par la sensation de chaleur qu'elle lui procurait. Il la sentait en lui. Il se demandait si elle ne grossisait pas à l'intérieur. Il y avait comme une activité autour. La marque de la main était un peu moins visible, elle était devenue un peu plus grosse et les contours était moins réguliers. Peut-être était-elle en train de disparaître... Mais il savait que non.
Il se rasa, prépara son sac, il prit de quoi rester au moins la semaine. Il regarda un jeu stupide à la télévision, puis passa voir sa mère. Il lui expliqua qu'il partait pour quelque jours chez une amie à l'Île de Ré. Il ne put refuser de dîner avec elle. Il éluda autant qu'il le put mais sa mère était d'une efficacité redoutable dans le questionnement. Il se dit pour la première fois qu'elle aurait peut-être été très compétente comme policier. Bref, il s'en dêmela comme il put et vers 20 heures 45, ne pouvant plus attendre, il partit.
Il y avait encore du monde sur les routes mais moins qu'il ne le crut. Les gens ne partaient peut-être pas trop en vacances aussi loin. Il lui fallut tout de même cinq heures pour arriver au pont de l'Île de Ré, parce qu'il dut s'arrêter pour prendre un café et qu'il y avait un peu d'attente au péage. Il mit d'autre part plus de quarante minutes avant de trouver la maison de Carole. Elle louait un petit appartement au premier étage d'une grande maison. Il y sonna à 2 heures 5.
Carole lui ouvrit presque sur le champ, il s'attendait à la voir en chemise de nuit où en peignoir, mais elle était encore habillée.
- Je suis désolé d'arriver si tard, je ne pensais pas mettre autant de temps.
Carole se recula pour le laisser entrer, elle referma la porte derrière lui, sans même tourner les verrous.
- Oh, ce n'est pas grave, pour tout vous dire je commençais à peine à m'inquiéter. Je vous aurais appelé dans une dizaine de minutes si vous n'étiez pas arrivé.
Thomas, son sac à la main, la suivit en regardant ses fesses dans le petit couloir.
- Oui il y a toujours un peu de trafic le soir, et j'ai préféré
attendre un peu avant de partir.
- Vous avez bien fait, c'est stupide de perdre du temps dans les embouteillages.
Il se demanda tout de même si elle ne s'était toujours pas couchée :
- Je ne vous réveille pas ?
- Non pas du tout, je me couche rarement avant trois heures du matin, c'est un peu l'inconvénient de ne pas avoir d'horaire de travail fixes, on laisse un peu durer le soir. Mais je trouve que je n'écris vraiment bien qu'entre minuit et trois heures du matin, alors...
Elle l'avait fait entrer dans la cuisine, elle se retourna vers lui.
- Vous avez dîné ?
- Oui, oui, j'ai mangé avant de partir, vous ne m'avez pas attendu j'espère ?
- Non pas du tout, j'avais un dîner hier soir, c'est juste que je vous aurais proposer quelque chose si vous n'aviez rien mangé. Mais peut-être prendrez-vous avec moi une infusion ?
Il ne prenait jamais d'infusion.
- Je veux bien.
- Je vais vous montrer votre chambre, elle n'est pas très rangée, je m'en sers un peu de débarras, mais ça vaut largement le confort des hôtels du coin.
Elle le dirigea dans le petit couloir vers la chambre au fond. C'était un chambre pas plus grande que la chambre d'ami de Thomas à Paris. Elle le laissa s'installer et alla faire chauffer de l'eau pour l'infusion. Thomas l'espace d'un instant fut déçu de ne pas dormir avec elle, mais il se ravisa en se disant qu'elle ne pouvait pas raisonnablement lui proposer directement de dormir avec elle, même si elle le voulait. Il posa ses affaires sur le lit, enleva son pull et la rejoint dans la petite cuisine.