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esprits et pouvoir revenir dans un nouveau corps si besoin, c'est ce qui explique aussi leur énorme longévité", lui détailla Érianos ; "quel âge avez-vous, Glendaeur ?"

"Je ne sais pas exactement, j'ai vécu vingt-quatre années d'Adama sur Ève avant de partir, lors du Libre Choix. Ensuite, j'ai vécu trois cents ans d'une planète intermédiaire, Éthioque, dans l'Au-delà, qui servait de relais avec la Terre, et enfin je suis venu ici, il y a tout juste huit cents années terrestres. Donc au total, en années d'Adama, cela doit faire dans les mille ans. Les années sur Éthioque étaient plus longues, et celles d'ici sont plus courtes, mais je ne sais pas exactement de combien."

"Et ça fait combien pour chez nous, ça, Érianos ?", demanda Ourstanove.

"Je ne sais pas trop, je crois que l'année d'Éden 2 est un peu plus courte que l'année d'Adama, mais je ne sais pas de combien, ça doit faire dans les mille deux cents ans, peut-être..."

"Ouah ! C'est dingue, dire que nous on dépasse rarement les quatre-vingt ans, pourquoi on ne fait pas pareil ?", s'étonna Ourstanove.

"C'est contre nos règles", dit Ort autoritairement.

"C'est Lui, en partie, ce sont ces règles qui nous on permis d'évoluer aussi vite ; sans pression du temps, nous aurions sans doute été écrasés par les reptiliens depuis longtemps...", rajouta Érianos, pas entièrement convaincu de ce qu'il disait.

Ils furent interrompus par une sirène de police. Le chauffeur parla à Glendaeur dans une langue que Ort ne comprit pas. De toute évidence, il y avait un soucis. Ils roulaient depuis un petit moment à vive allure en direction de Melbourne. Ils durent s'arrêter sur le bord de la route. Glendaeur descendit immédiatement et alla voir les quatre personnes en uniforme qui s'approchaient de leur véhicule.

Glendaeur discuta une dizaine de minutes avec l'agent, puis revient vers le car. Il s'entretint avec le chauffeur, puis expliqua la situation à Ort.

"Nous devons les suivre", dit-il d'un ton de déception.

"Qu'est-ce que cela signifie ?", demanda Ort inquiet.

"C'est un manoeuvre de ma hiérarchie, nous avons un conflit avec Lui, et j'avais initialement reçu l'ordre de ne pas vous aider. J'ai été dénoncé", énonça Glendaeur d'une voix calme.

"Je ne comprends pas", répondit Ort, "en quoi seriez-vous opposé à l'arrestation d'Ylraw, et d'autre part pourquoi trahissez-vous votre direction ?"

"Disons que notre direction a un compte en souffrance avec Lui, et par conséquent a décidé de ne plus collaborer", dit Glendaeur. "Quant à pourquoi je tente tout de même de vous aider, c'est que je pense que cet état de fait est stupide et nous sera préjudiciable dans le futur."

"Mais que va-t-il se passer alors ?", demanda Émi, "notre mission est foutue ?"

"Je n'en sais rien. Je vais tenter d'en savoir un peu plus une fois au poste de police, sinon il faudra passer en force", analysa Glendaeur.

"Passer en force ? Mais nous n'avons aucune arme, et si vous êtes majoritairement contre nous nous n'aurons aucune chance", s'étonna Ort.

"C'est risqué, certes, mais nous ne pouvons pas réagir à découvert, et devant le fait accompli nous ne réagirons pas", précisa Glendaeur.

"Quand devra-t-on agir, alors ?", demanda Machiann, impatient qu'il se passât enfin quelque chose.

"Pas pour l'instant, il y a trois voitures de police qui nous escortent nous n'aurions aucune chance, il vous faudra sans doute tenter votre chance quand nous arriverons, et qu'ils baisseront peut-être leur garde. Une chance que nous n'ayons pas d'armes, cela leur donnera une raison de moins de vous retenir. Nous n'avons pas dû dire grand chose à la police, sans doute n'avons-nous que décrit un camion avec des gens armés à l'intérieur, ou dangereux. Je pense que