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épée avec son bracelet, la brandie et d'un seul coup me coupe le bras gauche, net. La douleur est immédiate et insupportable, le sang gicle, je hurle ! Je ne comprends plus, que se passe-t-il. Est-ce que nous serions dans la simulation, m'a-t-elle dupé ? Mais comment le savoir, tout semble si vrai ! Mince, ça ne peut être que ça, elle ne peut pas être devenu folle à se point ! Ou est-ce que nous nous sommes fais avoir, est-ce que tout cela n'est qu'un rêve, une épreuve, peut-être que je suis toujours dans le tube, toujours sur Terre, ou bien mort. Ah ! Trêve de cogitations ! Je ne peux pas me laisser faire, simulation ou pas, folle ou pas, test ou pas !

Je suis déjà parti en courant avant même que toutes ces pensées ne m'aient traversé l'esprit. Je cours à toute vitesse, mon bras gauche en moins. Ma blessure saigne abondamment, je tente de contenir le sang en faisant pression avec ma main droite. Je commence à voir trouble, je ne sais pas ce que fait Pénoplée, mais je ne veux qu'une chose, m'enfuir. Peine perdue je reçois alors un sorte de boomerang métallique qui me tranche tout aussi net la jambe droite avant de retourner dans les mains de Pénoplée. Je m'écroule au sol. Oh mon Dieu faîte que ce soit une simulation ! Je suis allongé sur le dos. Elle s'approche. Je recule tant bien que mal pour éloigner le moment où elle sera à mon niveau. Mais bien sûr c'est sans espoir. Ah ! J'ai tellement mal... Melbourne, Sydney, l'aéroport, je suis à l'aéroport... Je...

- Alors ? Tu t'avoues vaincu ?

Je rediscerne la voix de Pénoplée. J'ouvre les yeux, elle est devant moi. Je reprends un peu mes esprits :

- C'est une simulation, c'est ça, hein ?

- Pourquoi le serait-ce ? N'aurais-je pas des raisons de vouloir te tuer ?

Je ne sais pas quoi penser, la logique me pousserait à croire que c'est bien une simulation, mais c'est le seul élément. Tout le reste le contredit.

- Tu as peur je vois. Manque de pot, je n'ai pas de couilles.

Une référence à ce matin ! Elle a dû vouloir se venger. Dans ce

cas c'est donc bien une simulation ! J'avoue que je suis bluffé.

- Je suis impressionné. Je suis complètement incapable de faire la différence avec le réel. Mes blessures me font tellement mal. Le sable qui me brûle, la tête qui tourne, la chaleur qui m'étourdit. Tout semble si vrai !

- Tu vois, tu fais toi aussi trop confiance à tes sens...

- Basse vengeance.

- Ça me rassure toutefois.

- Et... On peut arrêter la douleur, parce que je ne vais pas tarder à tomber dans les vapes.

- Tu baisses les bras ?

- "Le" bras tu veux dire. Et bien j'avoue avoir peu d'idées pour m'en sortir.

Je suis coupé par un soubresaut, une très forte douleur dans la poitrine, je dois avoir perdu trop de sang, j'ai les yeux qui clignent, je pleure de douleur. C'est insupportable. Je n'entends plus vraiment ce qu'elle dit. Je bafouille :

- Et si je meurs... Je meurs aussi en vrai ?

- Ben non, c'est virtuel, t'es bête.

Je pousse un gémissement, mais garde un peu d'humour...

- C'est nul Matrix...

- Quoi ?

- Non rien.

Ce sur quoi Pénoplée se morphe une sorte de pistolet mitrailleur et dans la seconde elle s'en sert pour me transpercer de toute part avec ses projectiles. Je suis plaqué contre le sol, ma respiration est saccadée, je ne peux plus bouger, je sens ma conscience partir. La mort serait donc ainsi, une délivrance...