trop...
Elle retient ses larmes. Je m'approche doucement et la prend dans mes bras.
- Tu ne dois pas tout supporter, Pénoplée, je ne te demande pas ça, je veux juste que nous soyons ensemble.
Elle se retire.
- Non François, même... Je suis vieille, je suis fatiguée... Je ne peux pas tout ça, je ne peux plus, c'est trop dur... Ça me rappelle trop de choses...
Elle s'écarte pour repartir :
- Je sais que c'est dur pour toi aussi, mais... Je ne pourrai pas... Je pense que je vais repartir sur Stycchia... Je viendrai te dire Adieu...
Je reste immobile. J'ai envie de pleurer. Pourquoi tout est toujours si dur ?... Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'elle en arrive à bout ? Elle est un peu impulsilve, certes, peut-être n'est-ce qu'une déprime passagère, mais c'est tout de même le signe d'une exténuation. Erik a vu que je m'étais arrêté, il revient vers moi, Guerd le suit. Il me parle en anglais.
- Un problème.
- Pénoplée veut partir, elle veut rentrer sur Stycchia...
- Pour quelle raison ?
- Je ne sais pas. Elle est à bout j'ai l'impression, tous ces événements ont dû provoquer trop de stress.
Guerd intervient, frustrée de ne pas comprendre.
- Vous pourriez parler notre langue, je ne comprends rien, c'est pas très sympa de toujours faire vos cachotteries.
Erik la renvoit, il n'est pas d'humeur à plaisanter j'ai l'impression :
- Va donc voir Pénoplée, elle ne va pas bien, je te rejoindrai
à l'hôtel plus tard.
- Mais ? Tu ne peux pas rentrer sans moi, pour les abeilles ?
- Je me débrouillerai, va !
Le voyant énervé, elle n'en demande pas plus et nous quitte. Nous nous remettons à marcher doucement.
- Elle est vraiment trop collante. Je ne sais pas si je vais pouvoir encore la supporter longtemps.
Je ne dis rien, plus préoccupé par les paroles de Pénoplée. Erik avoue finalement :
- Je dois reconnaître que moi aussi je commence à être un peu à bout. Je ne crois pas que je pourrai me faire à vivre ici, c'est trop différent...
- Ouais, on ne maîtrise pas grand chose.
- On ne maîtrise rien tu veux dire, au moindre geste tout le monde sait ce que tu veux faire, en plus avec nos bracelets de mioches aucune marge de manoeuvre...
- Pourtant les gens ici ont l'air de s'y plaire, pas de travail, du confort à volonté, jamais de maladie, et une éternité de farniente devant eux...
Erik reste pensif un instant, nous avançons toujours doucement, j'ai mon précepteur sur l'épaule. Il reprend.
- Oui en un sens la vie ici c'est un peu le paradis, mais il faut vivre sa vrai vie de labeur avant d'aller au paradis... Et puis je me suis toujours dit qu'on devait s'emmerder au paradis...
- Oui, heureusement qu'on est arrivé pour mettre un peu d'animation !
Erik rigole. Il me passe le bras autour de l'épaule et me serre contre lui, je lui arrive à peine aux épaules.
- Ah Ylraw ! Je t'aime bien, autant cette histoire est un