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- Alors cow-boy, on a perdu son cheval et son chapeau ?

Je me réveille avec le mal au crâne, la gorge sèche, la douleur à la jambe, et le ventre vide qui me tiraille. Une fille sur un grand cheval se tient devant moi. Je crois sortir d'un rêve. Elle me parle avec un fort accent texan en anglais :

- Tiens, attrape, bois donc un coup.

Elle me lance une gourde de cow-boys, qui m'atterrit sur le ventre et me réveille pour de bon. Je la prends et bois seulement trois gorgées.

- Eh bien, pied-tendre, ce n'est pas la première fois que tu as soif, n'importe qui d'autre aurait bu toute la gourde en une fois.

Ce n'est effectivement pas la première fois que j'ai soif.

- Merci.

- Qu'est ce que tu fiches dans le coin ?

Au point où j'en suis, je préfère ne pas faire le malin et lui dire la vérité :

- Je suis poursuivi par l'armée américaine, sans savoir pourquoi. Ils ont détruit ma voiture à coups de lance-roquette avec un hélicoptère ce mat... hier matin.

Je commence à perdre la notion du temps. Elle me regarde d'un air blasé.

- Ça tombe bien je suis Sarah Connor, on va pouvoir faire équipe... Tu n'as pas quelque chose d'un peu plus... Crédible ?

Je me remonte un peu contre la pierre, bois une gorgée de plus.

- C'est pourtant vrai, c'est d'ailleurs pour ça que la route est coupée un peu plus au nord.

- C'est vrai que la route est coupée depuis hier matin, mais de là à te croire... Tu aurais très bien pu le voir aux infos.

- J'ai la gueule d'un gars qui a passé la soirée devant la télé à écouter les infos ?

Son cheval s'ébroue un peu, elle fait un petit tour sur elle même, ce qui me permets d'apprécier la cambrure de ses reins. Je ne suis peut-être pas si mal en point, après tout...

- Hum, tu ne m'as pas l'air très frais oui, mais tu aurais bien pu écouter n'importe quelle radio du coin ce matin. Enfin, si ce que tu dis est vrai, bonne prise alors ! Il y a une rançon de combien ?

Je rebois deux gorgées.

- Je ne suis pas bien sûr qu'il y ait une rançon, de toute évidence l'armée ne veut pas trop que l'affaire s'ébruite et tente de me faire taire sans trop faire de vagues.

- Eh bien, vu les trous qu'ils ont fait sur la route, c'est pas spécialement réussi, ça va faire jaser dans le pays pendant un moment. Bon et qu'est-ce que je fais de toi, moi ? Je te ramène à l'armée ou je te laisse crever de soif ici.

- Au point où j'en suis tu voudrais pas plutôt juste me violer puis m'étrangler derrière un buisson ?... Enfin un rocher, il n'y a pas des masses de buissons dans le coin... Histoire que j'aie au moins une fin pas trop désagréable ?

Elle sourit.

- Oh tu m'as l'air d'un dur à cuire sous tes airs tout rabougris. Je ne prendrais donc pas ce risque, par contre je veux bien t'emmener jusqu'au ranch de papa et voir là-bas avec lui ce que l'on peut faire de toi. Mais désolée il va te falloir y aller à pied, je