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instant en cherchant un échappatoire. Mais je ne le vois pas lui, je vois la pierre. Je vois la pierre que j'ai perdue en me débattant. Dans un dernier effort je vais la ramasser. Je me recroqueville à terre en la serrant pour oublier le bracelet. Le plus incroyable c'est que ça a l'air de marcher, le mal s'efface. Je me sens comme libéré, comme si la pierre calmait mon manque. Ah ! Je ne comprends plus rien ! Est-ce que c'est moi qui perds la tête, qui invente autant cette histoire de bracelet que de pierre magique ?

Mais vérité ou pas, après tout, si je me sens mieux en la serrant dans ma main et que je peux me passer de ce bracelet, qu'il en soit ainsi ! Ne serait-elle qu'une drogue de plus ? Une prison encore plus forte que le bracelet ? Bah ! Qu'importe ! Prison pour prison je préfère tenter le tout pour le tout.

M'étant rassuré sur ce point je réévalue la situation. Je commence par chercher une corde ou une ficelle, quelque chose pour l'attacher. J'essaie de faire vite tout de même de peur qu'il ne se réveille, et renverse tous les tiroirs sur mon passage. Je ne trouve rien et finalement c'est dans une sorte de débarras que je déniche du fil en nylon, certainement destiné à la pêche. Je le saucissonne sévère sur une chaise façon James Bond.

Je me dis que je trouverai peut-être quelque chose d'intéressant en fouillant. Après tout suite à ce qu'il m'a fait j'ai bien le droit de chercher quelques indices. Je trouve ses papiers, Gaen Buscat, né le 12 décembre 1962. Eh bien ! Il ne fait pas ses quarante ans le bougre. Pas de carte de crédit, pas de permis de conduire, mille cinq cent euros en monnaie, je suis étonné par autant d'argent de poche ! J'hésite mais je ne les lui prends pas, même si je me dis que cela pourrait valoir pour tous ces mystères. Rien de spécial dans la cuisine, dans la chambre par contre je ne suis que partiellement étonné de trouver un bracelet, du même genre que celui que j'avais. Il y a donc bien plusieurs exemplaires ; sont-ils tous identiques ? Je ne préfère pas le savoir... Rien d'autre, plus exactement rien qui n'attire mon attention en tous cas. Pratiquement aucun document, aucune photo de famille, aucun livre, magazine, pas de téléphone dans la maison, pas d'agenda avec des numéros de téléphone ou des adresses, rien...

On frappe à la porte !

Je suis surpris ! Que faire ? Je pense m'éclipser par le jardin derrière. Pas le temps de tergiverser je me dirige rapidement vers l'arrière de la maison, avant de quitter la pièce je lui jette un dernier coup d'oeil, sur la commode... "Va en enfer, je me débrouillerai sans toi désormais"... Je quitte la pièce et une fois dans le jardin j'escalade le petit mur qui sépare le jardin de la propriété voisine, encore un autre mur et me voilà dans une rue. Je devrais partir mais je ne peux résister à l'idée de retourner discrètement vers la maison pour voir si je peux espionner quelque chose. Ne serait-ce qu'un voisin ou un ami qui n'a rien à voir avec cette histoire ? Je me demande si je ne perds pas un peu le nord avec tous ces événements qui se passent. Le temps de faire le tour pour arriver à proximité de la maison, il est déjà trop tard, il semble que le visiteur soit entré et ait libéré son camarade, la porte est ouverte et je n'arrive à distinguer personne à l'intérieur.

- L'assassin revient toujours sur les lieux du crime, paraît-il.

Je sursaute, un monsieur habillé en noir, barbu, un peu âgé, se tient debout derrière moi.

- Ne craignez rien, je ne suis pas contre vous.

Je me recule d'un pas, hésite à partir en courant.

- Mouais, je commence à me méfier des gens qui ne sont pas contre moi et qui tentent ensuite de m'endormir ou je ne sais quoi d'autre.

- Nous nous sommes de toute évidence trompés sur vous, mais certains d'entre nous ont peur, je ne saurais trop vous conseiller de partir et de vous faire oublier, à moins que vous vous sentiez de taille ? L'organisation est puissante.

- Quelle organisation ? Qui sont ces gens, qui êtes-vous ?

- Malheureusement le temps manque. Tout va aller très vite maintenant. Dans un premier temps il vous faut appréhender la situation, pour cela je vous conseille d'aller trouver le marabout nommé Etiola. Il doit en ce moment être en Afrique, au Sénégal plus