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d'essayer, au moins.

Ils me manquent.

Mardi 15 octobre 2002

Mardi 15 octobre, 4 heures 32. Je n'arrive pas à dormir, je ne suis pas bien, j'ai le moral à zéro. J'ai pris deux aspirines depuis hier soir, rien n'y fait. Je vais aller chez un médecin un peu plus tard dans la matinée parce que je n'en peux plus, je ne pourrai pas supporter cette situation beaucoup plus longtemps. Je dois être vraiment malade, en plus à chaque fois que je me réveille si tôt c'est toujours un très mauvais présage.

10 heures 36, je rentre à l'instant de chez le docteur. J'ai eu la chance d'en trouver un tout près de chez moi, Boulevard Morland. Pas très loin mais pas très compétent j'ai l'impression. Bien sûr c'est difficile à dire, je n'ai pas de quoi juger, mais il n'a même pas pris la peine de m'ausculter. Il m'a regardé la gorge, demandé depuis quand j'avais mal à la tête, il a diagnostiqué un début d'angine, m'a prescrit une boîte d'Efferalgan, et m'a dit de repasser le voir dès que je verrai des petits points blancs au fond de ma gorge... Me voilà bien avancé. Mais le fait d'aller jusque là-bas, même si c'est à deux pas, et de marcher un peu dans le frais, j'ai l'impression que je vais un peu mieux, je vais tout de même me rendre à mon travail aujourd'hui.

18 heures 20 et quelques, je suis rentré beaucoup plus tôt que d'habitude, je m'endormais sur place. Avec toutes ces nuits à ne presque pas dormir...

23 heures 12, je ne comprends pas, les journées ne se passent pas si mal pourtant. À mon travail je ne me sens pas si déprimé, si épuisé, je suis même plutôt bien avec mes collègues. Mais à peine suis-je rentré que j'ai l'impression que tout s'effondre, que je ne vais plus bien, que j'ai la migraine, que je déprime, que je pleure même, beaucoup plus qu'auparavant. Il semblerait que ce soit le fait d'être chez moi qui me provoque ces crises ; dès que je sors me balader je me sens déjà un peu mieux. C'est peut-être une odeur ou un produit dans mon appartement ; toutefois je ne sens rien de spécifique. J'ai ouvert la fenêtre en grand et je me suis couvert, mais de respirer cet air frais n'a pas l'air très efficace. Je vais

arrêter mon ordinateur, en espérant que ce soit le fait qu'il tourne 24 heures sur 24 qui provoque ce mal. Pourtant je n'ai jamais eu de problèmes similaires auparavant, hormis les quelques jours du début pour m'habituer au bruit avant de m'endormir, mais rien de comparable. C'est difficilement croyable que tout d'un coup ça me mette dans cet état. Toujours est-il que dans le doute je vais aussi éteindre mon portable, ma chaîne et tout appareil susceptible de faire des ondes électromagnétiques. À bien y réfléchir il est probable qu'ils aient installé une nouvelle antenne relais téléphonique sur le toit de l'immeuble depuis quelque temps et que ce nouveau facteur soit la cause de mon mal à la tête et qu'il me rende complètement déprimé. C'est bien embêtant si c'est la raison parce que le marché de la location est plutôt tendu en ce moment sur Paris, et je n'apprécie pas outre mesure la recherche d'appartements... Mais je ne suis vraiment pas bien ici, et s'il le faut j'irai ailleurs, je préfère encore devoir faire du trajet en plus que de me retrouver seul dans cet endroit morbide...

Mercredi 16 octobre 2002

9 heures 42, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal que j'aie envie de me jeter par la fenêtre à ce point. Je n'ai jamais de baisse de moral de ce type, en tous cas pas à cet extrême. C'est peut-être le retour du bâton, après toutes ces années de vaches grasses où j'allais bien. Mais tout ne peut pas changer du jour au lendemain ! J'ai l'impression que depuis le début du mois tout va mal. J'ai tenté d'oublier, de penser à autre chose, mais rien n'y fait. J'ai tourné et retourné, avec l'envie folle de me taper la tête contre les murs, j'ai pris une douche à l'eau froide pour me calmer, puis à l'eau chaude comme il n'y avait pas de résultat. J'ai fait du sport pour me redonner un peu de pêche, d'habitude le fait de faire un peu circuler le sang et de transpirer me redonne la forme. J'ai fait des pompes, des tractions, rien... Essayé de dessiner, de lire pour me vider l'esprit et penser à autre chose, et n'en pouvant plus je suis sorti de chez moi et j'ai marché pendant une bonne heure dans le froid avant de m'endormir, épuisé, sous un abri-bus. J'avais heureusement mis ma grosse veste car il fait un froid glacial dehors. Le bruit des voitures m'a réveillé vers 6 heures 30 ce matin, après avoir dormi quatre ou cinq heures. Je suis rentré et me suis couché aussitôt sous la couette, j'ai dû dormir une petite heure avant que de nouveau cette