page 272 le patriarche 273

celui, plat, du dôme principal. Nous ressortons dehors pour faire le tour des bâtiments. En levant la tête je suis interpellé par la couleur du ciel, d'un bleu si profond que jamais mes multiples randonnées aux sommets des montagnes ne m'avaient permis de voir. Je reste rêveur un instant, Erik regarde comme moi le ciel si pur :

- Oui c'est vrai, je me demande bien où nous sommes...

Un brin de nostalgie se laisse deviner dans sa voix. Je pense tout haut :

- On doit se trouver dans une forêt tropicale sûrement, en Afrique sans doute. Peut-être que c'est Etiola qui nous a fait venir ici. La température et l'humidité ont l'air élevées. Cela dit c'est étrange car si je sens bien qu'il fait chaud sur mon visage la combi semble être toute fraîche. Vous ressentez la même impression ?

Erik et Naoma rigolent. Naoma répond :

- Ah mon Franck il faut que je continue mon histoire !

Erik poursuit :

- J'espère que nous sommes en Afrique... Quoique je n'en sais rien après tout... Comment savoir...

Naoma reprend donc la suite de l'histoire alors que nous nous éloignons un peu des bâtiments pour explorer les environs :

" Quand je me suis réveillée j'étais allongée dans un tube, une sorte de tube penché, je pense que c'était un peu le même que ceux dans lesquels nous nous sommes retrouvés en arrivant ici, mais je n'ai pas eu vraiment le temps de regarder en détails. Tout d'un coup plusieurs hommes sont rapidement venus vers moi et ils m'ont tirée, presque traînée, hors de la pièce dans laquelle je suis arrivée. Je ne comprenais rien, j'étais toute engourdie, j'avais du mal à marcher et les hommes devaient presque me porter. Il m'a fallu plusieurs minutes avant de voir clairement. Je n'étais pas encore complètement réveillée et j'ai mis un petit moment avant de faire le point dans ma tête, me rappeler de Sydney, l'enlèvement et le reste. Mais je m'attendais à trouver les mêmes hommes qui nous avaient enlevés à Sydney, mais je ne

les reconnaissais pas, ils étaient tous différents, et plus petits, enfin il me semblait. En tous cas ils n'étaient plus habillés du tout avec leur ponchos et leurs habits ridicules. Une chose de sûre c'était qu'ils étaient beaucoup plus nombreux, et beaucoup plus excités, il y avait beaucoup de bruit, les gens criaient, d'autres courraient dans tous les sens, mais je ne comprenais absolument rien à ce qu'ils disaient. En fait sans doute trois ou quatre hommes m'accompagnaient, et ils devaient en repousser d'autres qui se pressaient pour me voir. C'est à ce moment que je me suis aperçue que j'étais toute nue, et j'ai compris que c'était sûrement l'origine de tout ce remue-ménage. C'était affreux je ne pouvais même pas cacher ma poitrine et mon sexe avec mes mains, ils me traînaient presque par terre par les bras, j'étais obligée de courir presque pour ne pas tomber ! C'était vraiment horrible... Et puis ils me serraient si fort, j'avais terriblement mal. Je ne pouvais même pas me débattre tellement il fallait que je marche vite pour ne pas tomber ! Et il y avait toujours cette cohue qui nous suivait. Ça a duré très longtemps, peut-être vingt minute, une demi-heure, je ne sais pas trop, je n'en pouvais plus.

Nous avons marché dans plein de couloirs et d'escaliers, puis enfin nous avons fait une pause devant l'entrée d'une zone qui devait avoir un accès restreint parce qu'à partir de là seuls quatre hommes sont restés avec moi. Ce n'étais pas trop tôt j'en étais presque à me laisser traîner et me moquer de mon sort. Je me sentais déjà un peu mieux, et nous avons pu marcher un peu moins vite. Nous avons marché jusqu'à un ascenseur, qui a descendu pendant au moins dix minutes, puis nous avons changé encore une fois ou deux d'ascenseur. C'était si long, je grelottais de froid, sans compter que j'avais aussi du mal à respirer, je ne sais pas si c'était le froid, ou si j'étais essoufflée parce que nous avions couru. Nous ne faisions que descendre et descendre encore, toujours plus profond. Finalement les hommes m'ont laissée dans une cellule. Il y avait juste une petite lumière c'était terrible. J'ai bien cru qu'ils allaient me laisser mourir de froid. Finalement quelques minutes plus tard, peut-être dix minutes, ils se sont enfin décidé à me lancer une combinaison pour m'habiller. C'était une combinaison d'un seul tenant, qui ressemblait beaucoup à celle que nous avons désormais, plus légère il me semble, mais je n'en suis pas certaine. Je l'ai enfilée rapidement en passant