- C'est déjà pas si mal ! Nous n'avions rien jusqu'alors ! Désormais nous savons qu'une personne d'une vingtaine d'années, ne fumant pas, ne consommant pas de drogue, est sans doute passée dans l'après-midi du meurtre, et avec un peu de chance est peut-être le meutrier lui-même.
- Mais les voisins n'avaient rien remarqué pourtant.
- Oui, mais surtout parce qu'ils n'étaient pas là ou n'ont pas fait attention. Mais c'est l'occasion de refaire un tour, et en plus maintenant on pourra confondre des suspects plus facilement puisqu'on pourra comparer leur ADN.
- Et ils ont trouvé autre chose ?
- Non, rien de notable.
- Il faudra faire d'autres prélèvements ou est-ce que je pourrai retourner chez moi ? J'aimerais chercher dans les affaires de Seth, j'y trouverai peut-être quelque chose.
- Tu ne l'as pas encore fait ! Je croyais que tu avais déjà regardé !
- Ben, je ne voulais rien déranger, et à vrai dire j'avais un peu peur de retourner à l'intérieur. C'est con mais j'avais un mauvais pressentiment.
- Je comprends. Tu veux que je vienne avec toi ?
- Non c'est bon, je vais rentrer plus tôt ce soir et je fouillerai un peu.
Stéphane se dirigea vers sa veste :
- On pourrait plutôt y retourner tout de suite, moi j'interrogerai une fois de plus les environs, de toute façon c'est notre seule piste, et à part rester à tourner en rond ici...
Thomas acquiesça et ils prirent de nouveau le chemin des Loges-en-Josas. Thomas conduisait. Et une fois de plus il manqua de renverser ce satané gamin qui trainait à la sortie d'un virage à une centaine de mètres de sa maison. Thomas s'énerva :
- Sale gosse, c'est pas possible ! Il n'a vraiment que ça à foutre venir trainer devant chez moi !
- Tu le connais ?
- Non, sans doute un gosse du coin ou en vacances chez ses grands-parents pendant que ses parents sont bien tranquilles tous les deux.
Stéphane s'emballa tout d'un coup, posant ses questions plus vite.
- Il traîne souvent dans le coin ?
Thomas s'apprêtait à rentrer devant chez lui, attendant qu'une voiture passe en sens inverse pour traverser.
- Oh ! Trop souvent, pourqu...
Stéphane le coupa et lui mit la main sur le bras :
- Fais demi-tour, rattrape-le, il a peut-être vu quelque chose !
Thomas réalisa enfin. Il rentra partiellement devant chez lui, fit une marche arrière, légèrement imprudente, et partit à la suite du gamin. Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt, le gamin ! Il avait vraiment honte parfois d'avoir si peu de présence d'esprit. Il ne leur fallut que quelques minutes pour revenir à la hauteur du jeune qui ne devait pas avoir plus de dix ou douze ans. Quand la voiture s'arrêta dix mètres devant lui et que Stéphane en sortit, le gamin effrayé pédala à toute vitesse pour partir en sens inverse. Stéphane lui cria :
- Attends, attends ! Nous voulons juste te demander un renseignement !...
Stéphane lui partit en courant après. Thomas voyant cela fit demi-tour rapidement et pris la direction du gamin en voiture. Il le dépassa et se gara quelques dizaines de mètres en avant. Il sortit de la voiture pour l'interpeller. Le gamin était paniqué. Thomas tendit la main vers le bas, en signe d'apaisement :
- Eh ! Oh ! Calme toi, n'aie pas peur. On veut juste te poser