qu'elle développa, mais pris de peur j'imagine que j'en fis aussi preuve de pas mal pour la repousser. Elle vola presque au-dessus de moi quand je tentai de l'éviter en déviant sa course. Je fus déséquilibré et je tombai en arrière. Elle réussit alors à se dégager et partir en courant. Étant encore au sol, je ne cherchai même pas à lui courir après, et vu sa vitesse je ne suis pas sûr de toute façon que j'aurais pu la rattraper.
Et une catastrophe n'arrivant jamais seule, c'est ce même hier matin qu'il y eu un petit tremblement de terre en Bretagne. Plaisanterie mise à part, je ne crois pas avoir jamais connu de tremblement de terre. Mais mon père m'a dit avoir assisté à un petit séïsme durant son enfance, dans mon village natal des Hautes-Alpes.
Parenthèse refermée, au moins mes cours de ju-jitsu m'auront servi déjà une fois, même si je ne l'avais pas vraiment immobilisée, j'ai eu au moins le bon réflexe pour ne pas me laisser attraper.
Avec les moins cinq pour cent et quelques à la bourse de Paris hier, je me demande si je ne ferais pas mieux de trouver un moyen plus sûr pour placer l'argent que je mets de côté. Cela dit à ce rythme je n'en n'aurai plus beaucoup dans pas longtemps, m'enlevant le souci de savoir qu'en faire...
Le travail est plutôt tranquille en fin de semaine, mais c'est finalement ce que je redoute je crois. Moi qui était persuadé de ne jamais m'ennuyer... Ce n'est pas tellement le manque d'activités possibles qui pose problème, mais plus cette lassitude de ne plus y trouver grand intérêt. Il va tout de même bien falloir que je trouve deux ou trois trucs à faire parce que j'ai quelques jours de vacances à passer, maintenant que le coup de bourre du travail est derrière moi. Sur ce, 9 heures 50, ce doit être une bonne heure pour aller faire des courses...
12 heures 41... Plus de deux heures, presque trois, pour acheter un pack de yaourt et deux steaks de soja, voilà qui est un peu beaucoup. Mais, à ma défense, il y a une explication. Ce matin, juste après le paragraphe précédent, une fois habillé et après un carré de chocolat, direction le Monoprix. je pris mon courrier au passage, le facteur étant passé, et m'aperçus avec joie que j'avais trop payé d'impôts sur mes deux premiers tiers et que l'on m'en
remboursait. C'est anecdotique, je continuai ma route et allai à mon Monoprix habituel rue Saint Antoine. Je fis rapidement mes deux trois courses, les yaourts et les steaks de soja, donc, avec en plus quelques fruits, rien d'exceptionnel. J'utilise en général mon petit sac à dos pour transporter mes courses, ainsi je ne gâche pas trop de sacs en plastique. Le rayon alimentation du Monoprix se situe au sous-sol, et il y a un escalator en face des caisses pour remonter au rez-de-chaussée. Je la revis là, cette même fille qu'hier, cette folle qui m'avait agressé, elle se trouvait en haut de l'escalator et me regardait. J'hésitai entre l'ignorer et lui courir après le temps d'une seconde, mais je m'expliquais difficilement le fait que je ressentais une sorte de haine, ou de colère, je ne sais pas trop comment l'exprimer. Je devais avoir envie de me venger ou de laver l'affront de la veille. Je m'élançai, bien évidemment voyant cela elle partit elle aussi sur le champ, mais le temps de monter l'escalator quatre à quatre elle n'était pas encore sortie du magasin et je l'entrevis se diriger vers la sortie arrière. Avec mon sac sur le dos je n'avais aucune chance de la rattraper, et je m'en débarrassai juste avant de sortir moi aussi. Je le laissai au niveau d'une caisse qui se trouvait là, en criant à la vendeuse que je reviendrais le chercher tout de suite. En sortant rue Neuve Saint Pierre, derrière le Monoprix, elle se trouvait déjà au niveau de l'intersection suivante, la rue Beautreillis, bien à plus de cent mètres de là. Je courus alors jusque là, en essayant d'aller vite mais en conservant tout de même un peu de marge, me disant que si je devais encore la suivre pendant un bout de chemin il valait mieux garder un peu des forces. Grand bien m'en prit.
Elle m'attendait dans le coin de la rue, cachée. Elle m'assena un coup de pied d'une force surprenante à mon passage. J'avais quand même de la vitesse, et elle semblait particulièrement souple, et avec l'élan de ma course sa jambe faisant office de levier, je volai presque littéralement en roulant par-dessus une voiture garée au coin de la rue. Un bruit m'indiqua qu'elle avait sans doute été plaquée contre la voiture. J'essayai alors de me remettre debout le plus vite possible. J'avais paré le coup avec mes avant-bras mais j'avais tout de même sacrément mal au ventre. Je ne sais pas trop comment elle s'y était prise, en sautant plus ou moins au moment de me frapper, mais ce fut très efficace. Étourdi je me préparai tout de même à ce qu'elle me