page 190 le patriarche 191

Je sens de l'amertume dans ses propos.

- T'es pas très gentille, tu vois bien qu'avec leur clonage ils ont toujours un corps de vingt ans, comment faire la différence ? D'ailleurs je ne la fais pas. Seul le caractère laisserait entrevoir qu'elle n'est pas toute jeune, et encore, par moment elle a des réactions bien puériles.

- Tu l'aimes ?

Ah ! Question difficile...

- Je... Je ne crois pas non. Je ne sais pas trop, je crois que je ne sais plus trop ce qu'est l'amour, après tout ce temps...

- Et Deborah, tu l'aimais ? Si tu devais choisir entre Deborah et Pénoplée ?

- Oh... Ça ne sert à rien ces questions, je ne sais pas. Je suis trop perdu pour savoir. Peut-être que j'aimais Deborah... après tout, peut-être que je l'aime encore un peu...

- Et ça ne te gêne pas de coucher avec Pénoplée, ce n'est pas très honnête envers elle.

- Peut-être oui. Mais les chances pour que je revois Deborah sont tellement faibles ! Et puis je ne sais même pas si je l'aime, peut-être que j'avais besoin de quelqu'un, quand j'étais perdu, et qu'elle était un peu mon réconfort.

- Et moi ? Je ne pouvais pas l'être ? C'est parce que tu penses que je ne suis pas assez forte c'est ça ?

Elle m'a eu...

- S'il te plaît Naoma... Je ne sais pas tout ça. Peut-être que je le crois, peut-être que je le croyais, mais je ne veux pas qu'on se fâche, s'il te plaît.

- Je ne suis pas fâchée, je ne t'en veux pas, je veux juste essayer de te comprendre, mais si tu veux j'arrête.

- Peut-être que le fait que j'ai tenté de t'aider, au début, peut-être que cette partie a fait que je t'ai considérée plus comme

quelqu'un que je prenais sous ma protection, et que par la suite dans mon esprit tu es restée la petite fille fragile que j'ai tenté de consoler.

- Tu te prends un peu comme mon père quoi. C'est vrai que je n'allais pas très bien quand on s'est rencontré, mais est-ce une raison pour cataloguer tout de suite dans les filles qui ne t'intéressent pas ? Nous nous serions rencontrés une semaine plus tôt tu aurais eu un avis complètement différent et nous aurions couché ensemble dès le premier soir, c'est ça ?

- Tu t'acharnes hein ? Mais tu as peut-être raison, c'est peut-être juste ça. Peut-être que je me prends un peu comme ton père, ou ton grand frère tout au moins...

Je la regarde avec des yeux de chiens battus, elle me prend dans ses bras.

- Je t'embête hein ? Je suis désolée, mais j'avais envie de comprendre. Mais c'est pas grave, je t'aime quand même tu sais, même si tu veux être mon grand frère. Et si tu es bien avec Pénoplée, après tout, tant mieux, je ne voudrais pas que tu aies de la peine à cause de moi.

- On se lève ?

- OK.

Nous nous trouvons quelques tenues légères pour la journée qui, d'après Chalet, s'annonce chaude, puis nous allons toquer à la porte voisine. Guerd et Erik nous accueillent, et nous prenons un conséquent petit-déjeuner ensemble. Conséquent est toutefois un terme relatif, car ces petits pains sont pour la plupart tellement chargé en eau qu'ils ne doivent pas être très nourrissant. Je crois que j'avais lu que le cerveau était capable de comptabiliser la quantité d'énergie absorbée par la nourriture et ainsi produire le sentiment de satiété, mais qu'il perdait toutefois la mesure quand on ingérait des aliments trop dense en énergie. Ainsi en consommant beaucoup de nourriture faible en énergie, des légumes, des fruits, on mangeait finalement moins qu'en mangeant des barres chocolaté ou des gâteaux. En plus le cerveau est plus sensible aux protéines qu'aux glucides et aux lipides, et ainsi nous serons plus rapidement rassasiés par un repas