t'entendre mais je peux déjà te décrire un peu le paysage. Je n'ai pas activé l'affichage de l'altitude et la vitesse en surimpression, je peux le mettre si tu veux mais comme c'est en base six tu n'y comprendrais pas grand chose et je ne pense pas qu'il soit prévu de pouvoir changer de base, je demanderai au générateur s'il sait faire.
Nous sommes toujours en vol vertical, montant plus doucement à quelques centaines de mètres au dessus du village pendant que pénoplée me décrit le paysage :
- Comme tu avais déjà sans doute pu le remarquer, notre village se trouve presqu'à l'extrémité de la bande de terre surélevée par la chute de la météorite qui a formé ce cratère. Stycchia possède un paysage un peu atypique dû à son bombardement par des météores de glace pour apporter de l'eau à sa surface. Avant sa terraformation, Stycchia était une planète morte sans aucune trace d'activité, ni tectonique et encore moins biologique. Toutefois sa position presque centrale dans la Congrégation a favorisé sa colonisation malgré tout. D'immenses blocs de glace ont alors été projetés à sa surface pour créer les océans, cette opération a donné naissance à certaines formations très étranges. Auparavant Stycchia avait une période de rotation plus rapide, elle a été ralenti pour mieux correspondre au rythme humain. Mais cette rotation rapide avait tout de même, par force centrifuge, créé un volume ovoïde dont le diamètre équatorial est supérieur de plusieurs pourcent au diamètre polaire. Par conséquent la majeure partie des terres émergées se trouvent à l'équateur et recouvertes d'une épaisse forêt vierge. Il subsiste néanmoins deux continents en zones tempérées, un dans l'hémisphère Nord et un autre dans le Sud. C'est sur ces deux continents que se trouve quatre-vingt quinze pourcent de la population, la vie dans les zones humides n'étant guère agréable.
Nous nous déplaçons un peu et redescendons en nous dirigeant vers l'extrémité du cratère.
- Notre village fait parti des rares qui ne se trouvent pas sur ces deux continents, néanmoins il n'est pas complètement dans la zone équatoriale, et le climat y est très agréable, même si un peu chaud et humide. Nous survolons maintenant sans doute l'endroit par lequel vous êtes arrivés.
Nous avançons jusqu'au niveau des parois puis remontons brutalement pour dépasser le sommet de la falaise. Pénoplée est un peu brusque dans ses changements de directions et je me demande si je vais pouvoir conserver mon déjeuner jusqu'au bout. Cette sensation pas très agréable mise à part c'est fantastique de voler comme une abeille. Nous arrivons devant l'immense étendue sur laquelle nous avons tant peiné. À l'horizon se détache notre cratère d'accueil. C'est vraiment incroyable, je suis en train de voler dans une combinaison abeille sur une planète inconnue à l'autre bout de la galaxie, c'est cool parfois la vie !
- Je vais accélérer un peu, nous avons presque deux cent kilomètres à parcourir jusqu'au cratère (200 quadri-pierres, un quadri-pierres fait en gros un kilomètre), comme c'est juste de la mer, ce n'est pas très intéressant. Je vais activé l'ionisateur sur ta combinaison pour limiter le vent, ne t'inquiète pas.
Un petit bourdonnement supplémentaire se fait entendre, et simultanément nous accélérons considérablement et redescendons vers les flots. Nous volons à quelques dizaine de mètres de l'eau, et par moment j'y distingue quelques gros poissons. Une dizaine de minutes plus tard le cratère où nous sommes arrivés est de nouveau en vue, mais il nous faut encore plus d'une demi-heure pour y arriver enfin. Dire qu'il nous à fallut plus de quarante jours pour faire le trajet avec Erik et Naoma ! Naoma... Ah j'aimerais tant que tu sois avec moi, j'espère que nous allons retrouvé ton bracelet et te ramener... Pénoplée reprend sa description :
- Ces cratères un peu bizarres, avec de la forêt à l'intérieur et la mer à l'extérieur, sont spécifiques à Stycchia. Quand certains météores de glace ont percuté le sol, l'eau qu'ils contenaient s'est vaporisée. À cet endroit de la planète la roche est particulièrement imperméable, ainsi bien que d'un niveau inférieur à celui de la mer environnante, il a pu subsister des cratères avec de la forêt à l'intérieur comme celui-ci et quelques autres.
Nous continuons à vitesse plus réduite jusqu'aux bâtiments, près desquels nous nous posons dix minutes plus tard. Pénoplée stoppe ma combinaison à un mètre du sol, et moi qui m'attendait à un atterrissage en douceur, je me retrouve les fesses par terre.