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mois, et de deux cent à quatre cent mille personnes qui ne sont là que de passage. Actuellement la population est de quatre cent quatre-vingt mille personnes. Tout ce petit monde pourrait même habiter en surface, sans utiliser les sous-sols, où il doit quand même se trouver en majorité. Sur les trois cents kilomètres-carrés la densité serait alors de mille six cents habitants au kilomètre-carré, bien loin des vingt-quatre mille de Paris...

Je suis à peine impressionné par ces chiffres, que j'oublie bien vite, plus sidéré par le bleu du ciel. Je viens de sortir du tube et je marche dans une petite allée pavée où des passants traînent tandis que d'autres discutent assis sur les bancs disposés ça et là, ou encore sur les petites terrasses devant les maisons. Le ciel est d'un superbe bleu, il y a des petits nuages, le rendu est vraiment incroyable. Je me demande si c'est virtuel ou bien la réalité, mais Samrane m'explique que la surface se trouve sous une immense bulle filtrante de trois kilomètres de haut qui transforme les rayons du soleil de la même façon que le fait l'atmosphère d'Adama. Ainsi le ciel apparaît bleu comme si on se trouvait réellement sous plusieurs centaines de kilomètres d'atmosphère planétaire. De plus, la station crée artificiellement un cycle de jours et de nuits, et la nuit la surface de la bulle devient quasi-transparente pour avoir vue sur les étoiles, Adama, et le soleil du système.

C'est quand même cool... Dire que gamin je restais extasié devant les vues d'artistes de stations dans ce genre. Si j'avais imaginé alors qu'un jour je me baladerai à la surface de l'une d'elle ! Samrane m'invite à prendre une abeille pour rejoindre Pénoplée. J'y vais tranquillement, je ne maîtrise encore que partiellement ce genre de bestiole. J'en profite quand même pour prendre un peu d'altitude et avoir une vue d'ensemble sur le joli paysage boisé et tranquille. On se croirait vraiment en dessus d'un coin paumé d'Ardèche ou des basses-Alpes, si ce n'était l'impression bizarre que donne l'horizon coupé à quelques kilomètres de là, comme si le ciel tombait d'un coup... Je me demande bien qu'elle impression ça fait de se trouver à côté du bord de la station... La surface cylindrique ne paraît non plus pas très naturelle, quand on la voit disparaître en hauteur, comme si elle remontait vers le ciel. Je vole doucement à une centaine de mètres au-dessus du sol, Samrane me donne un plan virtuel avec l'endroit où se trouve Pénoplée. Elle m'attendait en se promenant dans

un superbe parc rempli de fleurs de toutes les couleurs. Ah ! Quel accueil va-t-elle me réserver ? C'est un peu au jour le jour ces dernier temps, nous sommes un jour ensemble un jour pas...

- Ah te voilà enfin ! Ça fait des heures que je t'attends !

Elle a l'air plutôt détendue, c'est une bonne nouvelle.

- Écoute je fais ce que je peux, je ne contrôle pas ces téléporteurs, sinon tu imagines bien que j'aurais fait mon possible pour venir t'accueillir directement à la sortie de ta capsule.

Elle me fait un sourire et prend la voix que j'aime.

- Oh c'est gentil, je n'y ai même pas pensé pour toi...

- J'ai vu... Les autres sont arrivés ?

- Je crois que Iurt et Guerd sont là, mais je ne les ai pas vus, mais il y a un monde fou, apparemment il se prépare une confrontation importante au congrès.

- Tu penses que c'est pour nous ?

Pénoplée vient vers moi et me prend par la main. Confiant de ce signe positif, je lui fais un long baiser.

- Non, c'est un problème avec une gamine des planètes rebelles.

- Les planètes rebelles ?

Elle m'invite à m'asseoir dans l'herbe et se place la tête sur mes jambes. J'aime assez quand elle me possède un peu...

- Oui c'est un groupe de planètes près des limites de la congrégation où pratiquement tous les jeunes vont se retrouver. Ils revendiquent pas mal de choses et sont souvent la cause de débats enflammés au congrès...

Elle se retourne et me pousse pour me faire allonger avant de