par le col, qui était aussi la seule ouverture, ne sachant pas comment faire autrement. Je me suis sentie un peu mieux, j'avais déjà moins froid, mais ce n'est pas pour autant que je n'étais pas pétrifiée de peur. Je me trouvais dans une petite salle sans fenêtre, à peine éclairée par une toute petite lampe. Les parois étaient métalliques, toutes grises, si froides, c'était vraiment triste. La pièce était fermée par une grosse grille. J'étais vraiment dans une cellule de prison. J'ai un peu secoué la grille mais il n'y avait rien à faire, elle n'a même pas vaciller. Il n'y avait absolument personne dehors, et je n'entendais pratiquement aucun bruit, juste le souffle léger de la ventilation, et des échos lointains que j'étais incapable d'identifier, des sortes de bruits sourds, comme un peu des machines, ou je ne sais pas. J'ai passé les longues heures qui ont suivi à pleurer en me demandant ce qu'ils allaient bien pouvoir faire de moi. Je m'étais calée, prostrée dans un coin. Je ne savais vraiment pas qu'espérer, je me pensais séparée de vous pour de bon. Je crois que je ne n'ai jamais eu autant peur, que je n'ai jamais été aussi désespérée.
Je suis restée toute seule pendant plusieurs heures, c'était interminable. Enfin, j'ai entendu des hommes venir, je ne savais pas trop si être rassurée ou pas, mais au moins j'allais peut-être être fixée sur mon sort. Ils ramenaient Erik. Je ne savais pas trop alors si j'étais contente de le revoir vraiment, c'était surtout toi que j'attendais. Mais bon j'étais quand même bien rassurée de ne plus être toute seule. Même si depuis le début je ne lui avais jamais vraiment fait confiance, l'imaginant plus comme un bandit sans scrupule qu'autre chose. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi tu étais resté avec lui. Il était tout nu lui aussi et comme pour moi il lui ont lancé une combinaison quelques minutes plus tard. Mais avant de l'enfiler il est resté un moment à s'observer. Je n'osais pas trop regarder, mais voyant qu'il ne s'habillait pas je lui ai finalement demandé pourquoi il ne s'habillait pas. Et en fait il était déboussolé de s'apercevoir que toutes ses blessures étaient cicatrisées. Et j'ai réalisé que c'était vrai pour moi aussi, la coupure au bras que l'homme m'avait faite dans le car, à cause de toi d'ailleurs, se remarquait à peine, parfaitement soignée. Mais c'était encore plus spectaculaire chez Erik, sa jambe qui était encore complètement ensanglantée par la blessure par balle, quand les hommes sont arrivés chez Martin et nous avaient emmenés, et son épaule aussi, étaient
complètement guéries, comme si des mois s'étaient écoulés. Il ne restait que des petites marques et il ne ressentait plus aucune douleur. C'est à ce moment que nous nous sommes demandés si ces tubes n'étaient pas une sorte de méthode de soins accélérés. Mais ça voulait dire que nous y étions resté plusieurs jours, plusieurs semaines peut-être, ou plus encore !
Je dois quand même bien avouer que je me sentais un peu mieux de ne plus être seule. Mais je m'inquiétais énormément pour toi. Nous ne savions toujours pas si tu étais encore vivant ou pas ! Tu avais quand même reçu un coup d'épée dans le ventre, et déjà dans le fourgon j'avais eu peur que ça ne te tue. Mais nous avons eu la réponse quelques heures plus tard quand enfin tu nous as rejoins à ton tour. "
J'interromps l'histoire de Naoma.
- Moi ? Mais... Je ne me souviens de rien, ce n'était pas dans les mêmes tubes où je me suis réveillé tout à l'heure ?
Naoma sourit.
- Non pas du tout, mais ne sois pas si impatient. Je crois que nous ne comprenons pas tout nous-mêmes, mais il faut que je te raconte toute l'histoire si tu veux espérer saisir quelque chose.
J'accepte de ne plus l'interrompre, alors que nous suivons Erik dans l'exploration de la forêt aux alentours des bâtiments. Il semble y avoir les reste d'un petit sentier, mais il commence à être envahie par les plantes, contrairement à la clairière. Naoma reprend son histoire :
" Tu étais tout nu, toi aussi, ce qui n'avait plus rien de vraiment étonnant pour nous. Mais je n'ai pas eu la patience d'attendre qu'ils te fassent parvenir une combinaison pour te serrer dans mes bras. J'étais si contente de te revoir en vie. Et comme Erik tu es resté perplexe en regardant ton ventre, étonné de n'y voir qu'une légère marque. J'avoue que ton air bêta m'a fait sourire, et je n'ai pas pu m'empêcher de te prendre encore dans mes bras pendant de nombreuses secondes. Erik t'as expliqué que lui aussi était guéri de ses blessures. Tu nous as posé une foule de questions mais malheureusement nous n'en savions pas beaucoup plus que toi, un peu