lundi 18 au soir. Stéphane arriva quand Thomas se renseignait sur les trajet Gap - Paris-Gare de Lyon l'après-midi du 18 Août. Malheureusement le trajet en TGV ne commençait qu'à Valence sur cet itinéraire, et il était plus difficile de faire les recoupements pour savoir qui avait acheté un billet de Gap vers Valence pour ensuite se rendre à Paris. Il y avait toutefois douze personnes qui avaient acheté en gare ou sur internet un trajet Gap-Paris. Thomas nota les noms quand il les obtînt. Trois trajets restèrent anonymes, en plus des dizaines de tickets Gap-Valence ou autre Valence-Paris indépendants. Comme le conclurait pour lui Stéphane une fois que Thomas lui fit son compte-rendu, difficile de savoir si elle avait pris ce train hormis se dépécher d'aller sur place avec une photo en espérant qu'il n'était pas trop tard.
- Je vais appeler Gap et leur faxer la photo pour qu'ils aillent au plus vite à la gare, je vais faire pareil à Valence. Il y a d'autres gares possibles sur le trajet ?
Thomas resta silencieux un instant le temps de trouver les informations :
- Des dizaines entre Gap et Valence, mais je suis presque sûr que Gap était son terminus. Par contre il y a des trajets plus tôt dans l'après-midi qui passent par Grenoble, il peut être bon de jeter un oeil aussi.
- Elle est bien rentrée le lundi soir, elle n'aurait pas pu arriver le lundi matin ou même le dimanche soir, ou faire une escale ?
Thomas leva les yeux vers Stéphane et s'appuya sur le dossier de son siège :
- Ça Stéphane j'en sais rien, tout ce que je sais c'est qu'elle n'est arrivée à la maison que vers 23 heures, après pour les détails elle a effectivement très bien pu passer la journée sur Paris ou ailleurs...
- Mais elle n'avait pas ses billets en rentrant ?
- Non, elle avait la phobie des papiers, elle ne supportait pas d'en conserver un seul, elle jetait tout, son courier, ses notes... Dès la sortie du train ou de l'avion elle jetait ses billets à la première poubelle, ce qui nous avait d'ailleurs déjà bien embêté
quand on avait des tarifs aller-retour.
- C'est pas pratique... Mais d'habitude, elle rentrait direct ?
- J'en sais rien...
Stéphane marmonna :
- Putain ça va encore être facile si tu n'y mets pas de la bonne volonté...
Thomas le prit mal :
- Oh ! Ça va ! Je n'y mets pas de la mauvaise volonté, Seth ne me disait pas ce genre de chose, elle ne me racontait pas sa vie, OK ?
Stéphane s'était un peu énervé :
- Excuse-moi, mais rester presque quatre ans avec une inconnue en travaillant à la police, excuse-moi mais ça la fout mal.
- Je sais...
- Bon, tant pis, on fera sans, j'appelle Gap...
Jean-Luc arriva quelques minutes plus tard et Thomas lui expliqua où ils en étaient alors que Stéphane était toujours occupé à faxer les photos de Seth.
Ensuite les trois hommes réfléchirent ensemble. Mais ils avaient si peu d'éléments. Que feraient-ils si une des gares avait vu Seth, leur faudrait-il parcourir la région pour trouver où elle avait bien pu aller ? Et rien ne leur prouvait que la clé se trouverait là-bas. Peut-être qu'un vagabond l'avait simplement surprise ou suivi depuis l'arrêt de bus jusqu'à chez elle. Pourtant Thomas certifia que rien n'avait disparu. Mais si elle n'avait pas été violée, et que rien n'avait été dérobé ? Pourquoi alors ? Crime passionnel, vengeance ? La recherche des personnes emprisonnées par Thomas n'avait donné que deux pistes, toute deux abandonnées quand les personnes en question s'étaient révélées à l'autre bout de la France voire du monde le jour du crime.