page 126 le patriarche 127

Erik prend la parole :

- J'ai moins d'attaches qu'Ylraw sur Terre, mais j'aimerais moi aussi éclaircir cette histoire. Ce n'est pas très rassurant de se retrouver paumé on se sait pas où, même si c'est le paradis, sans savoir pourquoi, sans savoir si on ne va pas revenir nous chercher sans savoir si on va devoir rester là pour toujours, ça a beau être génial, ça a quand même un peu le goût d'une prison...

Erik a raison, il est pas bête, c'est exactement cette idée, cette idée que même si tout est parfait ici, le sentiment qui persiste c'est de ressentir ça plus comme une punition, comme si nous avions été écartés de nos vies, mis à l'écart... Guerd, elle, reste confiante :

- Peut-être que les artificiels s'occupant du téléporteur pourront donner des informations ?

Erik se rallonge en regardant le ciel, il soupire :

- J'espère.

Nous discutons encore plusieurs heures après dîner, de notre monde, du leur, de nos habitudes, cultures, style de vie... La nuit se faisant un peu plus fraîche avec le vent se levant, nous rentrons doucement vers le village, qui n'est qu'à quelques centaines de mètres. Guerd invite Erik à passer encore un moment chez elle, quand à moi je me dirige vers mon chalet. J'ai bien des questions dans mon esprit, et le fait même que j'ai fait l'amour avec Pénoplée, même si c'était virtuel, m'est complètement sorti de l'esprit, et je n'ai pas le réflexe de lui proposer de dormir chez moi. Je la quitte sans remarquer qu'elle est très énervée de mon attitude.