page 382 le patriarche 383

Pénoplée remarque :

- C'est encore basé sur les artificiels...

Yamwreq le reconnait :

- Il y a peu de chose que nous faisons sans leur aide, ils sont presque partis de nous, c'est aussi la raison pour laquelle un défaut dans le système est d'une très grande importance, car l'ensemble de notre fonctionnement devrait être remis en question. Mais comment pourrions-nous résumer et prendre en compte les milliards de questions potentielles que les gens se posent sans une aide artificielle ? Ce serait revenir à un ordre hiérarchique et autoritaire datant d'un lointain passé.

- Mais si le système s'avère réellement corrompu ?

- Les artificiels ne forment pas uniquement un tout, n'oublions pas que ce ne sont que des machines, très intelligentes et présentes de partout, certes, mais des machines. Et même si j'avoue ne pas savoir comment nous devrions nous y prendre, j'imagine que nous pouvons nous séparer de certaines parties sans mettre en péril l'ensemble.

Yamwreq fait une pause, semble hésiter, puis dit finalement :

- Sur les planètes rebelles nous apprenons à utiliser des modèles autonomes non connectés pour pouvoir vivre sans assistance artificielle.

La voix d'Erik nous coupe.

- Alors on glande ?

Erik, Guerd et les autres nous entourent, nous nous levons pour dire bonjour. Je parle à Erik en anglais :

- Salut Erik, comment tu vas ?

- C'est à toi qu'il faut le demander, t'es tout neuf ?

- Ben on dirait ouais.

Yamwreq interroge Pénoplée :

- Quelle langue parlent-ils ?

- C'est une langue de chez eux, nous ne l'avons pas disponible.

Nous écartons le cercle et deux tables s'approchent à la demande de Pénoplée. Un petit robot artificiel apporte au bout de quelques minutes les commandes que chacun a passées individuellement. J'ai juste pris un de ces petits pains un peu dur sucré-salé, je les aime bien. Pénoplée ne commande rien. Yamwreq s'excuse au bout de quelques minutes, devant rejoindre je ne sais qui. Je lui demande avant qu'il ne parte.

- Quand devons-nous aller au Congrès ?

- Finissez tranquillement de déjeuner et rendez-vous y ensuite, nous commencerons dans la matinée.

- Ah ? Il n'y a pas d'horaire fixe ?

Iurt répond :

- Non non c'est assez libre... La précipitation résout souvent mal les problèmes.

Yamwreq s'apprête à partir quand Énavila arrive dans la pièce avec trois personnes. Elle crie et trépigne :

- Virez-moi ces saloperies de bordel de limiteur ou je casse tout !

Je me retourne, elle m'aperçoit.

- Toi ! Je vais te massacrer, traître !

Une voix autoritaire et forte à faire trembler les mur résonne et fait taire Énavila.

- Ça suffit !

Une grande femme, sans doute plus d'un mètre quatre vingt, entre magistralement dans la salle. Pénoplée me souffle doucement :

- Gwénoléa...