page 12 le patriarche 13











Thomas rentrait chez lui, il était exténué comme après chaque journée de travail, mais ce jour là encore plus que d'habitude. Quelque chose le troublait. Il ouvrit la porte sans même sortir ses clés, il savait qu'elle n'était pas verrouillée. Il posa sa veste sur le canapé du salon, dégrafa sa bandoulière et déposa son arme sur le comptoir de la cuisine. Il souffla en s'y appuyant un instant. Dans quelques minutes, il le savait, sa mère qui l'avait sans doute vu rentrer et qui habitait juste à côté allait sonner à la porte.

Il se dirigea vers la chambre à coucher. Il la retrouva là, allongée sur le sol, un bras encore appuyé contre le lit. Il se pencha près d'elle, observa sa gorge tranchée, son visage si blanc, la mare de sang autour de sa tête. Il se recroquevilla sur elle et pleura. Il la prit dans ses bras, comme pour détecter encore un peu de chaleur, mais elle était morte depuis plusieurs heures.

Il se releva et appela la police et les secours... Quelques secondes plus tard, on sonna à la porte, il alla ouvrir.

- Bonsoir maman, entre vite, il s'est passé une chose horrible.

Christine, la mère de Thomas, eut un mouvement de panique en voyant la chemise de son fils couverte de sang.

- Thomas ! Mon Dieu, tu es couvert de sang, tu es blessé ? Vite, il faut app...

- Ce n'est pas moi, c'est Seth. J'ai appelé les secours et la police, ils vont arriver d'une minute à l'autre.

- Oh, Mon Dieu ! Mon Dieu ! C'est grave, je peux la voir ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé !

Thomas prit sa mère dans ses bras pour la calmer.

- Il ne vaut mieux pas, maman... Elle... Elle est morte, on lui a coupé la carotide... Il n'y a plus rien à faire.

Sa mère cria en fermant les yeux de dégoût. Thomas dut la retenir de tomber. Elle se blottit dans les bras de son fils, puis se recula quand elle rouvrit les yeux et vit la chemise pleine de sang.

- Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mais pourquoi ? Elle était si gentille, si jolie ! Si jolie ! Mon Dieu ! Pauvre Seth... Elle était si gentille, mais pourquoi, mais qu'est-ce qu'il se passe, mais...

Thomas reprit sa mère dans ses bras, sans mot dire, retenant ses larmes. Il ne pouvait pas parler.

- Mais, mais Thom, qui a pu faire ça ? Je ne peux vraiment pas la voir ? Je veux la voir, Thom, Thom, Seth... Oh mon Dieu.

Elle se mit la main devant la bouche comme pour se retenir de vomir. Ils restèrent ainsi pendant cinq minutes, Thomas tentant de calmer sa mère.

- Je ne sais pas maman, je ne sais pas qui a fait ça...

Sa mère se recula, séchant ses larmes, et le regarda dans les yeux en l'attrapant par les bras.

- Thom, Thom, il faut que tu trouves Thom.

Thomas répondit sans grande conviction.

- Oui maman, je trouverai, c'est mon travail... Rentre chez toi maintenant, ne reste pas là, les policiers arrivent.

Thomas raccompagna sa mère qui titubait sur quelques mètres puis se dirigea vers la voiture banalisée qui s'était garée au côté se sa propre voiture. Trois personnes en sortirent, dont un en tenue de policier, ils saluèrent Thomas.