derrière. Difficile de savoir si les chiens-lézards sont toujours là, leurs ondes mentales sont pratiquement inexistantes. Mais j'aurais rapidement de leur nouvelles, ils arrivent par la rive droite, ils nous courent après depuis la-haut sans relâche. Ils m'ont vu et certains n'hésitent pas à me sauter dessus du bord. Heureusement la rivière s'est élargie et je peux me reculer vers la rive gauche pour les éviter. Ça n'empêche pas certains de sauter sur des rochers qui dépassent pour ensuite me tomber dessus, à plusieurs reprise je dois nager sous l'eau pour m'en dépêtrer.
Une nouvelle chute d'eau, je suis beaucoup trop vers la rive gauche, je percute un gros rocher du bord qui me sonne un peu et je ne peux pas contrôler ma chute. La cascade est plus grande que les précédente, je racle contre le bord et une pierre m'ouvre la jambe quand j'arrive en bas. Je me retiens à une souche pour ne pas être emporté par les flots. J'arrive à me hisser sur un petit rebord derrière la chute d'eau. Mon mollet est entaillé, il saigne abondamment. Je vois tomber Énavila et Sarah, mais je les préviens trop tard que je suis resté là, elles sont déjà emportée plus en avant.
"Je suis blessé, je vais rester là un moment si j'arrive à les éviter, il faut que je me fasse un garrot, on se retrouvera plus tard.
"Sarah est aussi blessée, je m'occupe d'elle, à plus tard, bonne chance."
Je n'ai pas le temps de savourer cette rare parole sympathique d'Énavila, plusieurs dizaines de chiens-lézards tombent de la cascade, je prie pour qu'ils ne me trouvent pas, mais deux ou trois me tombent dessus. Je tente tant bien que mal de les repousser dans la rivière, en m'accrochant à ma souche ou aux rochers. Ces saloperies ont des griffes, ils s'accrochent à moi, m'entaillant le dos et les