copain qui, accessoirement, avait des vues sur moi. Il était responsable d'une entité qui étudiaient les retours des sondes intelligentes lancées pour l'exploration de l'espace lointain.
Il y avait dans son laboratoire une section "restitution des découvertes" qui était validée comme étude officielle au sein de la Congrégation, et avec son aide je m'y suis faite inscrire. C'était un peu du piston, mais sur le coup je ne le savais pas, et j'ai appris plus tard que des milliers, si ce n'est des millions de personnes postulaient pour venir étudier ou travailler dans cette entité. J'étais un petit mal à l'aise ensuite au milieu de tous ces jeunes qui avaient travaillé comme des dingues pendant des années pour arriver là, alors que moi j'avais juste eu la chance de plaire à une des personnes responsables. Peut-être que les avis avaient quelques limites, après tout... J'avais vraiment eu de la chance que le laboratoire central fût sur Ève. Car bien-sûr dans la mesure où les jeunes ne pouvaient que voyager modérément, presque chaque planète avait une antenne d'où pouvaient étudier et participer les étudiants intéressés par ces études. Toutefois le laboratoire avait une politique un peu élitiste, ce qui n'était pas du goût de beaucoup, mais après tout la sélection par le haut avait toujours été une des caractéristique de Ève, et par conséquent le nombre de participants ne dépassait pas quelques centaines de chercheurs pour quelques milliers d'étudiants. La majeure partie des chercheurs se trouvaient sur Ève, mais il y avait aussi cinq autres centres assez conséquents. Les étudiants, eux, étaient virtuellement présents depuis des centaines de planètes.
Mais quelques soient les raisons qui m'avaient permise d'entrer, après coup je fis tout pour mériter ma place, je m'investis moi-aussi énormément dans ce travail, et j'appris des tas de choses. De plus je faisais un nombre significatif d'heures supplémentaires pour donner des coups de main aux chercheurs, pas vraiment sur le travail théorique, j'avoue que le sujet ne me passionnais pas et puis c'était bien trop compliqué pour ma petite tête. J'aidais plus sur l'organisation, les réunions, les présentations. La plupart de ces gens là étaient tellement impliqués dans ce qu'ils faisaient qu'ils en oubliaient tout le reste. La principale conséquence fâcheuse était que leurs données n'étaient pas structurées, et quand quelqu'un cherchait quelque chose il lui fallait des heures pour comprendre. Je n'avais
pas le niveau technique de tous ces gens, mais justement quand je passais discuter avec eux, tous les jours, mes questions les obligeaient à ordonner leur discours et faciliter considérablement la tâche de la restitution.
Le travail du labo était relatif aux données renvoyées par les sondes et les artificiels d'exploration. Il y a des milliers d'années, quand la Congrégation avait encore un rythme de croissance fort, et que la population n'était pas stabilisée, un important besoin de planètes nouvelles se faisait sentir. Des milliers de sondes automatiques étaient ainsi lancées aux limites de la Congrégation pour explorer et identifier toutes les planètes qui pouvaient être rendues viables pour l'homme. De plus, ces sondes automatiques avaient la capacité d'utiliser les planètes non viables pour leur propre reproduction. À partir du moment où la planète n'avait aucune forme de vie, les sondes étaient autorisées à se poser dessus et à les utiliser pour construire de nouvelles sondes et ainsi de suite. Finalement avec la téléportation et le clonage, les gens faisait de moins en moins d'enfants. Souvent quand deux personnes se plaisaient, les chances étaient grande qu'une ou l'autre au moins ne fût pas originaire de la planète et s'y fût téléportée. Par conséquent il fallait vraiment qu'ils s'aiment beaucoup pour qu'ils ne se séparent pas dans le temps nécessaire au rapatriement de l'initial par un vaisseau.
Malgré la stabilisation de la population de la Congrégation, l'exploration a continué, elle permettait de rencontrer des formes de vie nouvelles, et à défaut d'utiliser vraiment les planètes potentiellement viables, celles-ci pouvaient constituer des destinations touristiques ou scientifiques, même s'il y a avait déjà bien trop à voir dans les limites de la Congrégation. Depuis plusieurs milliers d'années la Congrégation rassemblait environ huit mille étoiles dans une sphère de quatre cent années-lumière de diamètre (un sexto-quadri pierres ; l'unité de mesure est la pierre, environ 80 centimètre ; les multiples, comme mille, un million, un milliard, sont dans la Congrégation des puissances de 6, 6 puissance 4, un quadri, environ 1300, un bi-quadri, 6 puissance 8, environ un million sept cent mille, un tri-quadri, 6 puissance 12, presque deux milliards deux cent millions, etc ; un sexto-quadri pierres correspond à 4,78 milliards de milliards de fois 80 centimètres, soit un tout petit peu plus de 400 années-lumière), mais la majorité se trouvaient au centre, dans