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une carte mais c'est quand même une ville assez conséquente. Première étape, recherche d'un hôtel, il faut que j'en choisisse un pour quelques jours cette fois-ci. Ensuite je partirai en quête de personnes capables de déchiffrer mes cahiers. Il me faudrait aussi de toute urgence de nouveaux vêtements, les miens commençant à avoir vraiment mauvaise allure.

Emplettes en ville et tour du canton pour trouver une bibliothèque. Il doit sans doute y avoir une Université, et avec un peu de chance des professeurs d'arabe capables de lire ces cahiers. Le plus simple étant de trouver un cybercafé, avec un bon petit Google je pourrais trouver plus de choses qu'en une journée entière à courir à droite ou à gauche. La recherche d'un cybercafé n'est pas des plus complexes, et je n'en ai même pas l'occasion de visiter un peu la ville... Ah mais voilà pourquoi Raleigh me dit quelque chose, c'est la ville de la société Redhat ! Redhat est l'un des concurrents directs de la société dans laquelle je travaille, il faudra que j'aille faire un tour voir les locaux. Sinon il y a effectivement une Université à Raleigh, et d'ailleurs ce n'est pas très étonnant, j'apprends avec surprise que c'est la capitale de la Caroline du Nord ! Ah décidément ma géographie... Toutefois je ne trouve pas sur le site d'indication quant à des cours de langues étrangères. Je pourrai quand même y faire un tour demain pour demander, ce serait quand même bien étonnant qu'il n'y ait pas un département de langues, et s'il n'y a pas d'enseignement d'arabe éventuellement certains professeurs pourront tout de même m'aider ou m'indiquer où me renseigner. Je prends aussi l'adresse de l'Institut Islamique de Raleigh et j'en profite pour lire mes mails et en écrire deux ou trois. Je décide de raconter à Guillaume et à Fabrice toute l'histoire, en leur expliquant ce que je sais et où je me trouve. Je dis simplement aux autres que tout va bien et que je suis en vacances. J'informe aussi papa et maman pour leur expliquer que mon portable est cassé mais que même si tout se passe bien un contrat à mon travail m'empêchera d'aller passer une semaine chez eux, mais que ce n'est que partie remise. Je termine par un petit tour des nouvelles avec mes sites classiques, linuxfr, Google news, boursorama... Pas de catastrophe. 17 heures, je prévois d'aller à l'Institut Islamique le lendemain matin, puis ensuite à l'Université en fonction des résultats. En attendant je vais profiter du reste de la journée pour m'acheter une paire de jeans, de quoi me raser pour me refaire une beauté, et de quoi dîner pour le soir.

Deuxième nuit tranquille, j'ai peine à me dire qu'il ne faudrait peut-être pas que je m'y habitue. Le matin je pars tôt en direction du Centre Islamique de Raleigh, 3020 Ligon Street. Mais c'est peine perdue car je me fais remballer assez rapidement. En effet il semblerait que les cahiers ne soient pas écrits en arabe. Je me suis tout de même permis de demander à mon interlocuteur s'il avait une idée de la langue, et il a répondu que c'était de toute évidence de l'hébreu. Mes plus plates excuses et je suis reparti de nouveau en quête d'un cybercafé pour trouver un centre juif dans le coin. Il y a un établissement qui s'appelle le "Temple Beth Or" et qui m'a l'air d'un bon candidat. C'est un peu à l'extérieur, au nord de Raleigh. Comme je ne capte pas outre mesure leur système de transport en commun, et que j'ai toujours eu beaucoup de mal à acheter des tickets de métro ou de bus de toute manière, j'y vais à pied. Il s'avère dans les faits que ce n'est pas tout près, plusieurs kilomètres, et il me faut plus d'une heure trente pour m'y rendre, et j'étais déjà dans le Nord de Raleigh. Sur place je passe un temps conséquent avant de faire comprendre que j'ai des documents que je voudrais faire traduire. Quelques personnes y jettent un oeil mais toutes semblent dire que ce n'est pas de l'hébreu, ou pas vraiment ; elles paraissent très perplexes quoi qu'il en soit. L'une d'elle suspecte que c'est peut-être de l'hébreu ancien mais que pour être sûr il faudrait demander au vieux dont je n'ai pas saisi le nom. Bien évidemment on ne peut pas le déranger aussi facilement. Bref ils se moquent un peu de mes questions et me congédient en me raccompagnant à l'extérieur. J'accepte sans faire d'opposition mais une fois dehors je fais discrètement le tour des bâtisses pour chercher ce vieux en question. Il y a une synagogue ou quelque chose qui y ressemble et je suis confiant d'y trouver à l'intérieur mon bonhomme ou quelqu'un pouvant me renseigner. Toutefois le jeu est risqué, et je vais me faire attraper rapidement si je rentre tel quel dans ce lieu pas vraiment ouvert aux visiteurs. Je tente tout de même. Je suis surpris par le monde. J'imagine qu'il faut que je m'adresse au plus vieux des plus vieux. Je ne dois pas perdre de temps avant que tous les autres ne me sautent dessus et ne me jettent à la porte, car je suis plus l'archétype du touriste païen que du fervent pratiquant.