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épluchent les dossiers, mais il reste peut-être des points noirs, ou je sais...

- Une fois que tu es à Cannes tu es foutu, c'est comme laisser entrer un démarcheur chez toi, une fois qu'il est dans la place il fait ce qu'il veut de toi... Non moi je pense que ce n'est pas correct, franchement j'ai hésité à venir à cause de ça. Il ne t'aurais rien donner, pas de problème, mais j'ai trop l'impression de me faire acheter, franchement ça me gène.

Elle l'énervait vraiment.

- Mouais, tu es quand même là, et c'est les cinq mille euros qui vont payer ce déjeuner.

- Tu m'étonnes ! Je suis beaucoup trop curieuse, cette histoire est dingue ! Tu n'imagines même pas, c'est un scénario en or ! Comment je peux résister ? Et puis après tout c'est toi qui m'invites, pas lui.

- Tout ce qui t'intéresse c'est tes bouquins quoi...

- Et alors ? Je t'ai aidé, non ? Il faut bien avoir des buts dans la vie, en quoi c'est un problème ?

- Non ce n'est pas un problème, c'est juste...

Elle le coupa, elle aussi il l'énervait un peu.

- Et puis c'est quoi qui t'intéresse toi ?

Thomas parut gêné, Carole le vit.

- Je... Je pense que...

Carole soupira, se recula sur sa chaise et ferma les yeux un instant, elle détestait s'énerver, elle savait qu'elle pouvait être très méchante et froide dans ces moments, et souvent elle le regrettait.

- Je suis désolé, je suis bête de te poser cette question.

Thomas vit qu'il l'avait énervée, et lui aussi se calma, après tout s'il la voulait dans son lit il faudrait bien qu'il fasse un peu

des efforts.

- C'est pas grave.

Carole décida de changer de conversation.

- Il faudra qu'on tente de mettre tous les éléments que nous avons au clair, c'est un peu mélangé pour l'instant. J'ai pris de quoi noter, nous pourrions tenter d'organiser un peu tous nos indices, non ?

- Oui, c'est une bonne idée, je n'ai pas assez le réflexe de prendre un peu de recul, ça ne fait pas de mal.

- Surtout qu'il nous reste trois heures avant l'embarquement.

- Deux heures cinquante ! Tu ne veux quand même pas qu'on repousse encore au suivant.

Elle sourit, Thomas fut content.

- Oui, deux heures cinquante, tu as raison... C'est quand même n'importe quoi de nous empêcher d'embarquer alors que nous étions là trente minutes avant le départ !... Enfin, ce sont sans doute des mesures de sécurité...

- Mouais... Je ne vois pas trop ce que ça change de laisser embarquer les gens même dix minutes avant le départ.

- Remarque, oui c'est vrai tu as raison, ils ont déjà nos identités. Je me disais qu'ils pouvaient peut-être utiliser ces quarante minutes pour faire des recherches sur les passagers, mais ils peuvent le faire bien avant.

- D'autant qu'on ne fait quand même pas des recherches sur les gens aussi facilement, il faut avoir des raisons.

- Oui mais tu sais, c'est un peu comme le respect des données personnelles par toutes les boites à qui tu donnes des informations, en théorie la CNIL veille, dans la pratique c'est la jungle... Ah ! Mais peut-être que passé ces quarante minutes, ils reclassent des personnes des vols précédents, ou les gens en avance, et qu'ils ne