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Jour 192

Ce sont les voix de Sarah et d'Énavila qui me réveillent. Je suis allongé dans une capsule, identique à celle dans laquelle je me trouvais lors de mon arrivée à la station. Le hublot ne montre que le noir étoilé de l'espace. J'ai un mal à la tête faramineux. J'ouvre les yeux doucement, puis je me redresse en sursaut, me rappelant l'attaque, je me rallonge bien vite, mon mal à la tête m'assomant :

- Bordel... Ouah ! Salut les filles...

Elles ne semblent pas aprécier mon humour, à moins que la situation ne les préoccupe. Elles sont chacune assises dans une capsule, à l'opposé l'une de l'autre, comme pour s'éloigner au plus :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Sarah me répond.

- Nous sommes perdus.

- Perdu ? Comment ça perdu ? Perdu parce qu'on ne s'est pas où on est ou perdu parce qu'on ne va pas s'en sortir ?

Énavila répond :

- Les deux.

- Ah... Euh... Ben comme ça on a pas à se prendre la tête... Mais euh, vous ne pouvez pas m'en dire un peu plus ? Que s'est-il passé après que le clown bleu et ait voulu nous offrir un petite sortie dans l'espace à ses frais ?

Sarah se tourne vers Énavila, celle-ci me regarde de travers :

- Ça a pété, je ne sais pas trop comment, tout d'un coup il n'y avait plus rien, l'ange, les vaisseaux, Adama, plus rien. Le cockpit fuyait, l'air allait manquer, vous étiez tous les deux dans les vapes, j'en ai chier pour vous tirer ici, isolé le cockpit, puis je me suis endormie.

Sarah reprend :

- Je me suis réveillé il y a deux petits, je ne me souviens de rien de particulier, je discutais justement avec Énavila pour savoir ce qui s'était passé.

- Mais comment vous savez qu'on est perdu ? On ne voit rien par les hublots ?

Sarah se tourne vers un hublot :

- Non, rien, il y a bien des étoiles qui semblent plus proche que les autres, mais on dirait un système ternaire, ça ne peut pas être Adama. Je ne sais pas ce qui a pu se passer. J'ai essayé de communiquer avec l'artificiel de bord, mais il a été réinitialisé, il n'a plus aucune données enregistrées, impossible de savoir où nous nous trouvons.

- Et... Que... Que.. Quoi ? Et on va faire quoi alors ?

- Je ne sais pas, l'artificiel cherche une solution, mais beaucoup des appareils de mesure sont inopérants, l'avant de l'appareil est quasiment complètement détruit. Notre compartiment a sa source d'énergie et d'air autonome, si nous nous plaçons en hibernation dans les capsules, nous pouvons survivre pendant des sixièmes et des sixièmes, des années peut-être, si on s'approche assez près d'une des étoiles pour récupérer de l'énergie.

Énavila nous fait part de sa joie :

- Tu vois, c'est génial quoi...

- Remarque perdu au fin fond de l'espace avec deux jolies filles, ça aurait pu être pire.

Sarah fait la moue, Énavila m'assène le coup de grâce :