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la tranquillité d'une vie d'insouciance, de facilité, de perfection...

Cent quarante-sixième jour, j'ai passé une bonne partie de la journée seul à jouer avec Chalet, ou plus exactement perfectionner sa pratique du français. Il parle désormais très corectement ma langue, Naoma avait abandonné son apprentissage de l'anglais. J'aime me retrouver seul, de temps en temps. J'aime laisser dans ce bracelet mes pensée, presqu'autant que j'aimais sur Terre les écrire, quand je revenais de faire les courses, quand je passais quelques week-end solitaire, et quand, Dieu ! J'ai rencontré cette fille dans le parc, et que tout a commencé... Le soleil, pas mon Soleil, baisse sur l'horizon, pas mon Soleil, cependant... Naoma, Erick et Guerd sont allés se promener pour un pique-nique au bord de la mer, je n'ai pas souhaité m'y rendre, ils savent que j'ai besoin, de temps en temps, de faire mon asocial, je suis un informaticien à la base, après tout, un "geek", comme me le fait remarquer souvent Naoma. Je dois aussi voir Pénoplée ce soir, et qu'entre tous mes efforts pour apprendre sur ce monde, ma curiosité et mon amusement face à l'intelligence impressionnante de Chalet, et le temps passé avec Naoma, que je sens un peu seule, je ne la vois plus beaucoup, plus assez...

Pénoplée a passé les deux jours précédent chez un ancien ami à elle de passage sur Stycchia, un ancien amant sans doute même si elle ne me l'a pas avoué, mais je ne suis pas de nature jalouse et je lui voue un entière confiance. Mais il est déjà tard, 28 trente-sixèmes passés sur les 29 et quelques que compte le jour de Stycchia, plus court que la journée d'Adama. Alors que je commence à m'inquiéter, Pénoplée m'appelle finalement, je lui fais par de ma préoccupation :

- Ah ! Je commençais à me faire du soucis, tout va bien, où es-tu ?

- Je suis toujours à Bankor.

Je reste silencieux un instant.

- Ah mais, euh, on ne devait pas se voir ce soir ?

- Oui je sais, mais... Je pense que je vais rester quelques temps ici, encore.

J'ai le ventre qui se noue en un instant, devinant qu'elle n'a pas très envie de me voir, pourquoi, je l'ignore.

- Ah, je, bon... Tout va bien au moins ?

- Oui, oui, ne t'inquiète pas. Bon, je dois te laisser.

Pénoplée coupe la communication et disparait de devant moi. Même pas un baiser, même pas un geste... Je m'assois... Chalet me fait remarquer qu'il a repéré un changement anormal de mon état biologique, je souris et lui dis que je suis au courant... Aaaah ! J'ai mal. Je ne sais pas si c'est mon orgueil qui est blessé ou mon coeur. Après tout peut-être qu'elle ne pouvait pas parler, peut-être qu'elle était de mauvaise humeur, peut-être que je me fais des idées. Peut-être qu'elle va revenir dans mes bras...

Pourtant il faudrait être idiot pour ne pas comprendre... Mais que pouvais-je espérer ? Je ne suis pas de ce monde, je dois sans doute lui paraître immature et barbare, pourtant bien souvent elle s'est blottie dans mes bras comme une petite fille voulant être rassurée...

Jour 148

Je suis triste, je crois, Pénoplée me manque. Elle ne m'appelle pas. Je n'ose pas l'appelé, trop orgueilleux, trop fier de vouloir passer l'épreuve sans broncher... Je m'occupe du mieux que je peux. Je cours, fait mon footing quotidien, des pompes, je nage, même si je n'aime pas trop ça. Chalet m'ennuie, mon bracelet enfant lui sert de prétexte pour me bloquer l'accès à tellement de chose que je meurs de savoir... Il me paraît terriblement basique et borné, parfois...

Jour 151

Quelques jours s'écoulent où je reste principalement seul. Naoma s'inquiète un peu de mon moral, je lui dis simplement que j'ai un peu de nostalgie mais qu'elle passera en quelques jours. Pénoplée revient, enfin ! Je ne lui ai pas donné de nouvelles depuis cette froide discussion, un peu par rancune, sans doute. J'ai pourtant été mort d'envie de l'appeler plus d'une fois, et quelques sixièmes de plus j'aurais cédé. Elle ne me prévient même pas de son retour je la croise