passer. C'était fantastique, pouvoir danser comme une folle uniquement sur de la musique que j'aime, je m'éclatais. Nous nous faisions découvrir mutuellement avec Ragal des musiques sur lesquelles nous aimions bouger. Au bout d'un certain temps j'eus tout de même un peu des remords à laisser Phamb tout seul, surtout qu'il ne connaissait pas grand monde par ici. Je le rejoins, laissant le soin à Ragal de choisir les morceaux.
Je tentai d'attirer Phamb sur la piste de danse, mais rien à faire, alors nous allâmes nous promener un peu sur les terrasses vitrées de Symphone, qui gentiment adoucit les lumières et laissa s'échapper une tendre mélodie. J'insistai après quelques temps pour que nous retournâmes à la soirée voir si tout se passait bien, et pour profiter un peu de notre présence ici. Je retrouvai Ragal et deux de ses bons amis du labo à l'étage où la musique était individuelle, chacun choisissant ce qu'il voulait écouter et était le seul à entendre ; c'était surtout une salle permettant aux personnes de discuter entres elles, ou de se relaxer en buvant un verre. Ragal et ses amis nous acceptèrent volontiers à leur table. Tous les invités résidant dans l'immeuble, et ne devant pas sortir pour rentrer chez eux, Symphone s'était autorisé quelques ondes euphorisantes, tout comme de subtils cocktails aussi bons qu'efficaces pour donner le sourire. Quand nous arrivâmes, ils étaient déjà fort joyeux. Je me plaçais le plus loin possible de Ragal, ne voulant pas créer d'incident avec Phamb. Nous parlâmes de tout et de rien, jusqu'à ce que Ragal demandât à Phamb ce qu'il faisait, et, mais j'aurais pu m'y attendre, il expliqua son lien avec les idées de Goriodon, pas vraiment le genre de la maison ici... Mais Ragal fut très diplomate, Lent et Symia, ses deux amis, un peu moins.
Ragal engagea la conversation avec Phamb dès qu'il sut avec qui il travaillait :
- Tu travailles avec Goriodon, c'est intéressant, tu penses que sa politique d'interdire le travail est juste ?
Phamb répondit avec beaucoup d'assurance, je crois que de savoir qu'il était dans un repère de supporter de Teegoosh ne l'effrayait pas le moins du monde :
- Oui, bien sûr, je ne serais pas dans son équipe sinon.
Symia, sûrement la plus fervente partisane du camp adverse, attaqua sur le champ :
- En quoi est-ce juste d'enfermer les gens dans des prisons d'ennuis ?
Phamb répondit au tac-au-tac :
- Et en quoi est-ce juste de les obliger à faire des travaux stupides ?
Lent, plus modéré, plus moqueur, prit le tout plus sur le ton de la rigolade :
- Et bien vas-y, dis que mon travail est stupide !
Ragal sourit à la remarque de Lent, puis reprit, sérieux :
- Avant Teegoosh, beaucoup de personne ne travaillaient pas, et ça ne s'est pas forcément bien passé.
Symia approuva la remarque de Ragal :
- Exactement !
Phamb ne se laissa pas indimidé et développa son argumentaire :
- Ça se passait mal parce qu'il y avait un déséquilibre social entre les gens travaillant et les autres, si personne ne travaille, ce déséquilibre n'existerait pas.
La réponse de Symia ne se fit pas attendre :
- N'importe quoi, et tous les gens comme nous qui ne vivons que parce que nous sommes passionnés par ce que nous faisons, par notre travail, pourquoi devrait-on subir la fainéantise des autres !
Phamb continua calmement :
- Ce n'est pas un question de fainéantise, les machines font tout mieux que nous, et ce n'est pas parce que le travail sera interdit que les gens ne pourront pas continuer à s'intéresser à certains domaines.